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Message Publié : 23 Août 2007 3:21 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Je n'ai rien contre eux mais c'est tellement proche de la réalité !!!

Apprenons à parler comme un militaire





J'ignore l'origine de ce texte, mais il est trop bon pour ne pas être repris ici. Si l'auteur se reconnaît...



--------------------------------------------------------------------------------

Comme toutes les corporations, les militaires possèdent un jargon qui leur est propre : il peut paraître obscur voire complexe à un novice. Toutefois, ce langage, assez codifié, possède des règles assez simples, ainsi qu'un vocabulaire particulier, dont nous allons essayer d'apprendre les bases.

Pour se perfectionner, il faudra se référer au « TTA » qui constitue la bible du militaire. Enfin, il est conseillé de faire un stage linguistique pour s'immerger totalement dans la langue et la culture militaire. En effet, ce langage est uniquement parlé, il n'est que rarement transcrit par écrit.



1. Syntaxe

La syntaxe du langage militaire est aussi sommaire que rigoureuse : il faut s'exprimer par des phrases les plus courtes possibles, avec le minimum de fioritures : sujet + verbe + COD au maximum ; il est même conseillé d'omettre le verbe.

Exemple : "Schwartz, compte rendu !" signifie "Elève Officier de Réserve Schwartz, suite à la perte de matériel militaire, vous me ferez un compte rendu écrit pour demain sans faute".

Ce souci de concision peut aller jusqu'à l'utilisation d'interjections, voire de sons monosyllabiques, pour remplacer des phrases entières :
"Vouuus !" : Garde à vous
"Poooo !" : Repos
"Aye aye" : Accélérez
"Ope" : un ; s'utilise uniquement dans l'expression "ope dé" qui veut dire "un deux"
Plutôt que de faire des phrases longues avec des subordonnées, il faut utiliser des appositions successives : on peut par exemple utiliser "à l'issu" pour relier des phrases entre elles. Cela permet de n'utiliser qu'un seul verbe pour plusieurs actions.

Exemple : "Vous irez chercher vos Famas, à l'issue exercice de tir, à l'issue réincorporation, à l'issue repas".



2. Expressions et idiotismes

Les expressions qu'utilise un militaire sont généralement celles que ses supérieurs ont sélectionnées pour lui :
En dotation : qu'on a
Perception, réintégration : aller chercher, rendre
A l'imitation : toujours faire pareil que son chef
Qui va bien : à rajouter après un nom propre que l'on désire mettre en valeur
Rapport à : au sujet de
Dans tous les cas, ces expressions se doivent d'être les plus imagées possibles

"Sortez-vous les doigts du cul" (plus couramment S.V.D.C.) : bougez-vous
"pêchu" : motivé, ou on risque d'en baver. Ex : Toul, c'est pêchu !
" C'est la fête du slip" : c'est le bordel
"AD la plage" : idem
" Halte au sketch" : idem
" Museau" : la ferme
Les insultes : le militaire en utilise beaucoup. Il serait impossible de les retranscrire toutes ici. Cependant certaines reviennent assez fréquemment :
Tarlouse (la 12, c'est des...), blaireau, beat-nik...



3. Acronymes

Le militaire a l'habitude d'utiliser un grand nombre d'acronymes pour remplacer des expressions compliquées (comprenez plus de 3 mots) qui le plus souvent désignent une réalité simple que l'on désignerait dans le civil en un seul mot.
Ce procédé a donc surtout pour utilité de rendre un conversation entre militaires impossible à comprendre pour un civil non entraîné.
En voici quelques exemples :

P.M.F. : Personnel Militaire Féminin = une femme
V.L. : Véhicule Léger = une voiture
V.T.L.R. : Véhicule de Transport Léger Rural = une brouette
A.N.P.V.P. : Appareil Normal de Protection à Visière Panoramique = un masque à gaz
I.A.L. : Interface d'Alimentation Liquide = une paille
B.A.B. : Bouchon Anti Bruit = des boules Quiès
T.I.G. : Travaux d'intérêt Généraux = le ménage et les corvées
E.V.A.T. : Engagé Volontaire de l'Armée de Terre = un engagé (existe-t-il des engagés involontaires ???!!)
R.C.I.R. : Ration de Combat Individuelle Réchauffable = une ration
Sans oublier les nombreux acronymes désignant des organismes de l'armée :

D.F.G. : Direction de la Formation Générale
D.G.F. : Direction Générale à la Formation
etc...
Certains acronymes correspondent à des moyens mnémotechniques mais qui ensuite deviennent des noms à part entière :
P.I.F. : Point à atteindre - Itinéraire - Formation = "Donnez moi un PIF !"

