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 Sujet du message : Batailles gagnées par ruse
Message Publié : 12 Nov 2006 9:13 
Bonjour,

La ruse est un facteur relativement peu cité dans l'art militaire, et pourtant, elle semble bien souvent avoir été un élément déterminant (en n'oubliant pas quand même qu'une bataille est toujours très compliquée).

Je passe sur les ruses élémentaires, du style reculer en faisant croire qu'on s'avoue vaincu (hastings, Cocherel, le Sajo, etc. etc.), ou les diversions avant la vraie attaque, etc. etc.

La bataille de Leuctres (-371) a lieu un jour de fête religieuse qui devrait interdire tout combat. La cavalarie thébaine s'avance d'abord contre sa rivale puis fait ostensiblement volte-face, exactement comme si elle se refusait à l'étripage sacrilège. En face, certains Spartiates croient devoir en faire autant, d'autre pas, d'où disputes, pagaille, désorganisation, et les Thébains, dont le mouvement a été bien coordonné, en profitent pour attaquer en force et l'emporter. Après c'est le tour de l'infanterie, avec le fameux "ordre oblique", un dispositif tactique dissymétrique et inhabituel qui relève un peu aussi de la ruse.

Avant la bataille du Métaure (-207) les deux armées romaines qui viennent de se regrouper de nuit s'entassent contre tous les usages dans le camp d'une seule d'entre elles. Hasdrubal, en face, croit qu'il n'y en a qu'une, qu'il est en position de force, et qu'il peut accepter la bataille (sinon, la sagesse commanderait de regrouper lui aussi ses forces avec Hannibal). Il est battu et tué.

Gettysburg (1863), après diverses péripéties les deux armées se canonnent sans qu'aucune des deux ose s'avancer dans l'espace dégagé qui les séparent. Et puis les canons nordistes, délibérément, se taisent comme s'ils étaient à court de munitions. Lee croit pouvoir en profiter pour lancer une attaque brusquée avec sa meilleure infanterie, malgré les supplications de son adjoint Longstreet qui flaire le piège. L'artillerie nordiste en fait un carnage, décisif. Lee doit d'ailleurs secouer Longstreet, prostré : "C'est de ma faute, vous aviez raison, mais il faut quand même que vous participiez à la retraite !" (enfin, de mémoire et en substance).

Il doit y en avoir beaucoup, beaucoup d'autres, non ?

Cordialement,

J
http://perso.orange.fr/daruc/divers/algerie.htm (par exemple)


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Message Publié : 12 Nov 2006 11:35 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 22 Sep 2005 18:53
Message(s) : 1947
Bonjour

La ruse à toujours servi pour gagner des batailles. Dans certains cas, elle faisait même partie intégrante de la statégie militaire.

Ainsi, chez les Mongols (et la plupart des 'peuples cavaliers'), la ruse est (presque) systémiquement employée.

Le mécanisme est tellement simple que l'on s'étonne même de voir qu'il fonctionne aussi bien et pendant si longtemps.

En deux mots, un petit groupe de cavaliers légers (archers montés) harcèlent l'ennemi (qui est en ordre de bataille) par un tir de flèches.

Les cavaliers légers évitent à tout prix le contact. Au bout d'un moment, ils simulent la fuite. Les autres (visiblement très énervé d'avoir été 'arrosé' de flèches sans avoir su riposter), voulant absolument en découdre, ammorcent une poursuite. A ce moment, leur ordre de bataille va se désorganiser.

Losque l'armée ennemie (toujours dans son mouvement de poursuite) est bien étirée, les mongols envoient leur cavalerie lourde à l'assaut des premières lignes. par contre, Les cavaliers légers, qui n'ont pas réellement fuit, ont fait un grand mouvement tournant par les deux ailes et attaquent les arrières de l'armée ennemie.

Tout est dit.

Cette tactique simple se retrouve parfois avec quelques variantes selon le terrain et les événements.

