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Message Publié : 07 Mars 2016 19:17 
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Salluste
Salluste
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Inscription : 11 Juin 2012 17:37
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Bonjour à tous!

Aujourd'hui encore la lutte contre la pluie et l'humidité est l'un des principaux combats de nos soldats, notamment à l'entrainement dans les camps de Champagne. Si aujourd'hui la plupart des outils ( baches, "rainshield" et autres ponchos) sont essentiellement en matière plastique, quels furent les techniques (au delà d'une plus grande rusticité) employées par les combattants à travers les âges ?

Merci d'avance pour vos réponses.

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TBPLTNT Chic à Cyr!
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Message Publié : 07 Mars 2016 22:07 
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Inscription : 15 Avr 2004 22:26
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Localisation : Alsace, Colmar
La toile cirée ou enduite à été remplacée par les tissus synthétiques que vous évoquez.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


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Message Publié : 08 Mars 2016 10:17 
Napoléon à Eugène, 23 mars 1806 : "... Je vous recommande surtout de ne point laisser les troupes dans des endroits malsains. L'insouciance des généraux sur cet objet est incalculable ; ils seraient capables de laisser, une année entière, des troupes dans les marais de Mantoue sans bouger. Si j'ai des malades en Istrie, c'est à vous que je m'en prendrai ; si j'en ai en Italie, ce sera aussi votre faute. Placez-les sur les montagnes et dans des endroits aérés. C'est parce que j'ai toujours porté le plus grand soin sur ces détails que mes armées n'ont point eu de malades proportionnellement aux autres".


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Message Publié : 08 Mars 2016 10:25 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 13 Mars 2010 20:44
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Beau sujet
cela me rappelle irrésistiblement Raffet !
http://www.artic.edu/aic/collections/ci ... 092437.jpg

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il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer


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Message Publié : 08 Mars 2016 13:06 
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Tite-Live
Tite-Live

Inscription : 29 Sep 2007 16:06
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Localisation : RENNES
Narduccio a écrit :
La toile cirée ou enduite à été remplacée par les tissus synthétiques que vous évoquez.


La dite toile était encore la principale dotation de l'armée française jusqu'aux années 1990
Au détail près qu'elle n'était souvent plus étanche suite aux lavages réguliers.

Image

Elle était sous la forme de deux demi-toits qui devenait une tente pour deux après boutonnage.
Elle n'avait ni double toit ni tapis de sol. Les piquets étaient en bois et les sardines avaient vraiment la forme de sardines.

Image

Sa remplacente (f1) a été créée en 1989.

Bob


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Message Publié : 08 Mars 2016 14:41 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 16 Jan 2010 19:18
Message(s) : 2953
Côté pratique :ça servait aussi très souvent de linceul,l'intendance n'avait pas besoin de réimperméabiliser,quel temps de gagné ! Sans compter les sous-sous de notre très chère République .Autrement un peu d'huile de lin et le tour était joué.


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Message Publié : 08 Mars 2016 21:30 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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Jean R a écrit :
Napoléon à Eugène, 23 mars 1806 : "... Je vous recommande surtout de ne point laisser les troupes dans des endroits malsains. L'insouciance des généraux sur cet objet est incalculable ; ils seraient capables de laisser, une année entière, des troupes dans les marais de Mantoue sans bouger. Si j'ai des malades en Istrie, c'est à vous que je m'en prendrai ; si j'en ai en Italie, ce sera aussi votre faute. Placez-les sur les montagnes et dans des endroits aérés. C'est parce que j'ai toujours porté le plus grand soin sur ces détails que mes armées n'ont point eu de malades proportionnellement aux autres".


Il ne s’agit pas ici d’une référence à la pluie, mais des instructions visant à préserver les troupes des maladies, notamment de ce que l’on nommait à l’époque la fièvre des marécages.
On peut à ce sujet se souvenir de ce que Napoléon écrivait à Davout le 16 août 1811 :
« Ayez bien soin que mes troupes soient placées dans des lieux où elles n'aient point à craindre de maladies. Il vaut mieux donner la bataille la plus sanglante que de mettre ses troupes dans un lieu malsain. »

Des lieux malsains à éviter mais fort utiles à la défense :
« L’île de Walcheren a pour défense la fièvre et le mauvais air, qui m’ont toujours empêché d’y laisser des troupes. »
(Napoléon à Clarke, 18 août 1809)




Concernant la pluie, le soldat napoléonien n’était pas vraiment bien loti :
« La toile cirée ne servait qu'à couvrir le schakos. La capote était donc le toit protecteur, le lit et la tente. Si la pluie l'avait traversée, ce n'était qu'un fardeau de plus à porter. La coiffure militaire pesait sur la tête sans la protéger, et les cartouches seules se trouvaient à l'abri de la pluie. »
(Fée, Souvenirs de la guerre d'Espagne)

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


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Message Publié : 08 Mars 2016 22:56 
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Inscription : 10 Fév 2009 0:12
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Un peu de HS : :oops:
Que ce soit en Moravie pour Austerlitz ou en Prusse orientale pour Eylau, je trouve qu'ils faisaient preuve d'une belle santé. A-t-on une idée des pertes sanitaires dans ces conditions ?