Sans oublier les incontournables DDRO, MOICP, FOMECBLOT, PMS PCP...

Enfin, certains acronymes ont une utilité douteuse : ainsi le gaz A4 est désigné par l'acronyme V.X. qui est un raccourci très utile !



4. Figures de style

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le militaire utilise beaucoup de figures de style.
En voici quelques exemples :

- Métonymies:

L'ordinaire : la cantine (parce que ce qu'on y mange est vraiment ordinaire)
T.D.F. : Terre De France (désigne la tenue de cette couleur)
O.S. : ordre serré (sauf le matin 6H00)
Tapez le talon gauche.
"Quand les talons claquent, l'esprit s'envole"
Général de Gaulle

- Périphrases:

Le territoire national : la France
Séance d'assouplissement des membres supérieurs : des pompes
- Euphémismes:

Opérationnel : encore en état de combattre pendant quelques heures



5. Vocabulaire

- Les verbes:

Chouffer : surveiller
Se poster : se planquer dans les bois du Ruchard sous la pluie avec au moins un genou à terre.
Grailler : au départ approvisionner son chargeur ; par extension, manger
Psychoter : hésiter
- Les noms:

Les bastos : les munitions
Les kékés : les fourrés
Un consultant : un malade
Un exempté : un malade ou un blessé
Une permission : des vacances
La cohésion : l'esprit de groupe
La popotte : le repas (merci les popottiers pour le Ruchard !)
- Les mots à éviter:

Ce à quoi le débutant doit faire le plus attention, car il est facile de se tromper.

"Excusez-moi", "pardon" : on ne s'excuse jamais dans l'armée. Au cas où, utiliser "autant pour moi"
"Pourquoi" : ce mot n'existe pas, oubliez le
"Réfléchir" : à utiliser avec modération car "réfléchir, c'est désobéir"
"Logique" : notion inexistante
" Informer" : à utiliser vers ses subordonnés, sinon utiliser "rendre compte"
"OK" : reçu


6. Exercices de traduction

Pour vous entraîner, voici un petit exercice de thème : LE PETIT CHAPERON ROUGE COMPTE RENDU DE PERTE P.C.R.

