Déplacé

Selon les théologiens du moyen age seuls les baptisés peuvent accéder au paradis. Mais les enfants qui meurent à la naissance ou avant leur baptème ne vont pas en enfer, mais dans les limbes , un endroit où ils n'auront pas la révélation de Dieu. De plus les petits corps ne peuvent pas étre enterrés dans le cimetière de l'église , mais dans la même fosse commune que les non baptisés ou les suicidés. De nombreux sanctuaires , souvent des lieux de pélérinage dédiés à Marie sont réputés pour faire revivre quelques instants les petits cadavre . On fait des prières et on guette le moindre signe de vie: coloration du visage , moindre souffle , bruit, saignement aux narines... et l'on court chercher le prêtre du sanctuaire pour effectuer le baptème. C'est le répit, pour avoir le temps de faire le baptème . Le sanctuaire le plus réputé pour la pratique des repits est celui d'Avioth dans le nord de la Meuse, à la frontière belge.
Pour certains il s'agit de véritables miracles , pour d'autres une supercherie , la pratique des répits sera même interdite par certains évèques .
L' historien, qui m'a expliqué dans une conférence cette pratique insistait sur l'angoisse des parents et la ferveur avec laquelle ils cherchaient à faire baptiser leur enfant , en faisant parfois des dizaines de kilomètres et pouvaient même aller vers un autre sanctuaire en cas d'échec au premier.
Sur wikipédia on insiste plus sur l'attitude de l'Eglise parfois réservée et même hostile (interdiction) face à cette pratique trés populaire entre le 13 et le 18 ème siecle et toutefois acceptée par les prêtres locaux.

Je ne comprends pas pourquoi mon message a été déplacé de l'histoire du religieux au chapitre histoire des moeurs . Car il s'agit bien d'une pratique et d'un fait religieux qui aurait perduré , mais là de façon exceptionnelle jusqu'en 1914.
L'historien, auteur de la conférence c'est Jean Luc Demandre qui, entre autre organise des spectacles historiques depuis 25 ans, en Meuse . Et, il en a organisé plusieurs , autour de la basilique d'Avioth.
Pour lui, on n'est pas dans la superstition issue des pratiques payennes autour des dolmens , mais clairement dans le désarroi des parents qui n'auraient pas fait ce qu'il fallait pour que leur enfant ait droit au paradis.
On peut , si on veut croire à de réels miracles , mais les cas sont trés nombreux. On peut surtout penser, que les réactions biologiques du petit cadavre ont souvent été naïvement interprétées comme des signes de vie .
Mais je pense aussi, à une vision plus "sociale" de l'événement. En haut de la hiérarchie catholique, il y avait les théologiens dictant leurs lois , avec le pape et certains évèques faisant respecter le dogme . En bas de la pyramide, il y avait des moines et des curés de paroisses qui cherchant à rassurer des parents angoissés et à ne pas exclure leurs fidèles ( et je rappelle l'interdiction d'enterrer le nouveau né dans le cimetière consacré autour de l'église ) qui n'hesitaient pas à détourner ou à interpreter le dogme. Ce n'est là, que mon interpretation personnelle.
Pour moi , comme pour Jean Luc Demandre et je ne pense pas trahir sa pensée , il y avait beaucoup de chrétienté ( dans tous les sens du terme, mystique comme sociale ) derrière les sanctuaires à répits .

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Tous les désespoirs sont permis

Oui , j'ai été trés content de lire ce qui avait été écrit sur les sanctuaires à répit. C'est le terme "déplacé" ou lieu de terme "fusionné" qui m' a chagriné . J' ai cru que les modérateurs ne voyaient rien de religieux dans les sanctuaires à répit et ne voulait pas le laisser dans histoire du religieux . Je suis trés intrigué par cette croyance mystique et religieuse du moyen age qui a perduré dans les siècles suivants.

Relisez le message de PJ57 du 27 juillet 2006 en page 1; même si en 1729, c'était plutôt Benoît XIII, Benoît XIV a renouvelé la condamnation, et comme, personnellement, je tiens Benoît XIV, bien que pape, pour un gars super cool en plus d'être infaillible, le modérateur que je suis (je ne m'engage pas pour mes collègues) va donc pour une fois suivre ces Benoît là.

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Tous les désespoirs sont permis

l'Eglise comme toute institution évolue, cette condamnation est en plein dans le christianisme des lumières. Déjà au XVIIe siècle une partie du clergé déplorait ce qu'il considérait comme des superstitions. Mais les sanctuaires à répit relèvent bien de la piété populaire. Avioth dont vous parliez est desservi par un clergé enthousiaste et même s'il ne croit pas vraiment à la résurrection temporaire du bébé, on laisse aux parents cette consolation. Je me permets de trouver aussi que ce sujet est bien à sa place dans histoire du religieux, car pour les gens qui apportaient leur enfant c'était bien de religion catholique qu'il s'agissait.

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII