Elgor a écrit :
Si vous parlez des "funnies de hobart", vous confortez mon analyse. Ces funnies, s'ils ont finalement bien joué leur rôle, n'en étaient pas moins que des bricolages effectués sur des châssis existants.
Moi je vous parle de conception de chars d'assaut ! c'est seulement à partir de 44 que les anglais sortiront des chars valables, capables de s'affronte aux chars allemands, des "comet" qui verront finalement peu le feu et les "centurion" qui ne le verront pas du tout. Seule, la coopération inter-armes avec les typhoons de la RAF et les P47 de L'USAAF permettra aux chars britanniques de tenir tête aux Panzer IV , Panther et chasseurs de chars allemands. D'ailleurs, les anglais étaient tellement conscients de leur infériorité technique qu'ils n'ont pas hésité à s'équiper de Shermans
En revoyant ce qu'ils avaient conçu dans les années 1930, je me dis qu'ils partaient de loin, aussi... Je crois que les Américains étaient plus avancés qu'eux dans leurs recherches.
Peut-être qu'il y a une raison culturelle derrière l'affaire : le char d'assaut, c'est un truc pour les armées continentales, et les Britanniques sont des insulaires.
Il est notoire que ce sont deux puissances continentales (l'Allemagne et l'URSS) qui ont mis le paquet pour le développement de l'arme blindée. Là où les Nazis ont pêchés par soucis de puissance et de sophistication, les Russes recherchaient l'équilibre et une certaine rusticité. Bilan : le T-34 est le char moyen généralement considéré comme le meilleur de son époque. Pourtant, ce n'était sûrement pas le mieux blindé, ni le mieux armé...
Chez les Britanniques, je crois qu'ils ont hésité longtemps sur la doctrine à adopter... Finalement, que faire avec les chars ?
Rappelons que les Français, à la charnière des années 1930-40 étaient tout aussi dubitatifs.
Bref, quand on ne sait pas trop ce qu'il faut, on ne sait pas trop comment s'y prendre... Effectivement, c'est à partir de 1942-43, avec l'arrivée du matériel américain (et l'expérience accumulée depuis le début de la guerre) que les ingénieurs britanniques semblent avoir compris vers quoi se diriger.
Maintenant, en ce qui concerne les capacités industrielles, il faut avouer que la Grande-Bretagne a été, dès le départ, à la remorque des États-Unis... Elle était complètement larguée, et tout le monde a été content de voir les USA se transformer en principal fournisseur d'armes.