A lire :

http://www.peuplescavaliers.be/peuplesc ... c.php?t=87

http://www.peuplescavaliers.be/peuplesc ... .php?t=351

http://www.peuplescavaliers.be/peuplesc ... .php?t=350


On peut encore voir l'application de cette ruse dans le déroulement de la bataille de 'Lodge Trail Ridge' (21 décembre 1866). Les Sioux de Nuage Rouge attirent la compagnie de Fetterman dans une ambuscade en simulant la fuite de quelques guerriers. La troupe de Fetterman est composée de cavaliers et de fantassins. Dans la poursuite, les cavaliers vont devancer les fantassins. Une fois les troupes américaines dispersées, elles sont assaillies par les guerriers sioux qui les attendaient. Fetterman et ses 76 hommes seront tous tués. ( pour info, la bataille est connue sous le nom de : "Fetterman massacre").


Bien à tous.

_________________
Hugues de Hador.


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Message Publié : 12 Nov 2006 15:35 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 23 Mai 2002 23:54
Message(s) : 601
Localisation : N France / Haute-Normandie / Seine-Maritime / Rouen
Bonjour,

Les Normands du XIeme siècle étaient reconnus pour utiliser très souvent la ruse dans la tactique ou la stratégie, ce qui était plutôt rare à cet époque. Les trois victoires de Guillaume le conquérant, Mortemer, Varraville et Hastings en sont tout d'abord de bons exemples. A Mortemer, les Normands mettent le feu au camp Français, ces derniers n'ayant été pas assez sur leur gardes. A Varraville, les Normands laissent les Français s'enfoncer dans la Normandie puis brisent le pont de Varraville lorsque les Français sont occupés à le traverser. A Hastings, on connaît les feintes de fuites des chevaliers Normands afin de faire descendre les fantassins Anglais et les exterminer ensuite dans la plaine lorsqu'ils n'ont plus aucune cohésion ni la protection de leurs anciens emplacements sur les hauteurs.

Le cas des mercenaires Normands d'Italie. On y trouve cette fois l'emploi d'agents doubles Normands dans les rangs ennemis, des espions en quelques sortes. La Bataille de Durazzo, remportée par le Normand Robert Guiscard. Impossible à décourager par l'action d'espions, les mercenaires Anglais et Varègues de la Garde Byzantine doivent être battus par l'épée et la lance. Après une mêlée, les chevaliers Normands se débarrassent de cette garde. Les espions Normands font ensuite leur travail et démoralisent assez les autres troupes Byzantines pour les faire fuir en totalité. Le siège de Palerme est également un bon exemple. Robert Guiscard fait exprès d'envoyer une flotte assez loin de Palerme, les Sarazins tombent dans le panneau et suivent cette flotte. S'éloignant considérablement de Palerme, les Sarazins ne pourront sauver la ville qui tombera en mains Normandes.

On peut encore citer le duc de Normandie Richard sans peur, au siège de Rouen en 945. La ville est assiégée par une armée d'Allemands, de Flamands et de Français. En grande infériorité numérique, Richard joue de la ruse. Il envoie tout d'abord un espion dans les rangs Flamands, cet espion arrive à faire croire au chef Flamand que les Allemands négocient avec le duc de Normandie sans lui demander son avis. C'est trop, le chef Flamand se retire avec ses troupes. Richard s'occupe ensuite des Allemands. Des sortes de commandos Normands réalisent des sorties nocturnes et sèment l'épouvante dans les rangs Allemands en égorgeant quelques avant-postes. Le pessimisme gagne bientôt toute l'armée Allemande ainsi que son chef Otton qui préfère se retirer, définitivement dégoûté de sa campagne. Se retrouvant seuls, les Français de Louis d'Outremer jugent plus prudent de se retirer. Pour le duc de Normandie, ce siège de Rouen est une victoire très prestigieuse.

