Visiblement, je vais me faire ici la réputation d'être un ergoteur
Mais je dois dire que je ne suis pas vraiment plus d'accord, Le Vieux, avec votre définition de la démocratie comme "contenant".
En gros, ce que vous dites suggère plus ou moins l'idée que la démocratie est en elle-même "neutre", et qu'elle prend sa couleur avec l'idéologie. Cela tendrait a dire qu'en écartant l'idéologie, on arriverait à une sorte de pureté de la démocratie, étant sous-entendu dans ce cas que les idéologies sont "mauvaises" puisqu'elles "dénaturent" la démocratie. Car l'idéologie, c'est bien entendu le nazisme, le communisme, etc. et on revient alors à un débat précédent : Préservons la démocratie des
dérives idéologiques (plus ou moins totalitaires, puisque l'idéologie est forcément un peu totalitaire) et nous parviendrons -si nous n'y sommes pas
déja parvenus- à la "vraie" démocratie.
Cela me fait un peu penser aux débats sur la science qu'il s'agirait de préserver des croyances et autres prénotions pour atteindre à l'objectivité. Et ce n'est peut-être pas un hasard, nous évoluons à mon avis dans un contexte idéologique encore fortement marqué par cette conception rationalisante de la science.
Car peut-être sont-ce ces notions de pureté, de neutralité, de pragmatisme, d'objectivité, etc. qui forment elles-mêmes un corpus idéologique, en ce sens qu'elles entretiennent un rapport à la vérité.
En fait, je pense que l'idéologie est inséparable de la démocratie. Car comme le montre déjà, à mon sens, le débat, il y a de fortes chances pour que personne n'ait la même définition de la démocratie, chaque définition relevant d'attitudes, d'opinions politiques, voire de "visions du monde" différentes, pour reprendre un terme à la mode, bref : d'un corpus idéologique.
Pour répondre au marquis de Chambonas, j'ai déjà écrit dans un précédent débat, qu'à mon sens, le libéralisme pragmatique qui légitimise plus ou moins le modèle démocratique qu'on nous propose aujourd'hui n'est pas autre chose qu'un autre corpus idéologique.