Catinus a écrit :
Je suis en train de lire : " La prostitution en Grèce et à Rome " de Violaine Vanoyeke - éditions Realia, isbn 2-251-33810-1
Je vous en ferai un petit résumé.
Prostitution aussi bien féminine que masculine.
En Grèce :
- La prostitution masculine est considérée comme une profession. Elle est réglementée, est soumise à l'impôt
- La prostitution féminine
Elle touche les laissés pour contre. On recrute chez les esclaves, les enfants vendus ou abandonnés, les déchus, ...
Un auteur nous les présentent comme des rebuts maigres, sales, qui se tiennent presque nues devant leur cellule crasseuse.
Ensuite les hétaîres, courtisanes de hauts rangs. Elles sont aussi danseuses et musiciennes . Elles sont parfois " indépendantes " . Elles peuvent escorter des hommes politiques, de riches marchands, des artistes et assister à des banquets mais elles n'ont pas le droit à la parole.
Certaines participent aux cultes et sont vénérées comme des déesses.
Amusant : " Les prostituées envoient au port leurs esclaves ou leurs jeunes servantes. Si un bateau étranger entre dans le port, elles se renseignent sur le pays d'où il vient et sur le nom du propriétaire. Elles abordent aussitôt le propriétaire du bateau, se collent à lui et s'il tombe dans leurs filets, il rentre chez lui complètement ruiné. " ( Plaude )
Nettement moins à Babylone :
" Toutes les femmes doivent s'unir au moins une fois dans leur vie à un étranger, dans le temple d'Aphrodite - coutume honteuse ! -. ( ... ) Elles attendent, assises, qu'un étranger leur jette de l'argent sur les genoux puis qu'il s'unisse à elles dans le temple. (...) elle doit suivre le premier qui lance de l'argent. Quand elle s'est unie à l'étranger, elle a accompli son devoir à l'égard de la déesse et elle peut retourner chez elle. Celles qui sont belles et élancées peuvent rapidement revenir chez elles ; celles qui sont laides sont obligées d'attendre longtemps. Certaines attendent trois ou quatre ans. " ( Hérodote )
On compta jusqu'à mille prostituées à Corinthe .
A Rome
De nouveau des filles ravalées au rang d'objet, issues des déchus de l'époque ( esclaves, enfants vendues dès leur plus jeune âge, répudiés, ruinés, ... )
Puis les prostituées de luxe qui possèdent tous les charmes et toutes les grâces mais elles n'ont peut-être pas autant de libertés qu'en Grèce.
Comme les Grecs, les Latins considèrent la prostitution comme une nécessité, un remède pour la sécurité de leurs épouses. Même Caton, le plus moraliste vieillard de son temps félicite un jeune garçon d'aller visiter les " professionnelles " pour laisser en paix les femmes mariées.
Il existe de nombreux quartiers chauds à Rome, souvent associés à la débauche, aux meurtres, mais fréquentés par toutes les tranches de la société. Le leno et la lena sont des marchands de filles et exercent le métier d'entrepreneur.
Sous l'Empire, la dépravation des moeurs fut telle que même les impératrices se livraient à la prostitution. Messaline et tant d'autres ...