Comment à évolué la perception des obèses et de l'obésité dans notre histoire?

Question peut-être maladroitement posée mais j'en suis certain très interressante...

Au début l'obésité ( plus précisemment l'embonpoint ) était un critère de beauté ( voir les peintures de certains, connaît pas les noms )
Et l'obésité est vu aussi comme un point positif car les personnes qui sont obèses ne manque de rien ( au contraire des paysans qui sont "maigres" et qui souffrent de la famine et tout )

Bon je sais pas si c'est explicite tout ça !

Voila !

_________________
La Valeur Est Supérieure Au Nombre
Horns Up
Death Metal Is Life
Metal Will Never Die
Natalie Portman : The Perfect Woman..
..And Rani Mukherjee Too!
"Je m'efforce de faire le contraire de ce que vous faîtes" Diogènes le Cynique.
L-A-H-L-O-D-A.
ΧΞΣ/Jumalten Kaupunki/Sankarihauta !

D'ailleurs, il suffit pour cela de voir l'origine du terme "en-bon-point" !

Au début...
Quand ?

Je crois qu'il faut bien séparer embonpoint, signe d'abondance et de santé, et obésité, par définition excessif, bien moins appréciée...


Certes, les fameuses madones néolithiques sont particulièrement déformées, et elles bénéficient d'un culte, c'est indéniable. Représentent-elles pour autant un idéal féminin, j'en doute quand même sérieusement. Symbole d'opulence, de maternité, etc, ok, de beauté par contre, c'est aller un peu vite en besogne...

Dans l'Antiquité grecque, l'obésité n'était pas franchement appréciée, c'est un sujet de moquerie (voir les représentations de Silène, ivre et ventripotent, toujours ridicule), en particulier si les chairs sont flasques et blanches.
Hippocrate va mettre au point des traitements alliant pratique sportives, hygiène de vie et des régimes... à base de matières grasses, eh si !
L'image d'obèse se dégrade encore par la suite: l'obésité est assimilée à l'indolence, au laissez-allé.

Chez les Germains, Tacide nous apprend le mépris qu'ils ont pour les obèses.

Avec le développement du christianisme, l'image des obèse change (et pas en mieux pour eux). Ils ne sont plus seulement méprisés, ils deviennent condamnés à la damnation éternelle ! Ce n'est plus l'excès de poids proprement dit qui est mis en exergue, mais la gourmandise et la gloutonnerie, pêché capital faut-il le rappeler ?

Certes, la peinture à partir du XVIe présente des modèles plus grasses que nos critères actuelles (Aaah les Flamandes de Rubens...), mais de là à les considérer "obèses"...

Pour ma part, je ne vois vraiment que la fin du XIXe qui montre une image positive du gros et gras bourgeois, riche et bien nourris jusqu'à l'excès. Mais ce n'est qu'une impression basée sur les romans de l'époque, je ne m'aventurerai pas à faire de cette impression une généralité.

Positive cette image? Une image de réussite, certes, mais surtout sociale et financière. Dans la plupart de ces romans, le bourgeois gras est avare, orgueilleux, ridicule, lourd d'esprit, voire méchant... Ce n'est pas vraiment si positif, et les bourgeois de chez Balzac, Zola ou Maupassant ne sont pas très éloignés de ceux de Molière, malgré leur poids plus... excessif.

_________________
"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Oui, c'est vrai.

Je songeais surtout à l'image qu'ils donnent d'eux même et qu'ils attendent des autres, une reconnaissance de classe en quelque sorte. Un gros bourgeois est satifait de rencontrer un autre plus gras encore que lui, alors qu'il n'a que mépris pour le maigrichon. Un gendre maigre ? Fi, quelle horreur ! Même si c'est bien la richesse et le statut qu'il juge via le poids. Mais je peux m'être perdu dans la brume des souvenirs de vieilles lectures...

A l'occasion, je relis Pot-Bouille, promis.

Pour certaines civilisations, c'est apparemment le signe qu'une femme avoir de nombreux enfants.

Une de mes amies de fac, musulmane, faisait un régime extrêmement sévère parce que son père voulait la marier. Les prétendants refusaient de l'épouser tant qu'elle n'aurait pas pris plusieurs kilos. Sa mère la gavait sur ordre de son père le week-end. Elle, elle ne mangeait presque rien la semaine.

