Bon ben… déçu… en dehors de ses propres travaux, 67 allusions seulement concentrées dans 36 auteurs, et au final, quasi rien sur le bonhomme. Je ne connais même pas avec certitude le nom de son père ni sa date de naissance !
Pour cette dernière, Tzetzès donnerait une indication, mais je ne l’ai pas… Quant au père, Wiki donne « Phidias fils d’Acupater », preuve que le rédacteur n’a rien compris… En fait, la lecture du manuscrit (l’Arénaire, 1.9) pose problème, et deux lectures ont été proposées : soit « mon cher père Phidias » (Φειδία δὲ τοῢ ἁμοῢ πατϱὸς) soit "Phidias fils d’Akoupatros". C’est l’un ou l’autre, pas les deux. Et vu le contexte, je ne vois pas trop pourquoi il introduirait laconiquement et exceptionnellement son cher papa au milieu de la conversation, coincé entre Eudoxe et Aristarque. On pourrait se demander pourquoi il donne uniquement le patronyme de Phidias ; peut-être simplement parce qu’Eudoxe et Aristarque sont archi-célèbres, alors que Phidias est un illustre inconnu…. Mais bon, pourquoi pas fils de Phidias. Mais assurément pas petit-fils d'Acoupatros !
Il avait de la famille, puisque Marcellus la rechercha et la protégea (TL, XXV.31 ; Plutarque, Marcellus 17 ; 19), mais apparemment pas d’enfants. D’ailleurs, était-il marié ? En tout cas, deux siècles plus tard, le tombeau qu’ils lui ont dressé en respectant ses instructions est à l’abandon (Plutarque, Marcellus, 17 ; Cicéron, Tusculanes, V.23). Il était apparenté à Hiéron (Plutarque, Marcellus 14), mais à quel degré ? Par ligne directe ou par alliance ? On le dit pauvre (Silius Italicus, XV), mais il s’agit d’un topos littéraire plus qu’autre chose. Etant donné sa son amitié avec Hiéron et les charges qui lui furent confiées, je doute qu’il ait été miséreux, et possédait plusieurs esclaves. Il a voyagé en Egypte (Diodore V.37), à l’occasion de ce séjour il découvre la fameuse vis d’Archimède appelée alors vis d’Egypte. Il fait connaissance avec ses correspondants, illustres savants d’Alexandrie (dont rien moins qu’Eratosthène). Mais quand ? Dans sa jeunesse, au début de sa carrière, plus tard en profitant des excellentes relations entre Hiéron et les Lagides ?
Pour ses traits de caractère, sa capacité de concentration et sa passion pour la géométrie sont souvent célébrés, avec les anecdotes célèbres : les difficultés de ses esclaves pour le convaincre de se laver (Plutarque, On ne peut vivre en suivant la doctrine d’Epicure ; Si un vieillard dois s’occuper d’administration publique, 5 ; Marcellus 17), le bain immortalisé par son « eurêka » (Vitruve IX.10 sq. ; Plutarque, On ne peut vivre en suivant la doctrine d’Epicure), sa mort (TL.XXV.31 ; Valère Maxime, VIII.7b.7 ; Plutarque, Marcellus, 19 ; Silius Italicus XV). Le monde s’effondre, il reste plongé dans ses pensées. Le professeur Tournesol de l’Antiquité (je l’imagine bien dans la peau de l’astronome qui tombe dans le puit !). Il doit être joueur aussi : outre ses échanges de problèmes avec ses correspondants, il aime relever voir provoquer des défis insensés (la couronne, les bateaux à déplacer, plus tard à soulever)…
Le reste concerne ses travaux remarquables ou son action lors du siège. Il n’a même pas droit à une entrée personnelle dans la Souda… En tout cas, il a son petit fan club, Cicéron en tête, qui chante ses louanges à la moindre occasion.
Mais rien de nouveau par rapport à ce qui a déjà été dit.
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