En changeant d'époque, on peut citer tout naturellement Napoléon 1er. Notamment pour les batailles d'Austerlitz et de Friedland. Sa première ruse étant de demander à un détachement de cavaliers Français de faire exprès de perdre un combat afin que les Russes soient assez en confiance pour prendre l'offensive et se jeter dans le piège que l'Empereur des Français leur a tendu. On connaît la suite, les Russes se jettent sur Davout volontairement affaiblit puis ils sont eux même pris à revers par Soult qui vient de s'emparer de Pratzen. A Friedland, voyant Lannes isolé avec son corps, les Russes commettent l'erreur de traverser l'Alle avec la majorité de leurs troupes. Lorsque Napoléon arrive, il lance ses troupes sur Friedland, s'empare de la ville et des ponts de celle-ci et, ainsi, coupe aux Russes toute retraite possible. Sous l'action du général Sénarmont, l'artillerie Française démonte l'artillerie Russe. Se retrouvant dans l'impossibilité de se retirer et privés de la protection de leurs canons, les Russes ne vont pas avoir d'autres choix que de subir le feu terrible des canons Français pendant plusieurs heures. 4000 coups de canons seront tirés par les batteries Françaises. Les contre-attaques Russes, dernière chance d'échappatoire seront repoussée.

_________________
Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage, l’Art est long et le Temps est court.

Charles Baudelaire


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Message Publié : 12 Nov 2006 22:11 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Inscription : 23 Mars 2005 10:34
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Localisation : Nanterre
Désolé, je ne résiste pas :
Dongeon de Naheulbeuk a écrit :
Le Voleur : "Utilisons la ruse !"
Le groupe d'aventuriers : "Qu'est-ce que c'est ? On n'en a pas dans nos sacs."
Le Voleur : "Vous n'avez jamais rusé ? La ruse est un moyen de gagner sans combattre."
Le Barbare : "Les gens de mon peuple appellent ça la peur ! Si je meurs après avoir utilisé la ruse, Crom rira de moi et me jettera hors du Walhalla !"


Plus sérieusement, la ruse fait partie de la panoplie de tout stratège qui se respecte. Je vous renvoie à L'Art de la guerre de Machiavel (attention, pas celui de Sun Zi !) qui fait une liste des ruses employées dans l'Antiquité et dans l'Italie des condottieres. J'aimerais vous conseiller également Les trente-six stratagèmes, recueil chinois datant de l'époque Ming, mais je ne l'ai pas lu. Quelqu'un le connaîtrait-il ? Et n'oublier pas la Guerre des Gaules, qui constitue également un bon catalogue.

La grande partie des ruses font partie intégrante du renseignement militaire. Il est intéressant de voir que c'est souvent l'armée la mieux disciplinée qui est capable de les employer. Il s'agit presque toujours de perturber les informations à la disposition de l'adversaire, ou d'obtenir des informations déterminantes sur un de ses points faibles. Ainsi, le général astucieux cherchera toujours à tromper l'adversaire sur ces intentions, sa force réelles, et la localisation de ses troupes.

Dans le cas des peuples cavaliers chers à Hugues de Hador, on peut ajouter qu'ils utilisaient leurs réserve de chevaux pour faire diversion, en les faisant monter par leurs femmes ou des mannequins de paille.

Les généraux vaincus incrimineront toujours la ruse, la duplicité, la lâcheté de leur adversaire, en expliquant leur défaite par sa mauvaise volonté d'attendre à l'endroit prévu, de se laisser massacrer à l'heure prévue. :lol:
Dans beaucoup de cas, il n'y pas le choix : l'armée est inexpérimentée, mal ravitaillée, les hommes veulent uniquement en découdre, puis retourner à leurs champs, etc. Dans d'autres cas, les élites de l'armée sont obnubilées par un esprit chevaleresque qui leur fait mépriser le danger, comme Cyrano de Bergerac : Henri Quatre n'aurait jamais consenti, le nombre l'accablant / à se dépouiller de son panache blanc !" et les ordres de leurs commandants. Enfin, les généraux se reposent sur la force innée de leur armée qui, croient-ils, les dispensent de prendre des précautions élémentaires : les vieilles recettes ont bien fonctionné par le passé, elles marcheront encore, il n'y a pas à se fatiguer ! Les témoins ont rapporté le sourire de Gamelin quand on l'informa de l'attaque allemande en Belgique en 1940 : les Allemands lui offraient la bataille qu'il attendait. :roll:

_________________
Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell


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Message Publié : 13 Nov 2006 7:36 
Bonjour,

Nebuchadnezar a écrit :
Plus sérieusement, la ruse fait partie de la panoplie de tout stratège qui se respecte. Je vous renvoie à L'Art de la guerre de Machiavel (attention, pas celui de Sun Zi !) qui fait une liste des ruses employées dans l'Antiquité et dans l'Italie des condottieres. J'aimerais vous conseiller également Les trente-six stratagèmes, recueil chinois datant de l'époque Ming, mais je ne l'ai pas lu. Quelqu'un le connaîtrait-il ? Et n'oublier pas la Guerre des Gaules, qui constitue également un bon catalogue.


