Pierma a écrit :
Je crois que c'est tout le souci. Lequel parmi nos présidents a déjà eu la moindre culture scientifique ?
Je crois qu'on peut aussi regarder le sujet sous l'angle de l'initiative politique en matière de recherche. Par exemple, de Gaulle a mis en place le Comité interministériel de la recherche scientifique et technique (CIRST), en novembre 1958. Ce comité réunissait tous les ministres disposant de compétences en matière de recherche, sous l'autorité du Premier Ministre, afin de faciliter l'initiative collective au niveau des politiques de recherche. Il disposait également d'un Comité consultatif de la recherche scientifique et technique (CCRST), sorte de "conseil des sages", composé d'industriels et de scientifiques, chargés de tenir le Gouvernement informé des grandes avancées de la science.
Citer :
Était également créé [en 1958] un secrétariat commun aux deux comités, placé sous la haute autorité du Premier ministre et dirigé par un délégué général nommé par décret. Le lendemain étaient nommés le délégué général, Pierre Piganiol, un chimiste de quarante-quatre ans, normalien, ancien chef de réseau dans la France occupée, devenu après la guerre directeur des recherches de Saint-Gobain, et les membres du CCRST, le physicien Pierre Aigrain, l’hématologue Jean Bernard, l’historien Louis Chevalier, le spécialiste de mécanique théorique Paul Germain, le biologiste et « pastorien » Raymond Latarjet, le mathématicien André Lichnerowicz, les industriels Maurice Letort et Maurice Ponte, le chimiste Charles Sadron, ainsi que René Dumont, Pierre Taranger et Félix Trombe. Ces « douze sages », renouvelés chaque année par moitié, devaient élire en leur sein un président et un vice-président. Maurice Letort présida le Comité consultatif la première année, puis en 1960 ce fut au tour de Maurice Ponte avec le jeune Pierre Aigrain comme vice-président
Source : Vincent Duclert, "La naissance de la délégation générale à la recherche scientifique et technique", in
Revue française d'administration publique, n°112, avril 2004, p. 647.
C'est encore de Gaulle qui, en janvier 1959, crée le Comité de recherches spatiales et le Fonds de développement de la recherche scientifique et des comités d'études d'actions concertées, initie la coopération franco-américaine dans le domaine spatiale, autorise puis encourage le développement d'un programme nucléaire civil (mis en oeuvre par Pompidou puis Giscard), etc.