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 Sujet du message : Les Antimodernes
Message Publié : 19 Juil 2007 13:20 
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Hérodote
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Inscription : 29 Jan 2007 13:18
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Bonjours, je cherche des bouquins sur ceux que l'on a qualifier d'antimodernes -Maistre, Bloy, Bernanos, Huguenin, Barrès, Baudelaire, Breton, Péguy, Barthes ...- pour l'instant, j'ai le bouquin d' Antoine Compagnon, Les Antimodernes : de Joseph de Maistre à Roland Barthes , mais comme je souhaite traiter ce sujet après ma troisième année, j'aimerai savoir si vous connaissiez des articles, ouvrages, sur leur "engagement" ... J'ai lus la plupart de ces auteurs, mais recherche des analyses de leurs oeuvres, parcour et tutti quanti
Grazie Mille :)


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Message Publié : 19 Juil 2007 14:02 
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Polybe
Polybe

Inscription : 09 Juil 2006 14:11
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Le mieux pour vous faire progresser, c'est de nous en parler. Je suis personnellement troublé par le fait de mettre dans une même catégorie de Maistre et Bloy avec Breton et Barthes !! J'ai une vague idée de la thèse de Compagnon, mais si vous pouviez l'expliciter ça serait sympa.


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Message Publié : 19 Juil 2007 18:46 
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Hérodote
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Inscription : 29 Jan 2007 13:18
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hmmm, oui, mettre dans une même catégorie de Maistre et Bloy avec Breton et Barthes peut sembler étrange, c'est simplement pour signifier l'étendue de l'évantail ...
J'ai trouvé cet article (peu flatteur) sur l'ouvrage de Mr Compagnon : http://www.sombreval.com/Le-debat-sur-la-modernite-et-l-antimodernite_a369.html

Simplement, je veux bien en discuter mais pour l'instant, n'aurai que trop peu de choses a dire, étend donné que je n'ai pas trouvé beaucoup d'ouvrages, de thèses, d'articles sur les antimodernes ...
Pour être un petit peu plus précis sur le sujet qui m'interesse, car le domaine est vaste, je dirais que j'aimerai me pencher sur les engagements politiques des antimodernes dans la société contemporaine (ça reste encore trés vaste ...)


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Message Publié : 19 Juil 2007 18:53 
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Hérodote
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et je rajouterai , concernant l'ouvrage de Mr Compagnon, cet article : http://pierre.campion2.free.fr/sultan_compagnon.htm, plus sérieux que le premier cité, à ce qu'il me semble.


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Message Publié : 19 Juil 2007 19:58 
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Polybe
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Inscription : 09 Juil 2006 14:11
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Je crois que cette catégorie d'antimoderne est d'un flou plus idéologique qu'artistique. J'ai très nettement l'impression qu'il s'agit d'une façon de réhabiliter "l'intellectuel de droite" en créant une catégorie mouvante, marchant en quelque sorte à "fronts renversés". Sans doute parce que je me considère plutôt de gauche (on peut le dire ici?), le fait de voir Breton et Barthes mêlés à de Maistre et Barrès me déplait foncièrement. Non pas tant parce que je trouve ces deux auteurs infâmes (j'apprécie par exemple les qualités, le génie du Céline du Voyage), mais parce que j'ai l'impression qu'il y a ici un confusionnisme volontaire et qui ne peut en rien aider à comprendre le monde.

Je lis de suite votre deuxième lien et réagis ensuite si je saisis mieux


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Message Publié : 20 Juil 2007 2:47 
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Hérodote
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Inscription : 29 Jan 2007 13:18
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Pikou a écrit :
J'ai très nettement l'impression qu'il s'agit d'une façon de réhabiliter "l'intellectuel de droite" en créant une catégorie mouvante, marchant en quelque sorte à "fronts renversés".

Réhabillitation, je n'en sais rien (auraient ils étés mis en marge ? d'habitude les gens ayant une sensibilité à gauche ne le clament pas ... mais plutôt l'inverse !)

Mettons a part le fait (que je juge trés compréhensible) que voir Breton et Barthes mêlés à Maistre et Barrès vous déplais ... pour ne garder que ceux du type Maistre et Barrès (sont plutôt Bernanos, Bloy et Huguenin qui m'interessent). Il me semble que le terme d'antimodernes ne soit pas désuet pour les qualifier (peut-être réducteur, je n'en sais rien pour le moment). Et c'est donc particulièrement sur ces auteurs que je recherche des informations.

_________________
lecture de l'été :
"Votre Jeunesse", L.Lorent, Editions Jean-Paul Bayol


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Message Publié : 20 Juil 2007 18:52 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 13 Jan 2007 20:12
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Peut-être qu'en définissant l'"antimodernisme", et en quoi on le retrouve dans les auteurs que vous citez, on s'y retrouvera mieux !
Parce qu'effectivement, je ne saisis pas le rapport entre un Barthes et un Joseph de Maistres, par exemple.