Il y a un livre de Gilles Perrault, passionnant, qui fait une recension de toutes les ficelles mises en oeuvre pour protéger les secrets du débarquement en Normandie. Il ne suffisait pas d'empêcher les "fuites". Pour une opération de cette ampleur, des indices filtraient forcément, et il fallait les noyer sous d'autres indices pointant vers d'autres directions. Y compris en mobilisant des milliers d'hommes pour manoeuvrer des chars factices du côté de Douvres. Le plus osé : on a fait transmettre à un réseau allemand "retourné" (et dont l'Abwehr savait qu'il était retourné et ne transmettait que des renseignements bidon) que le débarquement se ferait en Normandie le 6 juin. Ce qui a permis, tant qu'à faire, de faire passer par la suite encore d'autres bobards par ce canal subitement réhabilité.

Plus sinistre : on a parachuté en France des résistants après leur avoir donné de faux renseignements (mais eux les croyaient vrais), et on les a fait capturer, et donc torturer, et les renseignements semblaient d'autant plus crédibles qu'ils étaient manifestement arrachés.

Il ne me semble pas, au passage, que les Allemands aient à aucun moment mis en oeuvre quelque chose de cette ampleur. Ce n'est pas forcément une question de discipline.

Cordialement,

J


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Message Publié : 22 Nov 2006 20:44 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 25 Nov 2004 22:51
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Localisation : Montréal, Qc
Bonjour,

La ruse fait évidemment partie des outils dont disposent les militaires pour vaincre l'ennemi. Les exemples de batailles où la ruse fut employées est sans doute très longue. En voici quelques unes:

Bataille de Cannes: Hanibal fait reculé son centre et donne l'impression qu'il est vaincu. Les Romains s'enfoncent dans les troupes Cartaginoises et se retrouvent encerclés.

Bataille d'Ulm: Napoléon arrive à faire capituler les troupes autrichiennes sans bataille, par la ruse.

Bataille de Midway: les Américains ont réussis à décoder les codes navals japonais et leur tendent un piège, 100% réussi.

Campagnes des Salomons: les Américains ont profités lors des nombreuses batailles navales d'un trait de carractère des japonais: leur conservatissent. Ceux-ci répétaient une action qui avait réussi et les Américains, généralement à la 3e et 4e opération japonaise du même genre, leur tendait des embuscades.

La campagne de France en 1940 et la ruse de rééditer le plan Shlieffen alors que les blindés Allemands attaquèrent par les Ardennes.

Le débarquement de Normandie et toute la campagne de mystification laissant croire aux Allemands que le débarquement aurait lieu au Pas-de-Calais.

Guerre du Yom Kipour: Les Égyptines et Syriens arrivent à cacher leurs préparatifs et attaquent Israël en pleine fête du Yom Kipour.

Il y a sans doute encore de nombreux exemples.

Ce qui est moins évident je crois, c'est le nombre de guerres qui furent gagner par la ruse. La plus connu est celle du cheval de Troie (mythe ou réalité). Mais y en a-t-il d'autres? Je veux dire le résultat final d'une guerre dû à la ruse et non pas le résultat final d'une campagne militaire.

En connaissez-vous?

Marc


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Message Publié : 24 Nov 2006 20:54 
VascodeGama a écrit :
Bonjour,
Ce qui est moins évident je crois, c'est le nombre de guerres qui furent gagner par la ruse. La plus connu est celle du cheval de Troie (mythe ou réalité). Mais y en a-t-il d'autres? Je veux dire le résultat final d'une guerre dû à la ruse et non pas le résultat final d'une campagne militaire.
En connaissez-vous?
Marc


Ben de toute façon il y a des tas de facteurs très complexes, connus ou non, qui concourent à la victoire ou la défaite...

