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Message Publié : 05 Fév 2014 20:09 
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Philippe de Commines
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Dédé a écrit :
J'aurais pu vous répondre aussi : parce qu'il est urgent, dans la conjoncture, de défendre les (maigres) évolutions humanistes, de s'y accrocher, donc de rappeler d'où nous venons, dans ce domaine aussi.


Ma question n'avait aucun sous entendu, c'était donc une vrai question. Merci pour votre réponse et bien à vous.

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Hugues de Hador.


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Message Publié : 05 Fév 2014 21:51 
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Pierre de L'Estoile
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Votre question est certainement pleine de bonnes intentions, Dédé, mais il faut aussi voir les conséquences à long terme. À force d'aller dans ce sens, on en arrive à des extrémités aberrantes ; en tout cas de mon point de vue. L'élève est roi et il ne faut surtout plus rien lui dire. Est-ce que l'idéal humaniste voulait que l'élève se permette d'insulter le maître ? Est-ce que mettre les textes de Grand corps malade au programme de terminale est une bonne chose ?

http://www.youtube.com/v/Oi05d9sb6h8

Non pas que je n'aime pas ce qu'il fait, mais convenez que ce n'est pas du Rimbaud.
Voici c'était pour le fond, voilà pour la forme…

http://www.youtube.com/v/kP3YL9AEUlo

Alors excusez-moi, mais vous voulez raisonner cette classe avec quoi ??

De toute façon c'est trop tard, le pli est déjà pris. Je considère ceux qui sont à l'origine de toutes ces réformes laxistes comme des vandales du système éducatif français.

Je ne crois évidemment pas que la solution soit de cogner sur les élèves, ce n'est pas ce que je veux dire. Mais honnêtement, je ne peux pas croire que vous puissiez vous satisfaire de cela. C'est pourtant bien vers ces excès que mènent trop de libéralités.
Après, les réalités sont certainement très très différentes de ce qui pouvait se passer avant, mais aujourd'hui il y a sérieusement quelque chose à faire.

Bien à vous.

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et tout le reste n'est que littérature


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Message Publié : 05 Fév 2014 22:35 
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Pierre de L'Estoile
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Yongle a écrit :
Vu le délabrement et le manque d'efficacité du système éducatif français, je me demande sérieusement s'il ne serait pas préférable d'en revenir à des méthodes plus sèches.
Dernièrement, j'ai reçu par Internet un test me demandant de répondre à des questions, j'ai eu tout juste la moyenne. C'était le certificat d'études de l'époque.
C'est une honte ! Je suis loin d'avoir été un cancre actuel et j'ai à peine le niveau des enfants de l'époque. Alors toutes ses institutions ont bien des défauts, mais qu'importe, elles forgeaient des femmes et des hommes capables de vivre en société. Aujourd'hui tout se vaut et je ne suis pas certain que ce soit une si bonne chose que ça.
Bien à vous.
Je suis d'accord avec vous, il faudrait insister sur les apprentissages fondamentaux, lecture, écriture et calcul et alléger les matières annexes. Mais, pour le reste, je ne vous suis pas.

J'ai trouvé des sujets d'examen du certificat d'études de 1955 : http://ecolepouilly.free.fr/cep_suj.htm

Ils sont parfaitement faisables. Un bon élève de CM2 ferait correctement les problèmes de calcul et la dictée et saurait répondre aux questions.
Les questions d'histoire et de géographie ne sont pas difficiles.

Le calcul mental, lui, est difficile. Aujourd'hui, on n'est plus entraîné et trop esclave de la calculette.
Pour faire les problèmes, il faut bien maîtriser les règles de trois et être bien entraîné aux calculs à la main. Un bon élève de CM2 d'aujourd'hui y parviendrait sans mal après quelques jours d'entraînement préalable.

Il ne faut pas oublier que le CE se passait en fin de scolarité, soit à l'âge de treize ou quatorze ans et non en fin de CM2 : les candidats avaient largement le temps de bachoter. En outre, ils ne se présentaient pas tous. L'instituteur sélectionnait ceux qui avaient une chance d'obtenir le diplôme et ceux-ci ne réussissaient pas tous. Ceux qui avaient leur certificat d'études étaient donc en fait les meilleurs des meilleurs.

