Hugues de Hador a écrit :
La pluie peut aussi avoir des conséquences néfastes sur les armes de traits (arcs et arbalètes). En effet, les cordes étant à cette époque en matières naturelles (chanvre, par chez nous).
Lorsqu'elles étaient mouillées il n'était plus possible de tirer.
Effectivement, la pluie qui tomba durant la nuit constitua un des facteurs de la défaite française à Azincourt, puisqu'au matin, les arbalétriers suisses virent leur matériel mouillé tandis que les archers anglais, qui avaient pris la précaution de couvrir leurs arcs, n'avaient rien perdu de leur efficacité. De plus, le terrain boueux gêna considérablement les charges des chevaliers.
En fait, à mon avis, la pluie peut avoir quatre conséquences sur l'issue des batailles :
- Elle provoque des catastrophes : crues, inondations ou glissement de terrain, qui sont en général fatales au camp qui les subit ;
- Elle avantage le défenseur en rendant le terrain boueux, et en limitant la visibilité, sans parler du moral des troupes qui est littéralement douché ;
- Elle empêche ou diminue l'efficacité des armes de jet, ce qui peut désavantager les deux camps, sauf si le défenseur est abrité ;
- les deux derniers éléments peuvent être retournés à l'avantage de l'attaquant si le défenseur, trop confiant, ne s'attend pas à une attaque !
On se souvient de la phrase de Rommel :
"N'attendez pas l'adversaire le jour et au soleil. Il viendra de nuit, dans la pluie et la tempête !" Ce qui ne l'a pas empêché de rentrer en Allemagne le 6 juin 1944, pour aller fêter l'anniversaire de sa femme
Vous trouverez d'autres bons exemples dans
Le Facteur climat, d'Erik Durschmied (ed. JC Lattès, Trinacra), qui recense plusieurs cas de batailles influencées par la météorologie.