Jerôme a écrit :
Expression un peu vieillie aujourd hui " système D" désignait une qualité bien française : préférer la débrouillardise habile mais pas très réglementaire au stricte respect de schémas rigides qui auraient caractérisé les sociétés germaniques ou anglo-saxonnes sans verser toutefois dans des logiques mafieuses.
Narduccio a écrit :
Cela me rappelle un débat récent sur le fait que les armées anglaises auraient été plus anti-conformistes que les armées françaises.
Cela me rappelle aussi un ouvrage de Philippe d'Iribarne qui a été évoqué récemment sur
Passion-Huistoire :
La logique de l'honneur.Je ne suis pas sûr que le système D soit une qualité bien française. Je pense que c'est une qualité universellement développée à chaque fois que la nécessité y conduit. Les mécaniciens africains, par exemple, sont des virtuoses du système D. En revanche, il me semble plausible que la glorification du système D soit une spécificité française.
Une expérience de gestion de copropriétés m'a fait observer, non une une inclination pour le système D mais au contraire une très forte demande de norme, un embarras fréquent lorsque la loi, pourtant très étoffée, ne dit pas très précisément comment procéder et une véritable répulsion pour tout arrangement, même parfaitement légal, conçu sur mesure et, de ce fait, s'écartant des habitudes que l'on assimile à la loi.
L'usine à gaz, qui est l'opposé du système D, me semble aussi française que ce dernier. On peut en donner un exemple historique célèbre : la machine à calculer de Blaise Pascal.
Pour accroître la productivité des comptables travaillant au service de son père financier, Blaise Pascal avait mis au point une machine à calculer. Cette remarquable réalisation avait deux défauts. Sa fabrication, avec les moyens technologiques de l'époque était très coûteuse. De plus elle était assez fragile. Aucun comptable ne s'en est jamais servi. Il y avait pourtant une solution beaucoup moins coûteuse, pratiquement inusable et plus puissante : le boulier chinois.