Quant à : Alors toutes ses institutions ont bien des défauts, mais qu'importe, elles forgeaient des femmes et des hommes capables de vivre en société., ce n'est que le mythe d'une décadence qui se prolongerait depuis la nuit des temps.


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Message Publié : 05 Fév 2014 22:50 
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Pierre de L'Estoile
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En lisant le titre du topic, j'ai spontanément pensé aux enfants des pensionnats d'Irlande qui auraient été violés par des religieux, et par le film "les Choristes" que j'ai revu avec nostalgie l'autre soir.

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il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer


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Message Publié : 05 Fév 2014 22:57 
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Pierre de L'Estoile
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Votre message a au moins la vertu de me rassurer sur une chose : le constat est moins catastrophique que je le croyais. Ce test n'a rien à voir avec celui que j'ai fait. Oui, il doit provenir de certaines personnes qui essayent de nous faire croire que c'était mieux avant.
Ceci étant, ça ne change pas grand-chose à ce que j'ai dit.
Je reste convaincu que les méthodes fortes sont plus efficaces que ce machin-là…
Bien à vous.

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Message Publié : 06 Fév 2014 0:34 
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Une institution supposée rééduquer les jeunes et qui a versé dans l'horreur pure et simple : les maisons de correction.

http://www.lien-social.com/spip.php?article3137&id_groupe=11

Citer :
Pourtant, tout comme l’enfer, les centres de rétention pour mineurs ont été pavés de bonnes intentions : c’est au sortir de la Restauration qu’émerge le souci d’améliorer la situation des enfants incarcérés, lesquels étaient jusqu’alors jetés dans les mêmes prisons que les adultes, dans une promiscuité dont on imagine aisément les effets.


A lire les récits de plusieurs pensionnaires de ces établissements, on s'aperçoit que la description donnée dans cet article est l'exacte vérité. Je pense à des récits comme ceux de Jean Genet, à "La mouscaille" de Jean-Guy Le Dano, ou encore "Comme dans un violon", dont j'ai oublié l'auteur.
Citer :
Jean Genet, qui a séjourné à Mettray entre 14 et 18 ans - de 1922 à 1927 - évoque dans Mystère de la rose cette vie de forçat : les fugues, les représailles, une cruauté sans nom et aussi la pédophilie, les petits caïds, la religion par-dessus tout ça : « Dieu te voit ! ». Seul moyen de fuir légalement tant d’horreur : s’engager dans l’armée. Ce qu’il fera à 18 ans.


C'est à la Libération seulement que la décision sera enfin prise de supprimer ces établissements, malgré les campagnes menées dans les années 30, dénonçant les "bagnes pour enfants."

La condition des prisons s'améliore (un peu) à la Libération, on supprime les travaux forcés (fermeture de Cayenne) et les "bagnes pour enfants" disparaissent : de nombreux résistants ont eu droit à des séjours dans les prisons françaises et découvert une réalité qu'ils ne soupçonnaient pas.

C'est le seul point amusant de cette histoire : il aura fallu qu'on jette massivement des honnêtes gens en prison pour que ceux-ci constatent ce qu'il s'y passait.

(Cette réflexion de l'épouse d'un chef de l'OCM, dont le mari est arrêté par la Gestapo et qui se retrouve elle-même quelques temps internée à Fresnes : " Pourquoi aurais-je eu peur d'aller à Fresnes ? A cette époque, on savait que les prisons étaient pleines de gens très bien ! )

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Message Publié : 06 Fév 2014 1:25 
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Philippe de Commines
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Inscription : 05 Juil 2011 14:39
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Localisation : Armorique
Dédé a écrit :
En 1991 (pile dans la limite du forum ) est sorti le livre "aimer mal et châtier bien", du psychothérapeute d'enfants et d'adolescents Stanislaw Tomkiewicz, avec Pascal Vivet, spécialiste des droits de l'enfant.

Vous évoquez un livre sorti par un psychothérapeute. Ce livre traite de quelle période ? Il serait bon de le mentionner. L'auteur, psychothérapeute, indique que nous sommes chez des enfants qui nécessitent un suivi, ce qui est loin d'être la majorité.
La notion d'autisme est ajoutée, le tout baignant dans une maltraitance évidente. Sans bornes temporelles cet amalgame peut porter à polémique.
A des exemples romanesques (Cosette, Jane Eyre etc.) un vécu personnel est mis en parallèle et s'ajoute la description d'un métier : celui d"assistante maternelle".

Les ASSMAT sont rémunérées par le Département pour leur prestation. Elle peuvent avoir jusqu'à 3 enfants confiés. La rémunération va de paire. A côté de ceci il faut savoir que l'enfant est pris en charge de A à Z par le contribuable, via le Département. La vêture, la scolarité, tout dans les moindres détails est payé, du déplacement en véhicule pour le coiffeur, le coiffeur lui-même, les vacances (montagne etc.), les loisirs (cheval etc.). Comme bien souvent on essaie de pallier à un manque par un plus matériel. Il est notoire qu'aucune ou de très rares visites sont faites par les travailleurs sociaux dans les familles d'accueil. Pour perdre son agrément, il faut faire "fort". Des formations sont dispensées régulièrement aux "ASSMAT". Expliquer ceci me parait important et permet "d'équilibrer" les choses car les bons ne sont pas d'un côté et les méchants de l'autre. La rémunération fait que les dés sont un peu pipés. Les demandes de "rallonge" importantes et récurrentes.
Je m'interroge toujours sur la possibilité d'avoir déjà trois enfants chez soi dont un en période d'adolescence et jusqu'à trois autres qui bien souvent sont "fragiles".
Il faut aussi ajouter que ces enfants ne sont pas le fruit d'un abandon. Pour un moment à la demande des parents ou via un autre chemin, les enfants sont pris en charge car pour des raisons "X" les parents ne peuvent pendant un certain temps assumer leur rôle. Evoquer ces raisons est sortir du droit de réserve.
---------------
Un internant laïque ou religieux n'est pas une institution spécialisée comme nous l'entendons de nous jours. C'est un endroit où des enfants sont hébergés au sein de la structure scolaire pour différentes raisons, par exemple le choix d'une filière qui n'existe que dans un lycée à large spectre, ou présentant des classes "prépa" mais éloigné. De nos jours le choix est validé par l'enfant et commence au niveau lycée. Si les parents le souhaitent, une chambre peut tout aussi bien être louée si l'enfant est majeur où le jeune peut aussi parfois être accepté en FJT. Nous sommes donc loin des années 60 où tout le monde était logé à la même enseigne.
Faire une comparaison "plaisante" avec les maisons de retraite peut porter à polémique.
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Les IME et IR (appellations d'il y a 10 ans) sont évoqués. Nous revenons sur un cas spécifique. De nos jours certains autistes sont scolarisés.
- http://www.sesameautisme-sagep.com/PBCPPlayer.asp?ID=548166
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Rousseau et "L'Emile" : une telle éducation est-elle du domaine du possible sachant que ce livre est une réponse au vécu de Rousseau dans son enfance. Il est bien dommage qu'il ne l'ait pas testé sur ses enfants au lieu de les laisser aux bons soins des structures de l'époque et vivre comme il l'entendait, sans entrave aucune laissant ses protectrices s'assurer de son quotidien.
De nos jours, "l'enfant roi" et les "parents copains" donnent l'image d'une démission de l'adulte face à l'éducation. La liberté des uns s'arrête etc.
Lorsque nous allons le soir au restaurant pour passer un bon moment et que non loin de là sont des parents avec un enfant qui ne cesse de hurler, bouger, courir, toucher à tout, venir aux tables voisines et ce pendant que les parents continuent de manger sans rappel aucun : je dis "stop". Je paie pour une soirée "tranquille", à l'heure où cet enfant devrait être couché alors si en face on ne peut s'offrir une baby sitter ou venir à bout de sa progéniture, on reste chez soi. Lors des deux premières années, on décline les invitations des ami(e)s lorsque le créneau n'était pas adapté (que des adultes, un dîner -cigarettes et alcool- sans oublier -chez certains- au cours des discussions l'emploi récurrent et bon enfant des "vannes", des histoires "limites" et du vocabulaire "limite" aussi... Normal on est entre "potes"...). On ne peut dire à un enfant que tel ou tel mot est interdit parce-que irrespectueux lorsque quelques heures plus tard il l'entendra claironné par un adulte et encore, lorsque l'on reste dans le domaine des simples mots "irrespectueux" parce-que chez certains, c'est parfois la manière de s'exprimer qui est ainsi. Une chance, nos relations sont souvent à notre image. Avoir un enfant c'est aussi faire des choix et de nos jours on ne veut plus se priver de rien.
Vous évoquez votre compagne. Le père de mon fils enseigne la psychologie à Nanterre, j'ai "baigné" dans la théorie et la pratique, je connais donc un peu la musique.

