Mensik a écrit :
La Prostitution au Moyen Age
Désormais, la prostituée sera déclarée comme impure et exclue de la vie sociale de la même manière que les lépreux ou les juifs. Afin de renconnaître la meretrix sans ambiguïté, on lui imposera une marque visible et reconaissable de tous : elle devra porter une aiguillettede couleur vive lui tombant de l'épaule. Ainsi marquée, la prostituée était théoriquement complètement retranchée de la vie sociale.
Oui, un de mes professeurs nous avait fait remarquer le parallèle entre le sort des juifs et des prostituées, dans les processus de discrimination, d'exclusion de certains quartiers et dans les périodes où ces phénomènes ont lieu. Le sort des prostituées se dégrade à peu près au même moment que celui des juifs.
Mensik a écrit :
Mais entre 1350 et 1450, les mentalités évoluent et peu à peu la prostituée est ré-adaptée dans la société. L'aiguillette est peu à peu délaissée. Et le milieu du XVe siècle verra marqué de la fin de l'exclusion sociale des prostituée publiques.
Tout-à-fait, la fin du Moyen-Age est une période de relative intégration sociale de la prostituée. La prostitution est considérée comme un besoin social, et il est normal pour des garçons non-mariés de fréquenter des prostituées, pour éviter les viols notamment.
La prostituée répond donc à un besoin social, et elle est ainsi respectée. Il n'est pas rare de les voir inviter aux mariages, ou qu'une prostituée connue et sympathique du quartier soit la marraine de son enfant.
Les choses se dégradent passablement à l'époque moderne, en particulier avec la Contre-Réforme à partir de la fin du XVIè siècle. L'image de la femme se détériore, elle devient la pécheresse et l'hérétique par excellence. La prostituée devient le symbole du péché, d'autant plus que le contrôle sexuel des individus s'accroit. Dans les pays protestants, il va sans dire qu'il en va de même, vu la morale sexuelle bien peu laxiste.
Exclue de certains quartier (comme à Rome sous Sixte-Quint), la prostituée va rapidement être enfermée (comme les pauvres au XVIIè siècle), sous des prétextes bien souvent médicaux (c'est la grande époque de la syphilis, et la prostitution en est un vecteur important).
Ce n'est qu'au XVIIIè siècle que le rapport à la prostitution change à nouveau. C'est notamment l'essor de la prostitution de luxe, certaines villes en faisant un argument touristique, comme Venise ou bien sûr Amsterdam.