Penser aussi à Botero qui ne peint et sculpte que des personnages tout en rondeurs et qui fut influencé par les peintres de le Renaissance

_________________
le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder (Oscar Wilde)

Je crois que vous vous nourrissez beaucoup de partis-pris. Pensez-vous vraiment que la situation soit si simples ? Que les "gros" aient conscience d'appartenir à une classe spéciale ? Qu'ils ne sentent pas le poids des kilos excédentaires ?
Oui, entre gros mangeurs et entre gourmands on se reconnait et on s'apprécie. Un gourmet apprécie la rencontre avec un autre gourmet puisqu'il pourra avoir connaissance de nouveaux produits à découvrir.
Mais de là à imaginer ce "lobbying" des gras, il y a une limite. Vous ne trouvez-pas ?

Au contraire, ce que montrent ces vieilles lectures, c'est bien l'image qu'à la société des gros ? Et elle ne semble pas enviable. Les héros ( à part Falstatt, mais est-ce vraiment un héros) sont rarement gras. Il y a quelques faire-valoir qui pèsent lourd en terme d'amitié. Mais, usuellement, le gros est représenté comme fourbe, avide, ... Bref, un personnage pas vraiment positif.

Narduccio, ne me fait pas dire ce que je n’ai pas dit. Je m’exprime très mal, c’est vrai, mais jamais je n’ai porté un jugement sur les « gros » (dont le qualificatif m’est souvent attaché…), mais j’ai essayé (à tort sans doute, et très mal assurément), de définir l’image des obèses dans les romans du XIXe. Nous sommes dans la fiction, par définition caricaturale et simpliste. Je n’irai pas conclure de ton message que tu considères « le gros » comme « fourbe, avide… ». De même, ne conclut pas que ma propre image de mes amis grassouillets se reflète dans mon jugement (erroné) de la société bourgeoise transmise par les romanciers du XIXe ! Me voilà tout penaud contraint de m’expliquer pour ne pas m’attirer les foudres vindicatives de tous les bons vivants du forum !!!

Le sujet peut-être abordé de deux manières :
- la vision de l’auteur, sensé être celui de la société dans son ensemble (s’il se vend bien, c’est que les lecteurs s’y retrouvent !), qui est souvent négative, et acerbe.
- la vision que la société bourgeoise contemporaine décrite dans ces romans a sur ses propres membres. Et là, l’image (fausse visiblement) que je garde des romans de Zola, de Flaubert, etc., c’est une classe qui voit l’obèse (chez les hommes du moins) d’un bon oeil.

Le tout sans jugement de ma part, sans mépris ou ignorance des problèmes pondéraux que je partage, de leurs influences psychologique ou sociale contemporaine, etc.

D'accord, c'est bien plus clair.

Les sujets apparemment simples sont parfois complexes .
Il faudrait déjà distinguer les descriptions faites par les auteurs de classes aisées , pour qui l'obésité est signe de faiblesse morale , de l'opinion populaire , transmise par les chansons traditionnelles par exemple , ou l'embonpoint est simplement signe de richesse .

S'il est un détail intriguant en culture matérielle et histoire du costume, c'est l'invention des bretelles . Une culotte du XVIII e , correctement fabriquée , vous tombera sur les genoux au moindre excès du tour de taille ,mais on ne retrouve pas de passant de ceintures avant le XIX e . Il y avait probablement des bretelles a l'époque , mais il est difficile de retrouver la documentation pour le prouver . Peut on en déduire que l'usage de cet article était vaguement infamant ou ridicule , pour qu'on doive le cacher chez les classe riches , alors que chez les pauvres c'était simplement inutile. ?

Bonsoir,

Vers la fin de sa vie, il me semble que Henry VIII était devenu obèse, on lui avait construit une machine pour monter les escaliers, par contre je suis incapable de vous la décrire. A la fin il passait ses journées au lit ne pouvant plus marcher de part son obésité.
Il serait intéressant de connaître ce que son entourage pensait de cette obésité. Mais connaissant le personnage les critiques n'ont pas dû être virulentes.

Cordialement.

_________________
_____________________________

ne nous prenons pas au sérieux, il n'y aura pas de survivant (A. Allais)

Il ne semble pas que le duc de Lorraine Stanislas, très gros - voire obèse - à la fin de sa vie, n'ai pas souffert de moqueries ou de remarques déplaisantes (hormis peut-être de son jésuite le père de Menou qui l'encourageait à plus de modération alimentaire).

_________________
"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Philippe Auguste était d'un très bon embonpoint, proche paraît-il de l'obésité.
Son antagonisme avec son fils Louis, prince svelte, grâcieux, et élégant lui conféra l'image d'un roi gras, rustre et grossier.