Yongle  a écrit :
De toute façon c'est trop tard, le pli est déjà pris. Je considère ceux qui sont à l'origine de toutes ces réformes laxistes comme des vandales du système éducatif français.

Je suis entièrement d'accord mais qui est à l'origine de ces réformes ? A partir du moment où dans une classe l'élève est tutoyé et le prof passe pour un "pote", c'est certain que cette proximité ne peut qu'être négative. L'enfant ne va pas comprendre la remontrance venant soudain d'un "copain" qui change de casquette. Il faut s'imposer une éthique : je sais le copinage est à la mode mais on voit le résultat. C'est bien les multi-casquettes, on profite ainsi de tout mais éthiquement ? Un enfant ne connait pas le mot "éthique" mais il pige vite que quelque chose cloche et va s'adapter parfois en tirer profit.
Il est courant qu'un professeur soit évalué par les parents et ce, devant l'enfant puisque nous vivons à l'ère de la communication tous azimuts pou le meilleur et le pire. Les barrières sont abaissées et les enfants les premiers témoins de la vie intime parfois des parents : c'est "cool".
Je pense que le fossé s'est creusé lorsqu'il a été de bon ton de vouloir faire de tous les enfants des bacheliers comme une marque d'égalité ou de nivellement. A qui doit-on cette belle réalité ? Là est tout le problème. Si l'adulte ne se remet pas en cause, pourquoi l'enfant le ferait et sur quelles bases ?
Pour en revenir au sujet stricto sensu il serait bon d'ajouter au titre des bornes temporelles sinon le dérapage est assuré car ceci laisse entendre que de nos jours, il existe encore etc.

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"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)


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Message Publié : 06 Fév 2014 2:02 
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gaete59 a écrit :
Pour en revenir au sujet stricto sensu il serait bon d'ajouter au titre des bornes temporelles sinon le dérapage est assuré car ceci laisse entendre que de nos jours, il existe encore etc.

Lucidité tardive, à la fin d'un message où vous développez votre vision de l'éducation actuelle, telle que vous la percevez, et vous n'êtes pas la première sur ce fil.

Je me permet de vous faire remarquer qu'il existe déjà une borne temporelle sur ce forum.

Si vous souhaitez poursuivre, faîtes le dans l'Agora. Je me ferai un plaisir de participer, et vu le contenu des pages précédentes je ne serai pas le seul. (Au fait, à quelle époque au juste a-t-on connu une jeunesse au niveau scolaire irréprochable et au comportement parfait ?)

Ici, il serait temps de revenir au sujet.

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Message Publié : 06 Fév 2014 7:41 
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Pierma a écrit :
(Au fait, à quelle époque au juste a-t-on connu une jeunesse au niveau scolaire irréprochable et au comportement parfait ?)


Il y a un texte mésopotamien, que j'ai déjà cité à de nombreuses reprises où un père se lamente que son fils refuse de bien travailler à l'école et qu'il traine dans les jardins avec d'autres garnements ... Il y a donc au moins 5000 ans qu'il y a des gens pour dire que l'école ce n'est plus ce que c'était à leur époque ... ;)

Rien de nouveau sous le soleil.

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Appelez-moi Charlie


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Message Publié : 06 Fév 2014 7:58 
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Philippe de Commines
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Bonjour

A Narduccio

Narduccio a écrit :
Il y a un texte mésopotamien, que j'ai déjà cité à de nombreuses reprises où un père se lamente que son fils refuse de bien travailler à l'école et qu'il traine dans les jardins avec d'autres garnements ... Il y a donc au moins 5000 ans qu'il y a des gens pour dire que l'école ce n'est plus ce que c'était à leur époque ... ;)

Rien de nouveau sous le soleil.


