Jean-Jacques Audubon est né en 1785 en Haïti, alors colonie française. Orphelin de mère, il revint en métropole avec son père pendant quelques temps, puis émigra définitivement aux USA. Passionné par les oiseaux, la nature, il devint ornithologue. On lui doit un nombre important de dessins, des ouvrages. Il mourut en 1851. Certains le prirent pour Louis XVII.
John-James Audubon est aujourd'hui le français le plus célébre aux USA, derrière La Fayette. Il est inconnu du grand public français.
http://www.audubon.fr/

Oeuvre d'Audubon.

Cela ne risque pas de changer, car maintenant, son oeuvre a quand même pris un coup de vieux. Audubon dessinait avec les moyens qu'il avait à l'époque, c'est-à-dire à partir d'oiseaux morts, le fusil étant alors le seul ustensile capable de rapprocher l'oeil humain du volatile. Cela se traduit par des attitudes qui ne sont pas celles de l'oiseau dans la nature, et surtout par des distorsions dont la plus typique est celle du croupion apparent sur un oiseau vu de profil. Par exemple ici :



Pour un ornithologue moderne, un dessin d'Audubon apparaît désormais gentiment désuet.
Je profite de ce post pour évoquer son "successeur", fort peu connu lui aussi, Louis Agassiz Fuertes (1874-1927), qui ne disposait pas de nos optiques modernes et dessinait lui aussi d'après des "spécimens collectés". Contrairement à Audubon, il a produit des aquarelles dont beaucoup frémissent de vie; ou, tout au moins, représentent vraiment l'oiseau tel qu'il apparaîtrait dans le champ d'une paire de jumelles. Il semble avoir été doué d'une plus grande mémoire visuelle, peut-être d'un plus grand sens de l'observation, peut-être plus conscient de l'importance de bien rendre "la posture" et non seulement les coloris du plumage. Cette dernière notion semble avoir mis du temps à s'imposer, lorsqu'on constate qu'un guide ornitho des années 80 présente froidement les espèces voisines (genre : toutes les mésanges, tous les fuligules) dans des postures identiques, comme au garde-à-vous, et que c'est dans la génération suivante d'ouvrages de terrain seulement (ceux sortis en 1999-2000) que l'on trouve des dessins d'oiseaux où sont réellement rendues les attitudes parfois propres à chaque espèce.

Inconnu du grand public? Peut-être pas tant que ça quand même non?

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Je ne chercherai même pas à savoir qui le connait dans mon entourage.

A ce point là??? Pourtant, Audubon, sans m'être extrémement attardé sur son oeuvre, me semblait très connu, j'ai l'impression d'avoir vu ses peintures d'animaux et de connaître son nom depuis toujours...

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Les français connaissent mieux Zidane !

Et alors ? Comparons ce qui est comparable !
Audubon a fait sa carrière aux US, non ? Les Américains ne connaissent-ils pas davantage leurs grands sportifs modernes, eux aussi ? Pour ma part, je connais le nom d'Audubon depuis un moment et je suis toujours aussi chafouiné par ces formules "les Français", "les gens". Excusez-moi, mais ça donne l'impression de se placer au-dessus d'une espèce de plèbe-type qu'on peut sans risque accuser de tous les maux, et ben... cette démarche n'est pas ma tasse de thé.

L'importance d'Audubon dans l'histoire des sciences naturelles n'est quand même pas celle d'un Buffon ou d'un Cuvier. Je ne suis pas choqué outre mesure des limites actuelles à sa notoriété...

Inconnu, Audubon?
Ses oeuvres décorent au moins la moitié des salles d'attentes de médecins que je fréquente! (et j'en ai cinq au mur de mon bureau)
Elles sont un peu datées du point de vue ornithologique, pour les raisons qu'a indiquées Cuchlainn, mais elles sont artistiquement agréables à l'oeil.
Dans ce registre "photo d'avant la photo", je trouve aussi très intéressantes les peintures de marine: des peintres étaient embarqués sur les bateaux dans le but d'être "reporters". (Lire l'oeuvre de LOUIS GARNERAY aux éditions Phebus). Leurs peintures d'animaux marins étaient aussi réalisées d'après les animaux morts.
voici une gravure représentant une chasse à la baleine:

voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Ambroise_Louis_Garneray

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"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)

La Audubon Society édite toute une série de guides illustrés très pratiques sur la faune et la flore des Etats-Unis.
J'ai acheté en 1981 un ouvrage fort intéressant On the road with John James Audubon (by Mary Durant and Michael Harwood, Dodd, Mead & Company edition, New York, 1980) qui mêle journal des auteurs et journal de JJA au fil des étapes de celui-ci.
Outre des volumes reproduisant l'intégralité de ses planches (un volume pour les oiseaux, un pour les mammifères), j'ai eu l'occasion de me procurer un superbe album où figurent en regard planches et photos : LES OISEAUX d'Audubon, présentation du Professeur Jean Dorst (les éditions du pacifique, Papeete, Tahiti, 1975). J'ai eu la chance de me faire dédicacer mon exemplaire par Jean Dorst lors d'une conférence sur Saint-John Perse qui cite Audubon dans l'un de ses poèmes...
Gloire à Audubon!