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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Message Publié : 09 Mars 2016 15:09 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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Suite à Austerlitz, près de la moitié des blessés succombèrent et une épidémie de typhus toucha les hôpitaux de Brunn.
Témoignage de Larrey (Mémoires de chirurgie militaire et campagnes) :
« Nous avions à peine réuni dans la ville de Brün les blessés français et russes, dont le nombre était considérable, qu'il se déclara parmi eux une maladie épidémique, que nous reconnûmes être une fièvre putride, nerveuse , maligne, nosocomiale ( adynamico-ataxique ), ou thyphus contagieux des anciens nosologistes.
[…]
Le passage ou le transport des malades concourait aux progrès de la contagion, qui se développa tellement, qu'en moins d'un mois, les hôpitaux de la ligne avaient perdu plus d'un quart des blessés. Ceux qui avaient des fractures aux membres, et notamment aux extrémités inférieures, furent les premières victimes
[…]
Les hôpitaux des fiévreux furent bientôt encombrés, et la mortalité y fut proportionnellement aussi grande. L'épidémie se déclara en même temps chez les prisonniers russes qu'on avait été obligé de réunir en grand nombre dans les églises et autres grands emplacements; enfin elle ne tarda pas à se répandre chez les habitants, et s'étendit ensuite successivement sur toute la ligne d'évacuation jusqu'en France, par l'effet du transport des malades des deux nations et de celui des prisonniers.
[…]
Les causes de cette épidémie doivent être attribuées aux fatigues et aux privations que les troupes de l'une et de l'autre nation avaient essuyées, aux intempéries, aux vicissitudes de la saison, à l'encombrement, à l'entassement des prisonniers, des blessés et des malades des deux armées, au mauvais régime et à l'inaction forcée dans laquelle restèrent ces individus après les marches les plus rapides et les plus fatigantes. »

On estime que l’épidémie provoqua la mort de près de 12 000 morts.



Pour ce qui est de la campagne de 1807, en février, près de 33 400 soldats (blessés ou malades) étaient comptés dans les hôpitaux (la proportion s’élevait à 37 % pour le corps de Davout).
Témoignage de Percy (Journal des campagnes du baron Percy) :
« 1er mai […] Beaucoup de malades : la plupart de nos chirurgiens sont plus ou moins affectés de la fièvre nosocomiale; il en est mort plusieurs. Dans le mois passé on a perdu à l'hôpital de la Couronne, à Varsovie près de deux cents malades. Les mois de mars et d'avril coûtent quatre mille malades à l'armée; les paquets d'extraits mortuaires sont énormes; je n'ai pas craint d'avouer à Sa Majesté que la proportion des malades était d'un sur sept, et celle des morts d'un sur seize. C'est une pitié de voir arriver les voitures d'évacuation ; on n'y voit guère que des jeunes gens; les anciens soldats résistent encore. »

Pour mémoire, fin février 1807, il y avait 2 321 patients dans les hôpitaux de Varsovie. Sur ce nombre, 684 (29,5 %) étaient blessés et 1637 malades (70,5 %) : 1 199 « fiévreux » et 438 « galeux ».

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Message Publié : 09 Mars 2016 16:18 
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La vie de soldat n'avait vraiment rien d'idyllique.

Merci pour ces informations.

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Message Publié : 09 Mars 2016 16:22 
Drouet Cyril a écrit :
» et 438 « galeux ».
Pour continuer le HS, la gale était surnommée "la charmante". Et sans ironie, on la recherchait. Ce n'était pas vraiment grave, ni très douloureux, mais les démangeaisons étaient incapacitantes et donc il fallait, pour éviter une contagion d'autant plus forte qu'elle était recherchée, retirer le sujet du service.


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Message Publié : 09 Mars 2016 16:46 
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Fustel de Coulanges
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Pierma a écrit :
La vie de soldat n'avait vraiment rien d'idyllique.

Merci pour ces informations.


Pour la campagne de 1807, au moment où l’armée française avait pris ses quartiers d’hiver, on peut aussi citer ce passage des Souvenirs militaires d'un officier d'Etat major sous le Ier Empire, de Levavasseur, où le mot de « peste » est (à tort) prononcé :
« Chaque jour augmentait cette misère; les horreurs de la peste vinrent se joindre à tous nos maux. On s'était tant de fois battu que les cadavres se corrompaient et empoisonnaient l'air et les fontaines.
On creusa un grand trou près des murs de la ville, et chaque jour les morts y étaient enfouis par couches avec un peu de terre par-dessus. En peu de temps, Guttstadt fut dépeuplée.
[…]
Martin, l'un des nôtres, fut attaqué. Je fis un traîneau; nous le plaçâmes entre deux matelas,et je le conduisis à l'ambulance, qui était à six lieues de là. Il fallait passer au milieu d'une quantité considérable de cadavres d'hommes et de chevaux qui jetaient d'odieux miasmes. Je ne rencontrai d'autre créature animée qu'un loup qui me barra le passage en me fixant. »

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Message Publié : 09 Mars 2016 17:07 
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Fustel de Coulanges
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Jean R a écrit :
Drouet Cyril a écrit :
» et 438 « galeux ».
Pour continuer le HS, la gale était surnommée "la charmante". Et sans ironie, on la recherchait. Ce n'était pas vraiment grave, ni très douloureux, mais les démangeaisons étaient incapacitantes et donc il fallait, pour éviter une contagion d'autant plus forte qu'elle était recherchée, retirer le sujet du service.


Ici, j'entendais par le terme de "galeux", toutes personnes atteintes de dermatoses.

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Message Publié : 09 Mars 2016 17:13 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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La capote et l'uniforme étaient mouillés par la pluie mais le règlement interdisait de laver la tenue;il fallait la brosser pour enlever la boue...
Pour le HS le froid et la pluie favorisait la tuberculose qui a sévi tres longtemps en Europe .


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Message Publié : 09 Mars 2016 17:53 
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Fustel de Coulanges
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Pour la protection contre la pluie, on peut citer le couvre-casque, le couvre-giberne, le couvre-nuque et le couvre-shako ; dans une moindre mesure : le chiffon utilisé en guise de protège-platine.

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