Merci Narduccio pour cette info. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me rassure !!

A Yongle

Yongle a écrit :
Est-ce que mettre les textes de Grand corps malade au programme de terminale est une bonne chose ?
Non pas que je n'aime pas ce qu'il fait, mais convenez que ce n'est pas du Rimbaud.


C'est marrant que vous avez choisi Rimbaud pour faire la comparaison !!
Comment Rimbaud était-il vu à son époque ???
N'aurait-on pas préféré Racine ?

Toute chose est relative.

Bien à vous.

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Hugues de Hador.


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Message Publié : 06 Fév 2014 8:02 
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gaete a écrit :
Vous évoquez un livre sorti par un psychothérapeute. Ce livre traite de quelle période ?

Le livre traite de la période ... où il est sorti, c'est à dire 1991.
Il n'y a aucun amalgame, mais des citations de cas avérés (et même revendiqués par ceux qui les ont commis comme des actes éducatifs conformes à leurs convictions), pour certains jugés et condamnés, et "l'autisme n'est pas ajouté", mais fait partie de ces cas. Je ne vais pas ici faire de copies d'extraits du livre, il est toujours vendu dans les bonnes librairies.
Désolé, mais toutes vos réactions, depuis le début, sont exactement celles des professionnels, travaillant en établissements, à qui j'ai parlé de ce livre. Parce que ça ne se passe pas comme ça chez soi (ou parce qu'on ne veut pas le voir), on nie cette réalité.
J'ai parlé de famille d'accueil (en citant peut-être à tort mon cas personnel) parce que c'est un autre lieu de vie des enfants ailleurs que chez eux, et la façon dont ils y sont traités fait partie du sujet.

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Message Publié : 06 Fév 2014 8:05 
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Philippe de Commines
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Localisation : village des Pyrénées
Narduccio a écrit :
Pierma a écrit :
(Au fait, à quelle époque au juste a-t-on connu une jeunesse au niveau scolaire irréprochable et au comportement parfait ?)


Il y a un texte mésopotamien, que j'ai déjà cité à de nombreuses reprises où un père se lamente que son fils refuse de bien travailler à l'école et qu'il traine dans les jardins avec d'autres garnements ... Il y a donc au moins 5000 ans qu'il y a des gens pour dire que l'école ce n'est plus ce que c'était à leur époque ... ;)

Rien de nouveau sous le soleil.

Je me permets de copier ici le fruit de mes recherches :

« C'est la décadence, les enfants n'obéissent plus, le langage s'abîme, les mœurs s'avachissent. Puisse venir le jour où l'humanité coupable finira, où les enfants ne naîtront plus, où tout bruit cessera sur la terre, où il n'y aura plus à lutter contre toutes les nuisances. »
Ipuwer de Gizeh. Sage de l'Égypte pharaonique, 3000 ans avant l'ère chrétienne. Cité par Polybe, historien grec vivant vers 200-120 ans avant Jésus.-Christ.

« La jeunesse d'aujourd'hui est pourrie jusqu'aux tréfonds, mauvaise, irréligieuse et paresseuse. Elle ne sera jamais comme la jeunesse du passé et sera incapable de préserver notre civilisation. »
Trouvé sur une tablette d’argile babylonienne dont l'âge est estimé à plus de 3000 ans

« Ils manqueront d'égards et de respect pour leurs parents, sitôt qu'ils vieilliront et durement, sans redouter la justice divine, ils les accableront des plus cruels reproches au lieu de prendre soin de leur vieillesse. Je n'ai plus aucun espoir en l'avenir de notre pays si les jeunes d'aujourd'hui doivent être les dirigeants de demain, car ils sont insupportables, inconscients voire effrayants. Si l'avenir de notre peuple est entre les mains de la jeunesse frivole d'aujourd'hui, il y a de quoi désespérer. Cette jeunesse se conduit avec une suffisance vraiment intolérable. Elle croit avoir la science infuse. Quand moi j'étais jeune, on nous apprenait les bonnes manières et le respect que l'on doit à ses parents. Mais la nouvelle génération n'a de cesse de contester et elle veut avoir raison. Il est un fait certain que les jeunes sont d'une extrême insouciance. »
Lu dans Les travaux et les jours d’Hésiode' de Thèbes, un poète grec ayant vécu au milieu du Vllle siècle av. J.C.

