Désolé, je ne résiste pas :
Dongeon de Naheulbeuk a écrit :
Le Voleur : "Utilisons la ruse !"
Le groupe d'aventuriers : "Qu'est-ce que c'est ? On n'en a pas dans nos sacs."
Le Voleur : "Vous n'avez jamais rusé ? La ruse est un moyen de gagner sans combattre."
Le Barbare : "Les gens de mon peuple appellent ça la peur ! Si je meurs après avoir utilisé la ruse, Crom rira de moi et me jettera hors du Walhalla !"
Plus sérieusement, la ruse fait partie de la panoplie de tout stratège qui se respecte. Je vous renvoie à
L'Art de la guerre de Machiavel (attention, pas celui de Sun Zi !) qui fait une liste des ruses employées dans l'Antiquité et dans l'Italie des condottieres. J'aimerais vous conseiller également
Les trente-six stratagèmes, recueil chinois datant de l'époque Ming, mais je ne l'ai pas lu. Quelqu'un le connaîtrait-il ? Et n'oublier pas la
Guerre des Gaules, qui constitue également un bon catalogue.
La grande partie des ruses font partie intégrante du renseignement militaire. Il est intéressant de voir que c'est souvent l'armée la mieux disciplinée qui est capable de les employer. Il s'agit presque toujours de perturber les informations à la disposition de l'adversaire, ou d'obtenir des informations déterminantes sur un de ses points faibles. Ainsi, le général astucieux cherchera toujours à tromper l'adversaire sur ces intentions, sa force réelles, et la localisation de ses troupes.
Dans le cas des peuples cavaliers chers à Hugues de Hador, on peut ajouter qu'ils utilisaient leurs réserve de chevaux pour faire diversion, en les faisant monter par leurs femmes ou des mannequins de paille.
Les généraux vaincus incrimineront toujours la ruse, la duplicité, la lâcheté de leur adversaire, en expliquant leur défaite par sa mauvaise volonté d'attendre à l'endroit prévu, de se laisser massacrer à l'heure prévue.
Dans beaucoup de cas, il n'y pas le choix : l'armée est inexpérimentée, mal ravitaillée, les hommes veulent uniquement en découdre, puis retourner à leurs champs, etc. Dans d'autres cas, les élites de l'armée sont obnubilées par un esprit chevaleresque qui leur fait mépriser le danger, comme Cyrano de Bergerac :
Henri Quatre n'aurait jamais consenti, le nombre l'accablant / à se dépouiller de son panache blanc !" et les ordres de leurs commandants. Enfin, les généraux se reposent sur la force innée de leur armée qui, croient-ils, les dispensent de prendre des précautions élémentaires : les vieilles recettes ont bien fonctionné par le passé, elles marcheront encore, il n'y a pas à se fatiguer ! Les témoins ont rapporté le sourire de Gamelin quand on l'informa de l'attaque allemande en Belgique en 1940 : les Allemands lui offraient la bataille qu'il attendait.