J'ai fait une petite recherche sur le personnage d'Antoine de Gramont, comte de Guiche, personnage de la pièce de Rostand et du film. Il s'agit d'Antoine III (1604-1678), fils d'Antoine II de Gramont et de Louise de Roquelaure. La fiche Wikipédia précise qu'il ne fut duc qu'à partir de 1643. Lorsque Rostand le met en scène dans les 4 premiers actes avec le titre de comte, il a donc semble-t-il raison. Et en 1655, année du cinquième acte de la pièce, Antoine III est donc duc. La pièce précise aussi qu'il était neveu de Richelieu : c'est exact, mais neveu par alliance. Son épouse était Françoise-Marguerite de Chivré, nièce de Richelieu. On dit qu'il fut séducteur ; lorsque j'ai vu son portrait, j'ai davantage eu l'impression d'un homme plus sévère que séducteur... Mais voici sa fiche :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_III_de_GramontQuant à Ragueneau, le pâtissier, sa trace la plus célèbre dans l'Histoire est sa fille, Mademoiselle de La Grange. Cette dame épousa l'un des comédiens de la troupe de Molière, d'après son article Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mademoiselle_La_GrangeLa pièce — donc le film — nous dit qu'en 1655, Molière avait déjà joué
Scapin. C'est une erreur, parce que cette pièce ne fut jouée qu'en 1671, d'après l'article Wikipédia sur Molière :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Moli%C3%A8reC'est bien
Les Fourberies de Scapin (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Fourberies_de_Scapin ) d'où est tirée le fameux :
Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?Sauf que Rostand transforme le sens de cette formule pour devenir tragique : Cyrano, blessé grièvement à la tête, est en train de mourir... Et il délire.
Voici la fiche Wikipédia du héros de la pièce, Cyrano de Bergerac :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Savinien_C ... e_BergeracLorsque le vicomte de Valvert le provoque en duel, Cyrano décline exactement ses prénoms :
"Ah ?... Et moi, Cyrano Savinien Hercule
De Bergerac.Attention ! ce n'est pas un Gascon. Il s'agit de Bergerac dans la vallée de Chevreuse. Mais c'est un petit village comparé au Bergerac de la vallée de la Dordogne. Lecteur d'Alexandre Dumas et des
Trois Mousquetaires, Rostand a donc cédé à la faconde verbale, au gasconades, qui font une partie du plaisir de la pièce. Il est blessé au siège d'Arras en 1640., dont voici l'article Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge ... %281640%29Pourquoi, enfin, nous montrer l'épisode où l'armée française est coincée :
" Hélas ! rien de plus compliqué que ce siège d'Arras :
Nous assiégeons Arras, et nous-mêmes, pris au piège,
Le Cardinal Infant d'Espagne nous assiège.La réponse est que Rostand croyait profondément en l'échec de sa pièce. Et qu'il aimait mettre en scène des perdants magnifiques, d'abord Cyrano et ensuite l'Aiglon, le fils de Napoléon. Il ne voyait pas la vie positivement.