Je crois pouvoir dire en tous cas que c'est ce que diraient, aujourd'hui, les sciences sociales.
En psychologie sociale, par exemple, on tend a s'accorder sur le role des "agents de changement" (minorites ou individus) dans les processus dynamiques au sein des groupes sociaux.
En anthropologie, le consensus semble se faire -a moins que je ne me trompe ?- sur le role que joue dans les memes processus, au sein de leurs societes, les individus capables d'"experiences anormales".
Pour etre tres rapide, a partir de differents points de vue et objets propres a chacune de ces disciplines, on tendrait vers l'idee generale que la majorite cree la norme et la replication, tandis que la minorite fonde l'innovation, a condition qu'elle s'oppose a la majorite, d'abord, et qu'elle parvienne a faire valoir son point de vue, qu'elle "contamine" la majorite, ensuite.
La nouvelle norme etant determinee lorsque la minorite devient la majorite.
Ce qui est interessant peut-etre, c'est qu'en anthropologie, on tend a considerer que l'"experience anormale" dont je parle s'appuie sur la redecouverte de ce qu'on peut appeler le "droit naturel". En quelque sorte, pour les hommes qui sont sujets a ces experiences, il s'agit de rappeler la purete originelle des regles fondamentales (qui s'expriment differemment selon les groupes consideres). Ce pourquoi, parlant des prophetes d'Israel, quelqu'un a pu ecrire que les revolutionnaires sont toujours, et avant tout, des reactionnaires.
Voila, peut-etre ce que Ferre entend par les energumenes qui disent non.
Bon, ok, c'est pas de l'histoire...