_________________
Ne parlez jamais sèchement à un Numide.


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Message Publié : 23 Juil 2007 17:27 
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Inscription : 29 Jan 2007 13:18
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Bien, j'ai trouvé un article de Redeker qui définit mieux ce que sont les "antimodernes"



Les réactionnaires de charme, ou le sel de la modernité.

Par Robert Redeker




Il y a Voltaire, mais il y a de Maistre. Il y a Rousseau, mais il y a Chateaubriand. Il y a Jaurès, mais il y a Péguy. La liste des antithèses pourrait, sur ce modèle, s’allonger démesurément…La modernité – les Lumières, la démocratie, le progrès, les droits de l’homme, autrement dit les incarnations récentes de l’optimisme – possède son revers, sa part de résistance littéraire, philosophique et politique, disséquée par Antoine Compagnon dans son nouveau livre Les Antimodernes. Ceux-ci, loin de former cependant une Ecole constituée – qui irait de Joseph de Maistre, le premier contre-révolutionnaire d’envergure, le premier réactionnaire autoproclamé, jusqu’au dernier Roland Barthes –, se signalent, en troupe hétéroclite en proie aux agents-doubles et aux trahisons, plutôt par un certain état d’esprit : l’amor fati, ainsi que la combinaison de la réaction et du charme (Julien Gracq gratifiant Chateaubriand d’un poétique compliment : “ réactionnaire de charme ”).




Identifions dans la contre-révolution (dont Burke, Chateaubriand, de Maistre, de Bonald furent les premiers représentants) le berceau des antimodernes. L’antimodernisme prolonge jusqu’aux rivages du XXIème siècle l’esprit d’une contre-révolution passée de saison depuis bien longtemps. Qu’est-ce qu’un antimoderne ? D’abord, un esprit qui s’oppose aux Lumières, prenant en aversion “ le siècle XVIII ”. Le refus des abstractions conceptuelles signe cette posture, que l’on peut suivre jusqu’à Charles Maurras opposant “ le pays réel ” au “ pays légal ”. A l’inverse des hommes des Lumières, l’antimoderne se veut pragmatique, tirant sa conduite de l’histoire plutôt que des construction désincarnées des philosophes. Ensuite, le pessimisme hante l’antimoderne. La mélancolie, le spleen et le mal du siècle colorent ce pessimisme de leurs noirs atours. Le scepticisme historique suinte de ce pessimisme : l’histoire est un déclin, la Révolution est sans retour (Chateaubriand et de Maistre s’accordent sur ce constat). Par ailleurs, l’antimoderne croit, à l’instar de Baudelaire, au péché originel comme explication du mal, y trouvant une raison suffisante pour se tenir à l’écart de l’optimisme progressiste. Plus : comme le suggère de Maistre, frôlant les infernales flammes de l’hérésie, le meurtre de Louis XVI est un nouveau péché originel, un “ péché originel de second ordre ”. De plus, l’esthétique de l’antimoderne se donne comme une esthétique du sublime. La fascination pour la Révolution – partagée dans une horreur quasi sacrée par de Maistre, Chateaubriand et Tocqueville -, l’exaltation du bourreau et du soldat, le dandysme (“ le dandy doit aspirer à être sublime sans interruption ” écrit Baudelaire), la révolte mélancolique sont des éléments de ce sublime. Violence héroïque, aux antipodes de la combinazione politique, le mythe de la grève générale continue, chez Georges Sorel, cette propension au sublime. Enfin, la vitupération marque le style des antimodernes, qui excellent dans le pamphlet colérique. L’antimoderne atteint au sublime dans l’imprécation : Joseph de Maistre, Baudelaire et Léon Bloy l’illustrent. Pour servir l’imprécation, de Maistre est devenu le maître de l’oxymoron (“ nous sommes tous attachés au trône de l’être suprême par une chaîne souple qui nous retient sans nous asservir ”, inversion de “ l’homme est né libre ” rousseauiste). Le style est marqué par la passion de la langue – au point que Roland Barthes estimera que le style des antimodernes est leur rachat.