Si on considère que Gettysburg a été la bataille décisive de sa guerre (Lincoln était de plus en plus fragile politiquement et se serait mal remis d'une nouvelle défaite, et ses opposants démocrates voulaient la paix), et qu'elle a été gagnée par la ruse que j'ai mentionnée plus haut (les canons nordistes s'arrêtant pour faire croire qu'ils étaient à cours d'obus, incitant Lee à lancer sa meilleure infanterie à découvert), alors on peut dire que la Guerre de Sécession a tenu à cette ruse. Cela fait quand même plusieurs si, très complexes si on y regarde de plus près.

Que dire d'une guerre qui a été marquée par une surenchère de ruse des deux camps, comme celle d'Algérie ? http://perso.orange.fr/daruc/divers/algerie.htm NB peut-être parce que ma source principale, Yves Courrière, était particulièrement sensible au thème.

Cordialement,

J


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Message Publié : 29 Nov 2006 0:29 
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Plutarque
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Inscription : 16 Oct 2006 0:12
Message(s) : 177
Localisation : Paris et Toulouse
A la bataille de Siffin, en 657, le général de Mua'wiya, `Amr bin al-As fait planter des feuilles du Coran au bout de chaque lance de ses soldats pour que les soldats arabes de l'armée arabe capitulent sans coup férir. Prodigieux, non ? :D

_________________
L'histoire, c'est cool - Churchill
L'histoire, c'est tantôt du sucre glace, tantôt de la farine de blé - Citation perso


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Message Publié : 29 Nov 2006 19:36 
Verchinine a écrit :
A la bataille de Siffin, en 657, le général de Mua'wiya, `Amr bin al-As fait planter des feuilles du Coran au bout de chaque lance de ses soldats pour que les soldats arabes de l'armée arabe capitulent sans coup férir. Prodigieux, non ? :D


Si j'en crois Tabari (sunnite mais sympathisant du chi'isme, au point de s'attirer des ennuis), c'est plutôt parce qu'ils sont sur le point de se faire battre par l'irrésistible Ali, et qu'ils veulent ainsi appeler à la trève.

D'après Hichem Djait, il n'y a pas domination nette de l'armée d'Irak (d'Ali) sur celle de Syrie (Moawiyah), c'est plutôt pour signifier : "Si on continue comme ça, il n'y aurait bientôt plus de combattants musulmans pour continuer le djihad contre les infidèles...". Cf. Gallimard -Montréal.com

Dans les deux cas, on ne peut pas parler de ruse, c'était un rappel de la religion commune des protagonistes des deux camps, en train de s'entretuer par dizaines de milliers.

Cordialement,

J
http://perso.orange.fr/daruc/txtl/unislam.htm (sur la question).


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Message Publié : 01 Déc 2006 13:46 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 18 Fév 2004 22:53
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Localisation : Haut-Rhin, Alsace
Jean R a écrit :


Si on considère que Gettysburg a été la bataille décisive de sa guerre (Lincoln était de plus en plus fragile politiquement et se serait mal remis d'une nouvelle défaite, et ses opposants démocrates voulaient la paix), et qu'elle a été gagnée par la ruse que j'ai mentionnée plus haut (les canons nordistes s'arrêtant pour faire croire qu'ils étaient à cours d'obus, incitant Lee à lancer sa meilleure infanterie à découvert), alors on peut dire que la Guerre de Sécession a tenu à cette ruse.


Sauf que Gettysburg, ce n'est pas exactement cela.

L'assaut avait été décidé par Lee bien avant le début de la canonade. C'était Longstreet qui était chargé de le mener à bien. Comme vous le dites, les canons nordistes cessèrent le feu pour économiser leurs munitions et faire croire qu'ils avaient été réduits à l'impuissance. Cela convainquit les Confédérés que le moment de l'assaut était venu, mais cet assaut aurait de toute façon eu lieu. D'autre part, l'artillerie confédérée avait utilisé la plupart de ses munitions: la ruse nordiste n'a pas eu grand impact sur le bombardement confédéré, assez inefficace dans l'ensemble.
Quand au massacre auquel aboutit l'assaut, l'artillerie nordiste y contribua, mais cela fut avant tout la conséquence des tirs de l'infanterie (on est pas encore dans la Grande Guerre) qui bénéficiait d'une forte position défensive. A quoi s'ajoute l'absence de soutien à la vague d'assaut confédérée.

