Personnellement, qu'il s'agisse de mythe, de mythologie, de religion, etc, tout cela est avant tout selon moi une proposition de recherche de compréhension, d'explication synthétique du monde.
À mon avis, chaque récit religieux ou mythique, qu'il soit oral ou transcrit, peut être lu sur quatre niveaux concomitants:
1.la foi
(ce domaine est strictement personnel, et laissé à l'appréciation de chacun.)
2.la critique littéraire
Certains textes peuvent être analysés suivant les schémas qu'étudie la narratologie (hyperboles, épiques, etc)
3.la critique historique ou pragmatique
L'exemple de "la traversée de la Mer Rouge" a été cité.
Certains chercheurs (sorry, je n'ai pas leurs références sous la main pour le moment, mais si vous le souhaitez je pourrais les rechercher) envisagent ce passage en partie sous cet angle:
-Il ne s'agit de la "Mer des Roseaux", à l'est du delta du Nil (plus proche de la Palestine de l'époque, ce qui serait plus logique, pour un parcours plus bref), et non de la Mer rouge: cette erreur de traduction est avérée.
-Le peuple hébreu allant vers l'Est à l'aurore, la "colonne de feu" qui gênait et ralentissait la course des égyptiens ne serait que le soleil aveuglant qui point sur l'horizon du désert.
-La mer qui se retire, ce serait en fait une zone de légers marécages, ou quelque chose proche des sables mouvants (de la mer des roseaux par exemple): les gens à pieds, exerçant une pression moins forte sur le sol que les lourds attelages égyptiens, auraient pu alors passer plus facilement et plus rapidement.
D'autres envisagent "les plaies d'Egypte" comme une réaction en chaine naturelle: des pluies surabondantes auraient eu lieu en amont du Nil, provoquant de nombreux glissements de terrain rendant le fleuve plus ocre (ou "rouge comme le sang", pour l'image). L'eau ainsi empoisonnée, les poissons meurent et les amphibiens quittent temporairement le fleuve. Les insectes, dépourvus de leurs principaux prédateurs, peuvent pulluler. Plus nombreux, vecteurs de maladies, ces insectes les transmettent aux populations locales.
4.le témoignage
A titre purement personnel, ceci est pour moi le versant qui me touche le plus.
C'est-à-dire, hormis la foi, la mise en scène littéraire et le contexte matériel, ce qui reste est pour moi le noyau dur central: un témoignage relatant une expérience humaine vécue, personnelle ou collective, un exemple de vie, laissé pour qui veut l'entendre.
Enfin, ceci n'est que ma vison des choses (imparfaite, je le concède).
Je n'attends que vos réactions pour la transformer et l'améliorer.
Je sais que je m'éloigne un peu du sujet, mais qu'en pensez-vous?