Qui sont-ils, ces hommes qui se sont voulus, de toutes leurs forces, à contre-courant ? Ceux de la renaissance romantique du catholicisme : Chateaubriand, Lacordaire, Montalembert. Mais également Léon Bloy, la colère faite plume, l’auteur bouillonnant du Salut par les Juifs où l’on lit cette phrase : “ L’histoire des Juifs barre l’histoire du genre humain, comme une digue barre un fleuve, pour en élever le niveau ”. Sans oublier Charles Péguy en révolte permanente, à travers une écriture du martellement, contre le monde moderne, “ le monde de ceux qui font le malin ”. Péguy, l’écrivain-penseur chez qui toutes les figures de l’antimoderne paraissent, qui en vint à instrumentaliser la philosophie de Bergson en opérant le passage de ses idées-forces dans un autre univers que leur métaphysique originelle, dans la sociologie, l’histoire, l’action politique et sociale. Péguy fut entouré par deux figures nettement plus instables : Georges Sorel et Jacques Maritain. Sorel fut une sorte de de Maistre inversé: il positive le mythe révolutionnaire en le changeant en mythe mobilisateur. Jacques Maritain, lui, fait appel au thomisme pour répondre au défi du moderne. Finalement Sorel, Maritain, et même Benda trahiront à un moment où à un autre l’antimodernisme foncier appris à l’ombre de Péguy. La galerie des antimodernes comprend aussi l’exigeante figure de Julien Gracq, campant si à l’écart de toutes les modes littéraires. Au cours du XXème siècle, le silence de Rimbaud est devenu un mythe plus que son œuvre ; Gracq combattit cette dérive, son antimodernisme se confondant avec son refus de l’écriture blanche . Pour échantillon de cette position: “ J’avoue que je m’intéresse davantage aux poèmes de Rimbaud qu’aux raisons de son silence ”. Mais la plus étonnante présence, ici, est celle de Roland Barthes. Le dernier Barthes, celui de La Préparation du roman, retrouve des thèmes typiquement antimodernes. Cassandre en récrimination contre le monde moderne, Barthes y défend la phrase, se plaint de l’état contemporain de la langue, compose l’apologie de la notion d’œuvre contre celle de texte, pense rédimer la littérature par la poésie, trouvant abri dans la référence à Chateaubriand. Selon Antoine Compagnon un fil antimoderne permet de relire à rebours tout Roland Barthes.



Les antimodernes furent paradoxaux. N’étaient-ils pas, pour reprendre une formule de Barthes, “ à l’avant-garde de l’arrière-garde ” ? Nostalgique d’un monde défunt, n’ont-ils pas apporté au monde moderne un air qui lui faisait défaut ? Ne sont-ils pas, comme le veut Antoine Compagnon, “ le sel de la modernité ” ? Il existe une autre façon de les juger: ils ont apporté la liberté de penser aux modernes, qui sans eux seraient demeurés prisonniers des dogmes modernistes. Le progrès, les lumières, étaient du côté de ceux qui se sont coulés dans le mouvement de l’histoire, la liberté du côté de ceux qui sont entrés en combat contre ce cours historique. Ayant traversé la réaction, jouant avec ironie de cette réaction, ils apparaissent bel et bien, eux que l’on lit avec un plaisir vivant, “ les réactionnaires de charme ” indispensables au maintien de la liberté dans la pensée.



Cet article est paru dans Bücher/Livres, le supplément littéraire du Tageblatt, en avril 2005.

_________________
lecture de l'été :
"Votre Jeunesse", L.Lorent, Editions Jean-Paul Bayol


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Message Publié : 23 Juil 2007 19:56 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

Inscription : 09 Août 2005 17:34
Message(s) : 3661
Localisation : Marseille
"Le paradigme véritable de la modernité est une provocation du sens, et c'est une redécouverte de la personne. La personne étant le lieu du discernement, la genèse de la personne coïncide avec la découverte par l'individu de la valeur et du sens. La plupart des mouvements de la radicalité avant-gardiste, fondatrice de l'esprit de la vraie modernité, ont été ou sont à la recherche d'un dépassement des apparences qui soit susceptible de repousser l'image vers ses limites apophatiques. [...] La notion de tradition est l'objet d'une mésinterprétation comparable à celle de la notion de modernité [...]. La pensée chinoise comme la radicalité avant-gardiste invite à réexaminer la question de la tradition sur laquelle bute en permanence notre mentalité créatrice".
Quel rapport y a-t-il entre l'antimodernisme et la radicalité avant-gardiste dont le thème revient de manière récurrente dans Icônes et Saintes Images, la représentation de la transcendance, par Philippe SERS (Les Belles Lettres, 2002) dont est tirée cette citation?

_________________
"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).


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Message Publié : 10 Fév 2008 13:02 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 09 Fév 2008 19:35
Message(s) : 8
Comment parler de la critique du monde moderne sans parler de René guénon. toute son oeuvre est pour le moins intéressante, renversante, passionante et comporte une critique du monde moderne et un rétablissement de concepts que l'auteur qualifie de "traditionnels", mais peut être que le livre le plus dédié à cet cause est "La crise du monde moderne".


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