Skipp a écrit :
En 1914 il y'avait 3 types possibles de télégraphistes:
- Ceux du 8e Régiment du Génie
- Ceux des corps de troupes ayant reçu l'instruction pour avoir la spécialité télégraphiste
- Et ceux des agents des PTT militarisés. Qui restent civils, toujours employés des PTT mais sous les ordres d'officiers, et qui organisent les communications de l'arrière.
Pas tout à fait.
A la déclaration de guerre, le service télégraphique de 2e ligne, est organisé sous la responsabilité du ministre de la guerre, mais le personnel est intégralement fourni par l'administration des Postes et Télégraphes. Les textes législatifs et réglementaires le concernant et alors en vigueur sont :
La loi du 24 juillet 1900 (JO du 27, p. 4923)
portant réorganisation de la télégraphie militaire :
Cette loi stipule que le service de première ligne, celui des places fortes, des forts détachés et des établissements militaires est assuré par le ministre de la guerre au moyen de troupes actives de télégraphie ; elle créée pour ce faire le 24e bataillon du génie.
Elle dit également, article 3 :
Le ministre de la guerre assure le service de deuxième ligne au moyen de sections techniques de télégraphie. Ces sections techniques sont composées exclusivement de fonctionnaires, agents ou sous-agents de l’administration des postes et des télégraphes, volontaires, ou assujettis, en raison de leur âge, aux obligations du service militaire.
Cette loi a été modifiée par celle du 30 mars 1912, qui se borne à créer le 8e régiment du génie.
Le décret du 3 juin 1902 (JO du 10, p. 4026)
portant réorganisation du service de la télégraphie militaire, décret pris pour l'application de la loi de 1900.
Il précise, dans son article 6 que le personnel fourni par l'administration au service de 2e ligne est organisé militairement. Le même article précise les grades d'assimilation correspondant aux emplois confiés au personnel : de lieutenant-colonel pour un fonctionnaire supérieur employé comme directeur de télégraphie, à soldat pour un ouvrier de la catégorie sous-agent, en passant pour capitaine pour un fonctionnaire chef de section technique.
Les officiers exerçant un commandement dans la télégraphie de 2e ligne sont donc, eux aussi, des fonctionnaires de l'administration, et non des officiers de l'armée active.
Le même article 6 précise encore :
A la date de la mobilisation, les fonctionnaires, agents et sous-agents mobilisés font partie intégrante de l’armée et sont soumis aux lois et règlements qui la régissent ; suivant la correspondance de grades précédemment indiquée, ils sont placés dans les mêmes conditions que les personnels de l’armée territoriale, au point de vue des droits, honneurs et récompenses (...) Les sections techniques s’administrent comme les unités formant corps de l’armée territoriale..
Ils ne sont donc plus civils, comme du reste tous les français rappelés à l'activité par la mobilisation générale.
Le décret de 1902 a été modifié par celui du 28 février 1906 (JO du 1er mars), pour le mettre en conformité avec la nouvelle loi sur le recrutement (loi de 1905, ramenant de 3 à 2 ans la durée du service actif).
Dans un post ultérieur, je dirai un mot du corps spécial de la télégraphie, qui n'apparaît qu'après la guerre.
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