@ supertomate :
Tout ce qui peut faciliter l'écoulement de l'eau participe à la bonne conservation de la pierre. Un ponçage fin (dit "finition marbrière" même s'il s'agit de n'importe quelle autre pierre que du marbre) est une des solutions utiles. Regardez les bancs du Parc de Versailles. Rares sont ceux qui sont en marbre, mais plus ils ont été polis finement, moins ils sont agressés par le temps (le temps qu'il fait, le temps qui passe). Privilégier une position inclinée est une autre bonne solution. Notez que c'est pareil pour la coupe d'un branche sur un arbre : la coupe doit être faite en biais pour que l'eau ruisselle sans pénétrer dans le bois, et que son cœur ne pourrisse pas ... Notez surtout que c'est le principe-même de la pente de toiture.

A votre deuxième question, la différence de volume entre la glace et l'eau :
- d'une part, essayez de boucher votre seau à ras de l'eau ; exposé au gel, la glace brisera ou le seau ou le couvercle ; et rien n'y fera, ça cassera quelque part,
- d'autre part, ne perdez pas de vue qu'il s'agit de micro-gouttes d'eau, de micro-fissures, de micro-cristaux de glace ; localement, quelle que soit l'échelle à laquelle elles s'exercent, les pressions sont considérables : il faut trouver environ 10% de volume en plus !
Je reprends donc l'exemple pâtissier : prenez un mille-feuilles à température ambiante, posez sur la tranche, inondez-le d'eau additionnée de quelques gouttes de sirop (juste assez pour voir le liquide s'infiltrer), après quelques minutes (le temps que l'eau s'infiltre) mettez-le au congélateur. Je vous laisse imaginer le résultat ...
... parce qu'entre nous, ce serait dommage de gâcher un bon mille-feuilles plutôt que de le manger tant qu'il est fraîchement pâtissé et si appétissant !

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Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes, ils n'ont pas fini de rigoler !

Un peu HS, pour changer...

Dans le massif du Mont Blanc le réchauffement climatique dégèle en été de l'eau qui formait glace en profondeur, et les chutes de pierre - qui ne sont plus fixées par la glace - est devenu un danger permanent partout, et interdit certaines des grandes courses qui se faisaient jusqu'alors facilement en été. (Enfin, facilement, ce n'est pas le mot pour ces ascensions.)

En particulier, sur la voir normale et facile du Mont Blanc, le couloir du Goûter est quasiment devenu un ravin d'avalanches, qui prélève sa part d'accidents mortels bien davantage qu'avant, si on n'y passe pas très très tôt le matin. (Vu la fréquentation, je dirais une dizaine de tués chaque année !)

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

Une partie de la réponse : https://www.researchgate.net/publication/314071997_Caracterisation_de_l'angle_de_frottement_interne_des_materiaux_granulaires/link/58b2cff645851503be9dd57b/download

En fait, le granite est une pierre composite constitué de "grains", de cristaux de divers minéraux, agrégés par la pression lors du refroidissement et de la cristallisation de la pierre. Et qui dit grain, dit qu'il y a un petit espace inter-granulaire dans lequel un solvant, et quel meilleur solvant que l'eau, pu s'infiltrer. Un polissage met ces plans clivants intergranulaires au contact de l'atmosphère... Il faudrait recouvrir la pierre par une glaçure ou un vernis.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

@ Narduccio : merci pour la précision
Pour prendre une autre métaphore culinaire après le calcaire et le mille-feuilles. Le granite se présente comme la boule de pâte que vous venez de pétrir. Apparemment ronde et homogène. Mais dès que vous l'abaissez au rouleau, vous vous rendez compte que l'homogénéité était loin d'être aussi parfaite que vous l'imaginiez. Elle se fendille, se perce, laissant apparaître tous les défauts internes. On ne passe évidemment pas le granite au rouleau à pâtisserie, mais si vous découpez un bloc de granite en tranches ou en parpaings, tous les petits défauts d'homogénéité viendront au contact de l'extérieur. Microscopiques ou visible à l'œil nu.

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C'est ce qu'on pratique avec les tuiles et les briques vernissées depuis l'Antiquité, en Mésopotamie ou en Chine. Car, côté homogénéité, densité, et porosité, la terre cuite sans protection ajoutée est encore plus vulnérable que la pierre.
Pensez à la Porte d'Ishtar de l'antique Babylone (au Musée de Berlin) ou à la Frise des Lions du palais de Darius (au Louvre).
Plus près de nous dans le temps et dans l'espace, cela donne les toitures de l'Hôtel-Dieu de Beaune !

Je ne connais pas d'exemple de granite vernissé.
Mais je pense à quelque chose de très similaires : les tables d'orientation en lave émaillée qu'on trouve dans de nombreux sites touristiques. On la produit par application d'une forte couche d'émaux à faïence sur une pierre volcanique d'Auvergne (Volvic ou autre), pourtant réputée pour être particulièrement poreuse. Ce n'est certes pas éternel, mais la tenue dans le temps est malgré tout remarquable, même dans des sites exposés au vent, à la pluie, au gel (sommet du Puy-de-Dôme, Mont Ventoux, combien de jours de gel par an ?). Anecdote : aujourd'hui la mode est à l'emploi de la lave émaillée en plan de travail dans la cuisine ou en pas japonais dans le jardin. Cela en dit long sur la solidité et la durabilité, non ?

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Pour ceux que cela intéresse, je suis allé sur un forum scientifique pour approfondir la question, "Comment l'eau abime les pierres": https://forums.futura-sciences.com/geol ... erres.html

Merci pour ce lien très complet.

De façon amusante, le second intervenant s'appelle Liet Kynes, le nom du climatologue de la planète Dune... où il n'y a pratiquement pas d'eau !

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