J'ajouterais même, sur le point des relations entre rois et prêtres au POA que le roi est le plus grand prêtre du dieu, son représentant sur Terre, et que c'est lui qui a souvent à se charger de certains rituels visant à préserver l'ordre cosmique, à assurer le renouveau de la Nature. Chez le IE, ce sont les prêtres qui par l'acte rituel ont ce rôle. Au POA, les prêtres sont subordonnés au souverain. Les prophètes, phénomène attesté depuis des époques très anciennes dans le PO, n'est qu'un moyen diviniatoire comme un autre pour un dieu de contacter le roi.
Pour ce qui est des sociétés du POA, elles répondent à une conception différente de l'ordre tripartite. En gros, les Hommes ont été créés par les Dieux pour assurer leur entretient, via le culte. Le roi, vicaire de sa divinité tutélaire sur Terre, dirige ses sujets depuis que, selon la tradition, "la royauté est descendue sur Terre", dans des temps immémoriaux. Il doit assurer le nécessaire pour que les dieux soient bien entretenus (charge à eux en retour d'en assurer les bonnes conditions en donnant fécondité, réussite, richesse). Les prêtres ont la charge du culte, mais le roi reste le grand prêtre; c'est sur lui que repose la société. Son pêché (son impiété) peut entraîner des punitions pour son royaume, jusqu'à sa destruction. Il n'en découle pas de principe complexe d'organisation sociale. En gros, il y a une première distinction entre libres et non-libres, puis au sein des libres la différence se fait entre les hommes travaillant pour le souverain et les Dieux (le Palais, le Temple aussi, ont dit les Grands Organismes - qui par principe encadrent la société pour assurer l'entretien des Dieux), et ceux travaillant en dehors de la sphère palatiale, dans des communautés paysannes souvent. C'est ce qui ressort généralement des sociétés du POA (c'est le cas de la Babylone de Hammurabi, des Hittites, du royaume d'Ugarit, ...), et même s'il y a des fois des variantes, des complexifications, le principe reste le même.
En revanche je ne sais pas si chez les IE le roi était considéré à l'origine comme un vicaire d'une divinité, puisque je connais cette situation pour les Perses et pour la Chrétienté médiévale, deux mondes où la conception du pouvoir est influencée par la pensée du Proche-Orient (via contact direct pour les premiers, via la Bible pour les seconds).
Brainstorm a écrit :
Quelle est votre spécialité ?
Les théories globalisantes ont l'avantage d'être modulables et de permettre un surplomb sur des ensembles dont il serait difficile, ou très long, de connaître les détails.
Mon rayon c'est plutôt les conceptions du pouvoir, les relations politiques. Mais la religion occupe une telle place dans le monde politique de ces temps-là, ça fait qu'on ne peut pas se passer d'un certain niveau de connaissances sur le fait religieux.
Je partage votre avis sur les théories globalisantes. Elles demandent un long travail de recherche et de réflexion, car souvent leurs aspects sont sous-jacents.