Il était une fois une petite fille de village : J'ai l'honneur de vous rendre compte de l'existence d'une jeune P.M.F. rurale
Sa mère lui avait fait faire un petit chaperon rouge, qui lui seyait si bien que partout on l'appelait le petit chaperon rouge : Elle avait reçu en dotation une parka rouge, celle qui va bien. A l'issue, on l'appelait P.C.R. (Petit Chaperon Rouge)
Un jour sa mère lui ayant préparé des galettes lui dit : Le jour J, son supérieur parental lui fit percevoir une RCIR, avec le pain de combat qui va bien, à l'issue elle lui donna un MOICP :
"Va voir comment se porte ta grand-mère ; porte lui une galette et ce petit pot de beurre" - "Dans la direction de mon bras, ta grand mère; Vu ?
- Vu
- Porte lui cette RCIR
- Reçu"
Le petit chaperon rouge partit aussitôt pour aller chez sa grand mère, qui demeurait dans un bois. A l'issue, le P.C.R. partit dans la direction de sa grand-mère, itinéraire le bois, en lisière militaire.
Elle rencontra compère le loup, qui eut bien envie de la manger ; mais il n'osa pas, à cause de quelques bûcherons qui étaient dans la forêt. Elle rencontra un loup qui voulait grailler, mais il psychota, à cause de PLO composées de bûcherons qui étaient sur zone.
Il lui demanda où elle allait. Il lui demanda un PIF
La pauvre enfant, qui ne savait pas qu'il était dangereux de s'arrêter écouter un loup, lui dit : Le P.C.R. ignorant les consignes de sécurité et de protection du secret militaire (TTA 130), lui rendît compte :
- "Je vais voir ma grand-mère, et lui porter une galette avec un petit pot de beurre que ma mère lui envoie. - "Je vais voir ma grand-mère et lui porter cette RCIR, ordre de ma mère.
- Demeure-t-elle loin ? lui demanda le loup - Quelles sont ses coordonnées XY ?
- Oh oui, dit le petit chaperon rouge, c'est par-delà le moulin que vous voyez là-bas, à la première maison du village. - Dans la direction de mon bras, 500 M, un moulin. Vu ?
- Vu.
- Deux doigts à droite du moulin, une maison. Vu ?
- Vu
- Eh bien ,dit le loup, je veux aller voir aussi. Je m'y rends par ce chemin-ci, et toi par ce chemin là, et nous verrons qui le plus tôt y sera." - J'y vais aussi. Séparons nous. Equipe un : ce chemin-ci. Equipe deux : ce chemin là. Rendez-vous à H+3. Aye aye !"
Le loup se mit à courir de toute sa force par le chemin le plus court, et la petite fille s'en alla par le chemin le plus long, s'amusant à cueillir des fleurs et à courir après les papillons. Le loup progressa par bonds et en courant. La PCR se postait sans arrêt et progressait lentement dans les kékés.
Le loup ne fut pas long à arriver à la maison de la grand-mère ; il frappe : TOC TOC Le loup arriva à l'objectif à H-1. Il frappe : BOUM BOUM
- "Qui va là ? - "Halte là, qui va là ?
- c'est le petit chaperon rouge, dit le loup en contrefaisant sa voix, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre". - c'est le PCR, dit le loup en camouflant sa voix. Je vous apporte une RCIR, avec le pain de combat qui va bien".
La bonne grand mère, qui était dans son lit parce qu'elle se trouvait un peu mal, lui cria : La grand-mère, qui était consigné en chambre parce que consultante, hurla :
- "Tire la chevillette, la bobinette cherra"
- "Utilise le percuteur et l'extracteur cherra"

Le loup tira la chevillette, et la porte s'ouvrit. Il se jeta sur la bonne femme et la dévora. Ensuite, il ferma la porte et alla se coucher dans le lit de la mère-grand en attendant le petit chaperon rouge, qui quelques temps après, vint heurter la porte : TOC TOC Le loup obéit. La porte s'ouvre. A l'issue, le loup se jette sur la PMF et la dévore. A l'issue, il referme la porte et va se poster dans le lit, non sans avoir vérifié qu'il était FOMECBLOT. Le PCR arriva et frappa à la porte : BOUM BOUM
- "Qui va-là ? dit le loup en essayant d'adoucir un peu sa voix. - "Halte là, qui va là ? dit le loup en camouflant sa voix
- C'est le petit chaperon rouge : je vous apporte une galette et un petit pot de beurre. - C'est le PCR. Je vous apporte une RCIR, avec le pain de combat qui va bien.
Le loup lui cria :
- Tire la chevillette, la bobinette cherra
Le loup lui ordonna :
- Utilise le percuteur, et l'extracteur cherra.
Le petit chaperon rouge tira la chevillette et entra. Le PCR obéit aux ordres car réfléchir c'est désobéir et entra
Se penchant sur le lit de sa grand mère pour lui parler, elle lui dit:
- Ma mère grand, que vous avez de grand bras !
Elle se pencha sur le lit de sa grand mère pour lui parler. Elle lui dit :
- Ma mère grand, que vous avez de grand bras !
- C'est pour mieux t'embrasser mon enfant. - C'est pour mieux faire des séances d'assouplissement des membres inférieurs mon enfant.
- Ma mère grand, que vous avez de grandes jambes ! - Ma mère grand, que vous avez de grandes jambes !
- C'est pour mieux courir mon enfant - C'est pour être pêchu au Cooper mon enfant.
- Ma mère grand, que vous avez de Grands yeux ! - Ma mère grand, que vous avez de Grands yeux !
- C'est pour mieux te voir mon enfant - C'est pour mieux chouffer mon enfant
- Ma grand mère, que vous avez de grandes dents . - and mère, que vous avez de grandes dents .
- C'est pour mieux te manger mon enfant ! - C'est pour mieux grailler mon enfant !
En disant ces mots, ce méchant loup se jeta sur le petit chaperon rouge, et la mangea, car il n'avait rien mangé depuis 10 jours. Et disant ces mots, cette tarlouse de loup fit un bond sur le PCR, l'acheva à la pelle US et grailla car il n'avait eu que des RCIR depuis 10 jours !
Moralité : Les jeunes enfants font très mal d'écouter toutes sortes de gens, car qui ne sait que ces loups doucereux, de tous les loups sont les plus dangereux. Moralité : jamais le percuteur !


