Une chose amusante avec les particularités linguistiques du français de Belgique, c'est qu'elles commencent tout juste à être ouvertement assumées, voire revendiquées.
Il y a encore des professeurs de Français qui tiennent ça pour des fautes de langage mais, à côté de ça, des auteurs commencent à publier des dictionnaires de belgicismes très sérieux, en expliquant leur origine et l'influence étrangère ou ancienne qui leur a donné naissance.
Dans un cours de français, c'est toujours mieux de s'appliquer à respecter la langue au maximum, mais dans le parler courant... c'est moins le cas.
A Liège, par exemple, la manière de parler qui semble la plus naturelle n'est certainement pas celle qui consiste à s'exprimer dans un français impeccable
Un langage lisse et propre enrobé d'un accent neutre rend même les gens limite suspicieux ^^
De ce que j'en ai vu et en vois encore aujourd'hui, la bonne façon de parler quand on est à Liège, c'est de laisser quelques mots wallons s'immiscer dans son vocabulaire. D'autant qu'il y a des mots wallons qui expriment en 2 ou 3 syllabes l'équivalent d'une expression ou d'une description de deux lignes en français
C'est un langage direct et très imagé.
Cela marche un peu moins bien en dehors de Liège. Déjà parce que les dialectes wallons sont différents d'une province à l'autre, et puis parce que le Liégeois lui-même a tendance à voir Liège partout quand il se promène en Wallonie ou à Bruxelles ^^
D'ailleurs, si les couleurs du drapeau wallon sont le rouge et le jaune, c'est au moins en partie à cause de la pression et des réclamations des Liégeois (ce sont les couleurs de la ville).
Derrière la juste revendication de leur contribution à l'identité culturelle de la région, il y avait une forme légère de nombrilisme qui les a poussés à utiliser toutes les excuses possibles pour que le coq rouge soit sur fond jaune et non blanc
Ca doit venir des quelques siècles d'indépendance de la ville au sein de la principauté du même nom ^^
Si la Belgique n'a pas été un véritable état avant 1830, la principauté de Liège en tant qu'entité autonome recouvrait tout de même une bonne portion des territoires actuels ! Y compris en Flandre...
Citer :
La principauté de Liège comptait 23 bonnes villes : Liège, Beringen, Bilzen, Bree, Châtelet, Ciney, Couvin, Dinant, Fosses-la-Ville, Hamont, Hasselt, Herk-de-Stad, Huy, Looz, Maaseik, Peer, Sint-Truiden, Stokkem, Thuin, Tongeren, Verviers, Visé, Waremme. À ces bonnes villes, il faut adjoindre deux villes sous co-administration liégeoise : Bouillon et Maastricht.
Source : http://www.fabrice-muller.be