« Les jeunes d'aujourd'hui aiment le luxe, méprisent l'autorité et bavardent au lieu de travailler. Ils ne se lèvent plus lorsqu'un adulte pénètre dans la pièce où ils se trouvent. Ils contredisent leurs parents, plastronnent en société, se hâtent à table d'engloutir les desserts, croisent les jambes et tyrannisent leurs maîtres. Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l'autorité et n'ont aucun respect pour l'âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans. » Socrate, 470-399 av. J.C.

« Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque les jeunes méprisent les lois, parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux, l'autorité de rien et de personne, alors, c'est là, en toute beauté et toute jeunesse, le début de la tyrannie. »
Platon, vers 427 - 348/347 av. J.C.

« Les jeunes d'aujourd'hui aiment le confort, l'argent et la paresse par-dessus le marché. Ils ne veulent plus se marier ou, s'ils sont mariés, élever une famille. C'est tout au plus s'ils consentent à avoir un ou deux enfants, afin de mieux savourer le moment présent. »
Polybe, vers 200-120 av. J.C.

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Message Publié : 06 Fév 2014 8:24 
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Philippe de Commines
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Localisation : village des Pyrénées
Et finalement, je vais citer quelques témoignages de ce livre. Sans faire d'autres commentaires.
En 1969, une catéchiste se rend au Hameau de l'Abbaye, un internat privé de garçons à Elanville, et se permet d'aller plus loin que la salle qui lui était réservée, accompagnée par le directeur

Citer :
la porte du vestiaire des douches était fermée à clef. "Ah, dit le père[Gabriel, directeur], c'est occupé". Il ouvre la porte : un enfant d'environ 10 à 11 ans était couché à même le sol, torse nu, dans un sac de couchage (genre couverture de soldat).
- Qu'est-ce que tu as fait pour être là ? demande le père.
- J'ai volé de l'argent.
- Pour quoi faire ?
- Pour acheter des bonbons, murmure le petit.
- Tu recommenceras ?
- Non.
En refermant la porte, le père Gabriel nous dit : "Et voilà le fameux cachot. Vous voyez, ce n'est pas bien terrible. On ne leur laisse que le slip pour qu'ils ne sautent pas par la fenêtre "

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Message Publié : 06 Fév 2014 8:47 
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Localisation : village des Pyrénées
Pavillon de la pyramide, "centre psychothérapique" agréé par la DDASS, accueillant des mineurs polyhandicapés. En 1982, suite à des plaintes, le substitut ordonne une visite surprise de la gendarmerie. Rapport des gendarmes, page 103 :

Citer :
Locaux malpropres et souillés, murs sales, dégradés et couverts de graffitis, parfois, d'excréments, conduits d'évacuation bouchés, carreaux cassés, fenêtres condamnées, sol collant et imprégné d'urine, chaleur et odeur suffocantes, linge sale jeté pêle-mêle, mobilier réduit à sa plus simple expression(lits rouillés), malades agglutinés et confinés dans un couloir surchauffé et clos, à demi nus dans leurs déjections.

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Message Publié : 06 Fév 2014 9:00 
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Localisation : village des Pyrénées
1981 : Traitement subi par un autiste dans un établissement régi par les théories comportementaliste. A noter que c'est considéré comme normal, puisque fait en présence du père de l'enfant, pour lui montrer comment on "soigne" son fils. Témoignage de la mère :
Citer :
Le traitement pour un "caca" dans la culotte [...]. Lorsque mon mari arriva dans la classe d'autistes, Vincent était contre un mur. L'éducateur le tirait par les cheveux afin qu'il reste sur la point des pieds, dès que l'enfant retombait sur ses talons, il le tirait à nouveau, les muscles de la cuisse vibraient, ce jeu dura dix-neuf minutes. Une minute de douche froide avait précédé tout ceci.

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