Atlante a écrit :
Je parie qu'un Grec ancien aurait soutenu mordicus que son système de croyances n'était en rien une mythologie et que Zeus, Athéna, Apollon et tout le panthéon existaient bel et bien.
Je ne suis pas certain qu'un Grec ancien avait ce genre de pensée.
Les récits mythologiques ont avant tout pour mission d'unifier culturellement les Grecs, avec un panthéon unifié, une géographie sacrée, des grands mythes, etc...
Si dans sa cité un Grec lambda se devait d'adorer Zeus, Artémis et quelques autres, il le faisait. Toutefois, ces dieux étaient ceux de sa cité, lesquels étaient différents, malgré leurs homonymies, de ceux des cités voisines ou plus lointaines. Grâce aux récits mythologiques qui circulaient, il avait connaissance des liens familiaux et sociaux qui pouvaient les unir au sein d'un grand bouillon culturel hellénistique, mais son Zeus n'était pas le même que celui d'une autre cité (comme le prouvait à ses yeux des différences dans la forme des cultes : nature des cérémonies, des sacrifices, calendrier religieux, etc...). Il prêtais à son Zeus des épisodes différents que ceux d'autres cités. Dans son cas, le récit mythologique était secondaire, voire accessoire ou superflu. Son Apollon n'était pas nécessairement le fils de Zeus, ce n'était pas un problème pour la cité, ni le sien, ni celui d'Apollon qui n'avait pas absolument besoin d'avoir un père.
Par ailleurs, aucune cité grecque ne vouait un culte à chaque dieu du panthéon. Une cité pouvait vivre et perdurer sans qu'on y adorer les Dioscures, Héra ou Corè et elle ne risquait pas pour autant la colère divine.
Les Romains avaient une religion sans mythes, leur panthéon n'ayant pas d'équivalent dans la région et donc pas de besoins d'unification. Preuve de l'absence de lien organique entre religion et mythologie.