Donc, la ruse de l'artillerie nordiste, si elle a contribué à briser l'assaut sudiste, n'en est pas l'élément décisif. Même sans elle, il y avait peu de chance que l'assaut confédéré, mal appuyé, ait pu réussir.

Quand au caractère décisif de Gettysburg, c'est une idée très contestable: l'armée confédérée parvint à se remettre de cette défaite. D'autre part, une défaite nordiste n'aurait pas forcément été fatale à Lincoln, à moins d'une destruction complète de l'armée du Potomac, ce que même dans ses plus belles victoires, Lee fut toujours très loin d'obtenir. Sans compter que Grant et Rosecrans réalisent de terribles percées à l'Ouest au même moment !


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Message Publié : 01 Déc 2006 17:50 
Pyrrhos a écrit :

Sauf que Gettysburg, ce n'est pas exactement cela.

L'assaut avait été décidé par Lee bien avant le début de la canonade. C'était Longstreet qui était chargé de le mener à bien. Comme vous le dites, les canons nordistes cessèrent le feu pour économiser leurs munitions et faire croire qu'ils avaient été réduits à l'impuissance. Cela convainquit les Confédérés que le moment de l'assaut était venu, mais cet assaut aurait de toute façon eu lieu. !


Sauf que Longstreet a tenté de faire comprendre à Lee qu'il tombait dans un piège.

Cela dit, j'ai quand même bien fait d'assurer un peu mes arrières... :wink:

Cordialement,

J


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Message Publié : 03 Déc 2006 11:07 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 18 Fév 2004 22:53
Message(s) : 426
Localisation : Haut-Rhin, Alsace
Pas vraiment un piège. Longstreet a simplement estimé que la position nordiste était trop forte et préférait tenter de la contourner par le Sud. Lee pensait que l'armée du Potomac était suffisamment affaiblie pour qu'une percée décisive au centre soit réalisable. Il ne tombe pas dans un piège (l'ennemi ne l'a pas incité à lancer cet assaut, même si Meade s'y attendait). Mais cet assaut pouvait-il réussir ? Il y a débat. Dans un livre récent, les auteurs (Bowden et Ward) estiment que l'absence d'une vague de soutien à la vague d'assaut, donc une mauvaise exécution de l'ordre de Lee, fut peut-être la cause principale de l'échec.
Donc, forte position nordiste (dont les Sudistes sont bien conscients), mauvais calcul et mauvaise exécution des Confédérés: telles semblent être les facteurs clefs du massacre.


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Message Publié : 11 Déc 2006 12:00 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 10 Déc 2006 2:42
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Localisation : Bruxelles
Etonnant que personne n'ai parlé de La guerre du Péloponnèse. Le bouquin de Thucydide regorge de stratagèmes plus fourbes les uns que les autres.
Par exemple cette armée lacédémonienne qui érige un terre-plein de pierres et de branches contre le mur d'une ville assiégée dans le but de passer par-dessus. Sauf que les troupes assiégées ont la géniale idée de retirer quelques dizaines de blocs au bas de leur muraille pour extraire pierres et branchages du terre-plein ennemi. Inévitablement, celui-ci s'affaise. Les Lacédémoniens mettront plusieurs jours à découvrir la supercherie.
Quid de ces marins athéniens qui, attaqués par une flotte lacédémonienne supérieure en nombre, ne se démontent pas et, profitant de leur vitesse et manoeuvrabilité supérieure, promènent leurs assaillants en attendant le soir et la levée d'un vent du Nord qui met immanquablement un sacré bordel au milieu de la flotte lacédémonienne. Les Athéniens, plus expérimentés et à l'aise sur leur bout de Méditerranée, les ressèrent soudain. Les matelots lacédémoniens, trop occupés à gaffer et à s'insulter les uns les autres, ne voient même pas les Athéniens leur tomber dessus. Carnage.

N'oublions pas Sun Tzu, théoricien du coup de pute en tous genre, et son disciple Mao Tse Tong.


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