Bergame a écrit :
§87 : "Chacun des membres s'est dépouillé de son pouvoir naturel, et l'a remis entre les mains de la société etc."
Chez Locke, le pouvoir naturel est le droit de juger et de punir les fautes d'un tiers.
Les individus délèguent, par CONSENTEMENT, le droit de juger et de punir mais conserve la "property" (essentiel des droits naturels: conserver sa vie, son corps, le fruit de son travail, le fruit de ses échanges).
Citer :
Une fois que les droits naturels ont été abandonnés, ils l'ont été pour la vie.
Locke ne dit pas que les individus abandonnent leurs droits naturels.
La délégation du pouvoir naturel n'est pas à vie. C'est oublier que Locke est un grand théoricien de la résistance et de la désobéissance.
De plus, au §95, Locke affirme "Nul ne peut être tiré de l'état de nature et soumis au pouvoir politique d'autrui
sans son propre consentement."
§119 : Le consentement tacite : "Je dis que tout homme qui a quelque possession, qui jouit de quelque bien [...] donne par là son
consentement tacite, et est obligé d'obéir aux lois de ce gouvernement, tant qu'il jouit des biens qui y sont renfermés etc."
En revanche, les enfants ne sont pas engagés par cette fidélité, mais je ne sais plus où c'est dans le texte.
Dans le §89, il explique "Au nombre des membres (de la société politique), doivent être mises non seulement les divers personnes qui, éant dans l'état de nature, ont
voulu entrer en société pour comoser un peuple et un corps politique, sous un gouvernement souverain, mais aussi tous ceux qui sont joints ensuite à ces gens-là, qui se sont incorporés à la même société, qui se sont soumis à un gouvernement déjà établi."
Citer :
§98 : "Ou le plus grand nombre ne peut conclure et obliger le reste à se soumettre à ses décrets ; [...] là on ne saurait résoudre et exécuter la moindre chose ; et par conséquent, cette espèce de corps de société se dissoudrait d'abord." Ca, c'était pour votre (mauvaise) lecture de Tocqueville.
Que dire de votre lecture partielle de Locke.
Locke explique que l'on ne doit pas nécessairement obtenir à chaque fois le consentement d'un individu une fois que celui-ci rentre dans la société par consentement. Mais l'individu reste libre d'en sortir s'il ne consent plus à vivre dans une société.
Citer :
Par ailleurs, je pense que cela va être un choc pour vous, mais Locke était fondamentalement égalitariste, comme c'est dit par exemple §123.
Où dans ce paragraphe Locke montre-t-il son égalitarisme?
Egalité des droits, certes. Egalitarisme, certainement pas.
Citer :
Pour comprendre quels droits naturels sont abandonnés dès lors qu'on entre en l'état de société, lire à partir de §129
Les droits régaliens: juger et punir.
Citer :
Et puis, pendant que vous y serez, je vous propose de lire tout le chapitre III qui s'intitule De l'Etat de Guerre : Vous comprendrez peut-être ainsi ce que la pensée de Locke doit à Hobbes, cela vous évitera sans doute à l'avenir de les opposer naïvement.
http://jim.com/hobbes.htmCiter :
Toujours est-il que, comme vous le voyez, on est très loin de l'anarchiste qui érigerait les droits inaliénables de l'individu en face du monstre-Etat.
Au contraire, on est en plein dedans et c'est le début de la philosophie libérale moderne qui se prolongera avec Molinari, Bastiat et l'école autrichienne.
Citer :
Ca, c'est autre chose, c'est Nietzsche, c'est Proudhon, c'est Engels même, à la limite (éventuellement) mais ce n'est pas le libéralisme.
Ah? Qu'est-ce que le libéralisme selon vous?
Citer :
Et vous voyez également que chez Locke, le droit, bien qu'issu des droits naturels abandonnés par les individus à l'autorité, est garanti par la force et le pouvoir de l'Etat.
Hop... Hop... Hop... Minute! Locke ne dit jamais que les individus abandonne leurs droits naturels mais le pouvoir naturel à une autorité, dans le cas de Locke, un Etat minimal.
Citer :
Et Locke répète assez régulièrement que l'état de nature est un état de confusion, de discordes, de guerre, pour qu'on ne s'y trompe pas quand on le lit.
Non. Pour Locke, l'état de nature n'est pas un état de licence. Ce n'est pas l'anomie car il existe la loi naturelle. L'homme est un animal social (§128).
Citer :
Par conséquent, aucun doute : Pour Locke, quiconque résidant sur le territoire d'un Etat doit se soumettre à ses lois, y compris -et surtout !- lorsqu'il s'agit de l'impot.
Quiconque consent à déléguer le droit de juger et de punir à un Etat doit se soumettre à ses lois, elles-mêmes soumises au droit naturel et ne pouvant contraindre l'individu à céder sa "property".
Pour l'impôt voir mon message plus haut.
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C'est que, voyez-vous, les philosophes libéraux pensaient simplement qu'en l'état de société, on n'a pas que des droits, on a aussi des devoirs. Et que l'Etat est là pour assurer que chacun les respecte et les assume. Etonnant, n'est-ce pas ?
Quels devoirs?
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Bref, vous serez gentil à l'avenir de ne pas sortir à nouveau des noms d'auteur sans venir avec des références, svp. Celles-ci m'ont prises assez de temps, j'espère que vous saurez en tenir compte. Parce que je pense sérieusement que vous n'avez lu vous-même aucun des auteurs que vous citez, et que vous vous contentez de répéter bêtement ce que vous disent vos profs de Dauphine ou d'Assas.
Pourquoi gâcher une discussion par des conclusions aussi méchantes?
ent.