ERICNANCY54180 a écrit :
LE SANG, SOURCE DE VIE.
Enfin, que dire du sang, résultant de la défloration des vierges. Véritable rite de passage (comme l’est celui de l’état de fillette à celui de Femme) , les époques et les lieux (même au sein d’un même pays, comme le nôtre) ont apporté divers traitements à cette situation. Cette défloration pouvait être exigé lors du mariage (pratique, qui se généralisera à partir du XI ème siècle) , ou alors, elle était confiée à un parfait inconnu, qui encourait seul le danger de voir ce sang impur couler. Ou alors, plus capable d’endurer les épreuves , le chef (religieux, politique, ou les deux simultanées) pratiquait ce « droit de cuissage », se réservant ainsi toutes les vierges de ses « fidèles »…Mais, nous nous éloignons de notre sujet, et le traitement de ces jeunes femmes mériteraient, à lui seul , un plus long développement..
Là, je me pose de sérieuses questions : est-ce un article des Chiennes de garde ? Si oui, d'où tirent-elles leurs sources ? Et ces sources peuvent-elles être prétendre à la généralisation, ou bien faut-il les prendre comme exemples ponctuels parmi d'autres ?
Ensuite, pour ceux qui ne seraient pas au courant, saigner au moment du premier rapport sexuel est loin de concerner toutes les femmes : on saigne plutôt à la suite d'un rapport violent, même lorsqu'on n'est plus vierge. D'ailleurs, il suffit pour s'en rendre compte de voir les certificats de virginité délivrés par les médecins, ou les stratagèmes inventés pour maculer les draps nuptiaux de sang, afin de constituer une "preuve". Ce n'est pas seulement parce que la demoiselle n'est plus vierge, c'est aussi parce qu'elle ne saigne pas à tous les coups, dieu merci !
ERICNANCY54180 a écrit :
L’obscurantisme du Moyen – Âge tend à disparaître, et le XVII ème siècle nous apporte sont lot de connaissances nouvelles, notamment celles dues à Reynier de GRAAF (1641-1673) sur le sujet, qui nous intéresse. Dès lors, le processus s’accélère, les connaissances se précisent, et le sang impur devient un vecteur de la fécondité des femmes. Il passe alors de l’état de malédiction, à celui de de vecteur de la fertilité féminine, transportant un débat passionnel sur un plan purement scientifique.
Je rejoins la réaction d'Escalibure sur "l'obscurantisme du Moyen-Age", d'autant que la détérioration de la condition de la femme est une caractéristique de l'époque dite moderne, et que c'est le résultat d'une peur panique des élites ecclésiastiques et laïques, qui s'appuie sur des textes de l'antiquité ou de la Bible (en gros, qui trouve des justificatifs partout où elle peut en trouver). Jean Delumeau y consacre un chapitre entier dans la
Peur en Occident. Les voix qui s'élèvent et tentent de changer la vision des choses, comme celles de Reynier de Graaf, cité plus haut, sont très isolées et ne peuvent en aucun cas reflèter une opinion commune ou un mode de pensée collective.
J'ajoute qu'il peut aussi y avoir un gouffre entre le discours d'une élite (pensons aux ecclesiastiques, qui ne connaissent de la femme que ce qu'ils ont pu en lire chez les autres) et le vécu au jour le jour de la population. Considérons un autre exemple cité plus haut dans la discussion :
Citer :
Ainsi, en Ecosse, on l’utilisait pour protéger le bétail du mauvais œil, alors qu’il protégeait les plantes des insectes ( Orléanais. XVI ème siècle) En Anjou et dans le Beaujolais, des femmes réglées circulaient, jupes retroussées, à travers champs pour protéger les récoltes des chenilles (bienfait déjà constaté par PLINE, dans son Histoire naturelle) , alors qu’ en Côte d’Ivoire, ce sang noir a le pouvoir de guérir des furoncles.
Même si je trouve les sources un peu trop légèrement traitées, on se rend facilement compte qu'il n'y a ni discours, ni attitude unique.