marc30 a écrit :
Jerôme a écrit :
Il y avait un accord entre le ministère des finances, celui des postes et la CGT pour bloquer tout investissement dans ce domaine .
Je ne comprends pas cette phrase. @Jérôme : pouvez vous M'expliquer comment la CGT passait des accords avec Bercy ?
D'abord il ne s'agissait pas à l'époque de Bercy mais de la rue de Rivoli !
Ensuite, la logique administrative et politique de l'époque était la suivante : la CGT défendait avec une grande efficacité l'armée des facteurs et des postiers, ultra-syndiqués et dont un jour de grève avait un effet catastrophique sur l'économie nationale. Le courrier ne se borne pas aux lettres d'amour mais inclut aussi les envois de factures, de chèques et de contrats !
Pour avoir la paix avec la CGT le ministre des PTT privilégiait absolument les postiers et se désintéressait radicalement du téléphone.
Le ministère des finances refusait de financer les investissements sur le budget de l'Etat - vieille obsession de l'équilibre budgétaire. Il refusait aussi d'emprunter pour cela. Il n'avait pas de contact explicite avec la CGT mais une alliance implicite ("objective" en termes marxistes) pour ne pas développer le téléphone.
Je crois aussi que jouait un peu le fait que le téléphone relevait de corps d'ingénieurs peu prestigieux - rien à voir avec les X mines ou X Ponts ! donc aucune aura dans les cercles dirigeants du pays !
Comme l'a dit Faget, Pompidou a brisé tout cela en créant une caisse autonome qui a reçu le droit d'emprunter massivement pour financer la modernisation du réseau. cette caisse remboursait sa dette en percevant une fraction des recettes du téléphone. Et comme le matériel était souvent importé, Pompidou a aussi créé une (ou plusieurs ?) entreprise française de fabrication de câbles, de centraux, etc ...
cela s'appelait la politique industrielle gaullo-pompidolienne !
Si Narduccio daigne prendre le temps de lire ce que j'ai essayé d'expliquer plus ou moins clairement ci dessus il verra que je ne parlais pas d'accords explicites mais " d'alliance implicite".... Je n'ai jamais dit que la CGT allait rencontrer les énarques de Rivoli en secret pour bloquer l'essor du téléphone !