J'ai constaté que dans les miniatures indiennes, les paumes et les doigts des femmes étaient souvent rouges.

Je suppose qu'il s'agit de teinture au henné.

Or, il me semblait pourtant que l'usage du henné s'utilisait principalement dans les sociétés musulmanes comme gage de bon augure dans les mariages.
Pour les miniatures mogholes, ça marche, mais il est étrange que les femmes aient les paumes rouges dégagées de tout contexte nuptial.
Pour les miniatures rajput, faites pour des commanditaires hindous, c'est plus problématique, mais il est possible que les cours vassales aient adoptés les mêmes usages que les mogholes; d'autant plus que les miniatures rajput primitives du début du XVI° siècles ne présentent pas cette caractéristique.

Partant du principe que les rajput aient adopté cet usage, l'auraient-il repris sous la même forme? Pourquoi les femmes ont-elles si souvent la trace de cette teinture même hors du contexte d'un mariage (si l'on exclut que cette teinture, persistante, met très longtemps à disparaitre), quel autre usage pourrait-elle avoir?

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Comme Agatha Christie, j'ai décidé d'épouser un historien, comme ça plus je vieillis et plus il m'aime.

Le henné a un usage beaucoup plus large que les cérémonies nuptiales : par exemple, sur certaines peintures iraniennes et mogholes, les jambes voire le ventre des chevaux blancs ou gris sont teints au henné. (par exemple, le très beau cavalier archer de la collection Aga Khan, daté Inde, deb. XVIIe)
Au Maghreb, le henné a de nombreuses symboliques, parfois liées au sang en raison de sa couleur. C'est ce qui explique son utilisation lors de rites de passage et notamment du mariage (grande importance donnée au sang marquant la perte de la virginité lors des cérémonies de mariage : on le recueille parfois sur une serviette). Ceci dit, c'est aussi un cosmétique répandu ; il est utilisé dans la teinture de textiles, par exemple pour les fils de tapis.

Le henné a donc des usages multiples, et autant de symboliques.

J'en mets pour l'Aid, ou pendant le Ramadan, c'est trés bon pour la peau et aussi les cheveux. Je risquerais d'attendre longtemps si ce n'était que pour les mariages

Les peintures corporelles, les tatouages, les dessins au henné... tout cela se retrouve un peu partout sur la planète (des Pictes d'Écosse jusque chez les aborigènes d'Australie)... Et je suppose que l'usage du henné doit se retrouver du Maroc jusqu'en Inde et que cet usage doit être bien antérieur à l'expansion musulmane.

Dans le nord de la France, les femmes musulmanes utilisaient il y'a encore peu de la broue de noix pour se peindre la peau.

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@+
Skipp

C'est aussi une plante médicinale...

L'usage du hénné est en effet pré-islamique d'ailleurs je crois que l'islam prohibe les tatouages, il se retrouve du Maroc jusqu'en Inde.
Je ne pense pas que le hénné soit une plante médicinale par contre.

Henné (lawsonia inermis).
"l'usage du henné a été recommandé par le Prophète".Elle possède une puissante baraka et les tatouages au henné sont prophylactiques.
Parties utilisées: feuilles et fleurs séchées.

Composition: pigments naphtoquinoniques, glucosides, pigments flavoniques, mannitol, tanins, mucilage, vitamine K, les fleurs contiennent une huile essentielle: ionone.

propriétés: astringente, anti-diarhéïque, anti-hémorragique (vitamine K), cicatrisante, anthelmintique (anti-vers), antiseptique, antifongique et diurétique.
Complémentaire: tinctoriale.

Indications:
- en interne: diarhée, oxyurose (anti-oxyures)
externe: soin des petites plaies, mycoses (dont interdigitales), crevasse aux pieds, ulcères cutanés. Teinture des cheveux, des mains et des pieds.
(anti-pou aussi).

ex: Plantes médicinales au Maghreb et soins de base: précis de phytothérapie moderne. Jamal Bellakhdar, éd Le Fennec.

NB: M. Bellakhdar travaille en France dans un labo de recherche phtyopharmaceutique à Metz...