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Message Publié : 29 Août 2007 8:35 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

Inscription : 09 Août 2005 17:34
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Localisation : Marseille
On a déjà du mal à parler correctement comme un "pékin"... Alors "parler comme un militaire" à une époque où le service militaire a été supprimé et où le port de l'uniforme se raréfie, n'est-ce pas une utopie teintée de nostalgie?

_________________
"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).


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Message Publié : 29 Août 2007 11:56 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 17 Août 2007 22:09
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Ouh, que non ! j'ai simplement trouvé que ce texte (chiné sur le net) résumait très bien le langage que j'ai entendu pdt un an et qui était devenu un jeu pour nous. Faire dire telle expression à un gradé par exemple. Mais non, aucune nostalgie et je ne vois pas où ce cache l'utopie. En fait il n'a pas sa place sur ce site.


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 Sujet du message : si le P.C.R chouffe le loup
Message Publié : 06 Oct 2007 15:13 
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Polybe
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Inscription : 08 Août 2007 18:55
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Il me semble toujours intéressant de connaitre les langages de métier (en perpétuelle évolution). Mon frère, pilote d'avion dans le civil, utilise beaucoup (trop) de ces expressions et il a prit l'habitude d'une concision de langage exagérée, parfois semblable aux exemples donnés ici.

Lorsque j'étais étudiante j'allais travailler deux jours par semaine dans une ville de garnison (Légion Etrangère) et j'entendais des discours de cet ordre dans les cafés : loin des oreilles des officiers les soldats utilisaient avec - me semblait-il - délectation cette langue qui les différenciait.

Cependant ... dans ce long exemple et dans les listes que nous offre Sedullos, je ne reconnais que dans un seul mot une origine arabe (chouffer, voir: en arabe chouff) alors que les discours des légionnaires me semblaient truffés d'expressions tirées de l'arabe.

Merci donc à Sédullos et merci aussi pour le comique de la chose: j'ai bien ri.

C.R.

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Message Publié : 06 Oct 2007 15:44 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 17 Août 2007 22:09
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Merci pour vos remarques, Claire.

Sedullos a écrit :
En fait il n'a pas sa place sur ce site.


Sûrement un jour de cafard ! :lol:

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Attila fit assassiner Bleda pour devenir l'hunnique empereur. :rool:


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Message Publié : 06 Oct 2007 17:10 
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Tite-Live
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Bonsoir,

J'ai fait mon service militaire (1966) dans la Marine Nationale, que l'on appelle la " Royale ". Croyez-moi ce n'est pas du gâteau, pour un citadin, quand vous embarquez pour la première fois. Je ne connaissais que les bateaux-mouches.
C'est tout un langage qu'il faut apprendre, souvent issue de la Marine à voiles. Il n'y pas de ficelles à bord, sauf celle qui est après la cloche, vous avez des bouts, des écoutes etc...et en plus il y a la superstition, interdit de prononcer le mot de lapin, mais le cousin du lièvre, en 16 mois je n'ai jamais mangé de lapin à bord, que cela soit en civet ou en pâté. Mais je garde un super souvenir de cette période.

Cordialement.

