Faget a écrit :
Quelqu'un pourrait-il rappeler comment à l'époque de la diplomatie " classique et traditionnelle" de nos ancêtres se déroulait sur le terrain le départ des diplomates ? Je crois avoir entendu que les diplomates regagnaient leur pays d'origine avec un sauf-conduit dans la ligne de leur immunité diplomatique. Il y a des cas où ça a dû être difficile : par exemple rejoindre Tokyo à partir de Washington et l'inverse ! Il y avait aussi des règles ( remontaient elles à la Convention de Vienne ? )pour les bâtiments des ambassades et consulats placés sous statut diplomatique. Je crois qu'en général c'est un pays neutre qui s'en chargeait. La Suisse, le Saint Siège, les pays d'Amérique latine étaient très sollicités. Comme on l'a vu dans les contributions précédentes, les cas se font rares depuis 1945. Au moment des Falklands il y a dû avoir la Grande-Bretagne et l'Argentine ?
Pour les Falklands, ça demanderait vérification : dans l'esprit des Argentins, ils rentraient chez eux, dans les "Malvinas" et donc, pourquoi auraient-ils dû déclarer une guerre pour aller d'Argentine et Argentine ?
(Peut-être une notification officielle :"Nous reprenons ce qui nous appartient, merci de ne pas protester, nous sommes dans notre droit" ? A voir, je pense.)
De leur côté les Anglais sont dans le cas où on "constate un état de guerre", on en a parlé.
Votre description des usages diplomatiques, pour le reste, est conforme à ce qui se faisait habituellement.
la Sublime Porte, du temps de sa splendeur, avait un usage pittoresque : l'ambassadeur ennemi (quelque soit l'initiateur de la guerre) était interné pour la durée du conflit. Dans des conditions décentes, les Turcs tenaient à marquer qu'ils n'étaient pas des sauvages, mais, il me semble, bel et bien dans un établissement carcéral, même strictement nominal.
Faget a écrit :
La version allemande de Google sur von der Schulenburg donne le fin mot de l'histoire :
" Nach dem Überfall Deutschlands auf die Sowjetunion am 22. Juni 1941 und damit dem Beginn des Krieges gegen die Sowjetunion[8] wurde von der Schulenburg in Moskau kurzzeitig interniert und dann vom 24. bis 29. Juni mit dem gesamten Botschaftspersonal in einem Erholungsheim in Kostroma 1941 untergebracht. Von dort aus fuhren sie in 8 Tagen mit dem Zug an die türkischen Grenze wo sie am 13. Juli 1941 ausgetauscht wurden. Unmittelbar nach erfolgtem Austausch flog von der Schulenburg mit einem Flugzeug nach Berlin. Doch eine Berichterstattung war ausdrücklich nicht erwünscht. Danach wies das Auswärtige Amt von der Schulenburg einen Posten ohne politischen Einfluss zu: Er wurde Leiter des Russland-Komitees und damit kaltgestellt. "
Faget, si j'ai à peu près tout capté (que signifie "und damit kaltgestellt", à la fin ? Etonnant, ce verbe...) il serait charitable de traduire, pour ceux de nos participants qui ne sont pas germanistes.
@CEN_EdG : ne pas donner l'alerte à Moscou, mouais... au 20 juin 41 il n'y a plus un navire allemand dans les ports russes ! Tu connais bien sûr le déploiement militaire, forcément très visible, de 3 millions d'hommes. Et tous les services, les Russes comme les autres, ont averti non seulement des mouvements, évidents, mais encore des
intentions allemandes.
Il est vrai que les services russes, pas forcément tentés par le Goulag, ont renoncé, sauf à petites touches et en marquant leur étonnement avec candeur (ou toute autre précaution et habillage sémantique) à informer Staline, qui ne veut rien entendre. - mais ne manquera pas de faire fusiller, pour commencer, le général responsable des garde-frontières, qui pourtant avait la consigne de ne pas répondre "aux provocations" ou "incidents" éventuels. Celui-ci avant bien d'autres...
("Staline, dit Pierre Nord, s'était mis dans un cas pendable, mais c'est lui qui pendait les autres.")
Le lendemain au petit jour, message radio en clair de gardes frontières affolés :"on nous tire dessus de partout, que devons nous faire ?" Réponse chiffrée, mais déchiffrable :"Vous êtes fous ? Et d'abord, pourquoi votre message n'est-il pas codé ?".
Nous en avions déjà parlé, et tu avais mis en avant un motif plausible pour lequel Staline n'aurait pas bougé, motif que j'ai oublié. Peux-tu rafraichir ma mémoire ? (Désolé, ça doit être l'âge qui commence...)