Bonjour, Paul,
J'espère que vous remettez de votre grippe, bien pénible cette année.
Niveau "cours de néerlandais", à Bruxelles:
- école primaire communale,
1ère primaire, à la récréation: néerlandophones et francophones jouaient dans la même cours aux mêmes heures. J'y avais trouvé une très très chouette copine (flamande) et on arrivait à communiquer!
- 2ème primaire: pas question que les enfants se "polluent entre eux", les récrés sont séparées! (j'y perd mon amie)
- 3ème primaire: plus aucune néerlandophone dans l'école, elles ont la leur. Premiers "rudiments" de cours de néerlandais: 1h ou 2h /semaine.
Je ne sais plus quand: on nous donne cours de gymnastique en néerlandais (bonne idée). Les parents adultes hurlent (ils étaient "lourds" quand même!). Plus de cours de gym en néerlandais.
Secondaire, lycée d'état:
- un inspecteur vient pour vérifier que les élèves parlent bien le français dans leur famille! les "exotiques" sont admises a rester en enseignement francophone.
- Néerlandais: 3 ou 4h/semaine (je ne me rappelle plus, j'avoue), chamboulement de l'orthographe de cette langue.. je démotive (pas bien, je sais!) et des sujets "pour jeunes filles" (de quoi copieusement s'emm*****) + une prof superbement pitoyable. NB: cours d'allemand plus tardif: apprentissage de la langue avec le petit Chaperon rouge et les 4 musiciens de Brême (à 15 ans), j'ai fui!
C'est devenu moins "pire" les 3 dernières années du secondaire, avec des trucs plus intéressants à lire. Quant à parler, c'est une autre histoire.
Les lycées de filles, années 60, c'étaient des usines à gourdasses sur fond de querelles linguistiques organisées par les adultes et on n'expliquait rien aux filles, pas sensées se mêler de politique!
J'ai re-parlé (enfin..halven half) en travaillant en hôpital au centre de Bruxelles: j'ai fait de très gros progrès en.. bruxellois! et les patients ne comprenaient pas le "bon néerlandais"!
Le reste de la carrière: en français (à cause des subsides alloués aux employeurs), anglais pour la littérature scientifique (et je parle très mal anglais aussi...).
Sinon, dans les textes du Moyen Age, les langues de Gand et Bruges comportent plus de mots d'origine francophone que dans le duché de Brabant (partie néerlandophone). Il faut éplucher, par exemple, les inventaires notariés ou après décès.
Le bruxellois comporte, sur fond de thiois, pas mal de mots "étrangers" dont de l'espagnol.
Niveau littérature, en prix Nobel, on a Maurice Maeterlynck, gantois francophone (issu de la bourgeoisie..).
Nous avons aussi une littérature fantastique belge remarquable, bien spécifique, auprès de laquelle Maupassant et sa "Horla" peut aller se rhabiller: Jean Ray (gantois), Franz Hellens (liègeois), Marcel Thyri (également poète), Michel de Ghelderode (bruxellois, de parents flamand et francophone, comme la moitié de la Belgique
), etc..
Finalement, c'est peut-être surtout dans l'art que on se sent "belge"!
Quant à la Catalogne: c'est (tout de même) l'ancienne Septimanie, et un royaume qui s'étendait à cheval sur ce qui est devenu la France et ce qui est devenu l'Espagne. C'était un royaume riche (convoité), avec sa langue, sa littérature, son originalité. les castillans, ils n'ont jamais beaucoup apprécié: est-ce ceci qui explique le mouvement catalan actuel?