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ne nous prenons pas au sérieux, il n'y aura pas de survivant (A. Allais)


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Message Publié : 06 Oct 2007 17:13 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 12 Juil 2003 17:54
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Merci Sedullos pour ce texte savoureux. :P Cela m'a rappelé de bons souvenirs. (:8:)

Louis-Auguste, ancien des FFSA (Forces françaises stationnées en Allemagne). :wink:


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Message Publié : 06 Oct 2007 17:25 
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Inscription : 27 Avr 2004 17:38
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Localisation : Région Parisienne
Napoléon, un jour de caprice,
Fit d'une P... une Impératrice,
A l'Armée, on est moins exigeant,
D'un c... on fait un adjudant.

C'est le refrain que nous nous serinions durant le service.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 07 Oct 2007 6:38 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 23 Déc 2004 6:42
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Tiens en Belgique le "Garde à vous" se dit "gaaaarde aou" et le repos (en place repos) : "en ace o" etc. Bon il existe encore une série de mots du même genre dont beaucoup sont emprunté à l'anglais (un peu moins folklorique donc).

A propos de l'argot légionnaire, utilisent 'ils encore des mots vietnamiens ou allemands (Tiet =mort, Bep = cuisinier etc) ?
Je me demande d'ailleurs si "niak" n'est pas l'abréviation de nah qué (paysan).


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Message Publié : 07 Oct 2007 11:32 
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Plutarque
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Inscription : 05 Nov 2006 13:27
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A propos du parler militaire, je ne résiste pas à une petite référence...

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Ou d'un bleu découvrant dans une nuit de trombes l'univers de la caserne, au début du XXème.
"Oui, maréchaogiii !"

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"L'insécurité, voilà ce qui fait penser."
Albert Camus


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 Sujet du message : Niaqwé
Message Publié : 07 Oct 2007 11:45 
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Polybe
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Inscription : 08 Août 2007 18:55
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Localisation : Lucques Italie
Je pense - après avoir tenté de le parcourir de long en large - que beaucoup de membres et de visiteurs de ce Forum ont des désirs d'écriture. Parmi les bienfaits de ce forum aux écrivains et aux futurs écrivains, il y a sans aucun doute ses développements de l'histoire vers le(s) langage(s).

Certains mots entendus de façon répétée dans ces cafés et dans ces rues d'une petite ville du sud de la France me sont restés en mémoire. Je suis née au Maroc et ces mots me renvoyaient au monde aimé et perdu de ma proche enfance... notamment je suis à peu près sùre que les légionnaires employaient les mots
bessif (de bes sif : avec le sabre , devenu par la force, obligatoirement).
balek (attention, poussez-vous)
chibani (vieux)
meskin (pauvre), d'où vient le mot français mesquin
le bled (la campagne ou le village par opposition à la ville ou encore la petite ville sans grandes ressources de divertissement)

Et oui, il me semble me souvenir que pour les légionnaires le Niaqwé c'était l'ennemi non combattant (civil, pékin) et par extension tout civil ou tout groupe de civils (les niaqwés). Il me semblait sentir une note de mépris dans le terme, plus ou moins équivalent à un planqué.

Autres expression qui me semblent ressortir du langage militaire: se faire porter blème ?? (se faire inscrire comme malade) Très mal vu : un vrai militaire n'est jamais malade. Et mème (comme me racontait mon grand-oncle à propos de son expérience du service pendant la seconde guerre mondiale) il doit mourir en bonne santé, comme lui dit un jour son adjudant.

Je serais curieuse de savoir l'origine de la parole kéké. Arabe? Sénégal? Vietnam?

Quand à aye aye le terme n'est-til pas employé (non je ne confonds pas avec Oyez! oyez! ) dans les rituels du Parlement anglais ?

C.R.

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Message Publié : 07 Oct 2007 11:50 
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Fustel de Coulanges
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Inscription : 09 Août 2005 17:34
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Localisation : Marseille
Citer :
Quant à aye aye le terme n'est-til pas employé (non je ne confonds pas avec Oyez! oyez!) dans les rituels du Parlement anglais ?

Aye est une autre forme de Yes, Yeah : exprime l'approbation.

