Gér@rd a écrit :
Je ne dis pas qu'il n'y avait pas d'affrontements entre les populations, ce que je veux dire c'est qu'ils étaient rarement gratuits. Il rentraient la plupart du temps dans le cadre de provocations délibérées initiées par l'OAS qui espérait des représailles sanglantes du FLN (déferlement des populations arabes sur les quartiers européens) obligeant l'armée à intervenir et à prendre parti.
Je suis d'accord avec votre analyse. Effectivement, l'ennemi principal de l'OAS c'est De Gaulle.
D'ailleurs l'OAS ne fait pas que "pourrir la situation" en s'attaquant à la population arabe. (Toujours ce rêve illusoire de "faire basculer l'armée" en faveur de l'Algérie française) Elle n'a pas hésité aussi à s'attaquer directement aux autorités françaises.
Soit en ciblant certains de ses représentants, comme le commissaire Gavoury à Alger, soit en attaquant des forces de l'ordre restées fidèles au régime : il y a eu 18 morts, par exemple, dans une embuscade tendue par les commandos Delta (à Alger, donc) contre un convoi de la gendarmerie.
Là il s'agit clairement d'actes de guerre civile.
Et puis il y a les attentats organisés en France par l'OAS-métropole dont le plus connu (outre les tentatives contre De Gaulle) est la bombe posée au domicile de Malraux. Le seul résultat sera de défigurer et éborgner une fillette de 4 ans, Delphine Renard, qui fera la une des journaux en métropole. Le seul résultat politique sera de faire basculer... l'opinion française de métropole, révulsée par les méthodes de l'OAS.
On peut même dire aussi qu'il y a une sorte de divorce entre la population française d'Algérie et celle de métropole. En Algérie, les appelés du contingent - qui ont activement participé à l'échec du putsch des généraux - sont détestés par la population, qui ne se gêne pas pour les vitupérer et les insulter. Les appelés, qui rentrent chez eux ou qui écrivent à leur famille, font aux Pieds-Noirs une réputation détestable, dont ceux-ci souffriront cruellement lorsqu'ils devront quitter l'Algérie pour se réfugier en France. (Et puis l'idée fausse, français d'Algérie = colon richissime a perduré, malgré l'évidence.) Il faudra beaucoup de temps pour que les plaies se ferment et que les Français découvrent aussi le côté chaleureux des Pieds-Noirs.