Nebuchadnezar a écrit :
Par ailleurs, corrigez-moi si je me trompe, mais le tir en rafale n'a de vocation locale que face à un assaut de masse, à la façon Première Guerre Mondiale. Dans tous les autres cas, il sert surtout de tir de suppression ou "tir de couverture" pour forcer les adversaires à se cacher pendant que les camarades changent de position.
Mais comme il ne peut être précis, il ne peut tuer qu'accidentellement, en dépensant un nombre faramineux de munitions par homme.
Les assauts en eux-même, avec l'objectif de tuer l'adversaire, se font en coup par coup.
Est-ce bien cela ?
Aujourd'hui, l'armée française n'utilise plus le tir en rafale, sauf nécessité tactique rarissime (nettoyer une pièce ou une tranchée). C'est du gaspillage de munition. Elle privilégie la "doublette" (un tir à l'estomac suivi immédiatement d'un second à la tête) qui permet à la fois d'être sûr de "traiter" la cible définitivement et aussi de déborder d'éventuelles protections corporelles (plaque de kevlar sur le thorax et l'abdomen).
La rafale est l'apanage du FM et de la mitrailleuse, qui effectue des tirs de saturation destinés à interdire une approche (sinon, viande hâchée), à fixer un ennemi (en l'obligeant à se protéger, en faisant "baisser les têtes") ou à entretenir un contact (des rafales sporadiques indiquant une position tenue et pugnace).
Donc non, le fusil d'assaut n'a pas vocation à "hâcher" des vagues d'assaut ennemies qui se présenteraient, sans profiter de couverts ou en étant parfaitement suicidaires : les chargeurs n'ont pas une assez grande capacité pour cela et la munition de 5,56 n'a pas la puissance d'arrêt ni l'impact psychologique nécessaires. C'est bien le rôle des FM et des mitrailleuses, avec leurs bandes de 150 cartouches (voire plus) et leurs calibres supérieurs (7,62 ou 12,7).
Pour mémoire, un combattant emporte aujourd'hui une dotation pour le service de son arme individuelle qui n'excède pas 300 cartouches (soit dix minutes de combat au maximum, en ne tirant que les doublettes évoquées). En rafale, ce volume suffit à peine à trois, quatre minutes.
CEN EMB