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 Sujet du message : Re: Niaqwé
Message Publié : 07 Oct 2007 12:21 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 17 Août 2007 22:09
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Rapentat a écrit :
Il n'y pas de ficelles à bord


Ne vouliez vous pas dire qu'il n'y a pas de cordages appelé "corde", sauf celle de la cloche ?

Savinien a écrit :
A propos de l'argot légionnaire, utilisent 'ils encore des mots vietnamiens ou allemands (Tiet =mort, Bep = cuisinier etc) ?


Toujours, toujours.

Claire Rochon a écrit :
le bled (la campagne ou le village par opposition à la ville ou encore la petite ville sans grandes ressources de divertissement)


Bien sûr, comme dans le chant : "Une colonne de la légion étrangère (eu), s'avance dans le bled en Syrie..."

Citer :
Et oui, il me semble me souvenir que pour les légionnaires le Niaqwé c'était l'ennemi non combattant (civil, pékin) et par extension tout civil ou tout groupe de civils (les niaqwés). Il me semblait sentir une note de mépris dans le terme, plus ou moins équivalent à un planqué.


Le niak ou niakwé est avant tout l'autochtone, peu importe de quel pays. Généralisation identique pour la monnaie, peu importe le pays, pour le militaire, il s'agit de "bourrier". Ex : "Le pack de binouzes coûte 15 bourriers, ils nous prennent pour des Pink floids les niaks !!!"

Citer :
Autres expression qui me semblent ressortir du langage militaire: se faire porter blème ?? (se faire inscrire comme malade) Très mal vu : un vrai militaire n'est jamais malade. Et mème (comme me racontait mon grand-oncle à propos de son expérience du service pendant la seconde guerre mondiale) il doit mourir en bonne santé, comme lui dit un jour son adjudant.


Blème ou pâle.

Général GALLIENI 1896 : Les effectifs actuellement à Madagascar, mieux employés, me paraissent suffisants. Toutefois, je demanderais à emmener six cents hommes de la Légion étrangère, afin de pouvoir, le cas échéant, mourir convenablement.

Citer :
Quand à aye aye le terme n'est-til pas employé (non je ne confonds pas avec Oyez! oyez! ) dans les rituels du Parlement anglais ?


Ca fait penser au "Daïe, daïe !" du maghreb. Le mot "mataf" désignant un marin me semble aussi originaire de là-bas. A noter qu'un quartier-maître chef est surnommé un "chouf", celui qui surveille, tout se recoupe.

Et puisque nous sommes partis sur la légion, quel évènement a pu exister pour que les belges soient qualifiés de "tireurs au cul", les privant ainsi de boudin ? :(

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Message Publié : 07 Oct 2007 13:07 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 23 Déc 2004 6:42
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Le mot dingue nous vient lui de l'affaire des Dardannelles je crois car "la dingue" est évoquée dans plusieurs récit comme une maladie s'apparentant au palu ... Si quelqu'un en sait davantage ?

Concernant Niakwé, Lartéguy et d'autres auteurs de la guerre d'Indochine (de romans à quatres sous) le déclare comme la traduction de paysan mais bon je ne parle pas le vietnamien (avec Bo doï =soldat, Can-bô = officier, mau len = vite).

Deux autres termes qui peuvent provenir de l'argot militaire : schleu pour salopard et ensuite allemand (une tribu d'Afrique du Nord en réalité) fissa= vite.


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Message Publié : 07 Oct 2007 13:18 
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Plutarque
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Inscription : 05 Nov 2006 13:27
Message(s) : 135
Et pour "boche" ?

Sinon, de même que "mataf" ou "niakwé" sont passés dans le vocabulaire courant de l'insulte à connotation raciste, "bougnoule" a lui aussi une origine militaire : pendant la Première Guerre Mondiale, pour leur donner du courage, on donnait aux troupes africaines qu'on envoyait dans l'enfer des premières lignes de l'eau de vie et autres gnôles. D'où leurs réclamations souvent avant les assauts : "a vous gnoule", "je veux de la gnôle", tourné en dérision et transformé en substantif : "le bougnoule".

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