Bonjour,

je suis à la recherche d'exemples de communes qui ont choisi de nommer leurs habitants du nom d'un peuple gaulois. Pour illustrer cette requête, je vous donne les deux exemples que je connais dans mon département :
_ Tartas dont les habitants se nomment Tarusates (alors qu'au Moyen Age et jusqu'au XVIe siècle au moins, les habitants ne sont pas nommés de cette manière dans les actes notariés : le gentilé en français aurait dû être traduit par "tartassiens")
_ Arue dont les habitants se nomment Atrébates (si si, vous avez bien lu, nous sommes pourtant bien loin de la Gaule Belgique!) alors que la forme la plus ancienne du toponyme exclut complètement une telle forme.

Je me suis demandé dans quelle mesure l'application de l’Édit de Villers-Cotterêts et la disparition progressive du latin et des langues régionales dans les textes administratifs avaient pu entrainer des interprétations farfelues des toponymes afin de les faire coller avec de prestigieux ancêtres (disons, créer une historicité des localités). Tâche d'autant plus aisée, qu'encore au XIXe siècle (pour les Landes), on se sait d'un quartier et d'un village ou d'une ville, mais on se présente en se disant "untel de tel quartier de tel village" et non en employant un gentilé. Et apparemment encore aujourd'hui (d'après Wiki), l'usage d'un gentilé n'est pas toujours la règle pour certains villages en France.

Merci par avance de vos réflexions et contributions sur ce sujet.

Hervé

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"L'histoire, qui est le juge du monde, a pour premier devoir de perdre le respect" Michelet (J.)

Paris et les Parisii.
Sens et les Sénons.

euh, je me suis peut-être mal exprimé, mais j'évoquais le gentilé actuel. Je cherche des gentilés actuels qui sont également des noms de peuples gaulois utilisés tels quels.

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je viens d'en trouver un autre :
_ Bayeux, gentilé : les Bajocasses, peuple gaulois du Bessin

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Segodunum fondée par les Rutènes (peuple celtique d'Europe centrale) il y a plus de 2000 ans , devenu ensuite Rodez (du nom de ses fondateurs) --- gentilé actuel : Ruthénois

La question initiale concerne, si je la comprends bien, les gentilés adoptés par certaines villes, reprenant des noms de peuples gaulois, alors que les habitants de ces villes n'ont pas de raison légitime de s'appeler ainsi.

Un des 2 premiers exemples cités par Archeolandes répond bien à ce cas :
- les habitants de Arue n'ont aucune raison (apparente) de s'appeler Atrébates, si ce n'est apparemment de se donner un nom d'un peuple gaulois, qui de plus n'est pas du tout de la même région.

Le cas de Tartas est un peu moins caractéristique puisque les Tarusates peuvent être localisés autour de Tartas.

Les 2 derniers cas ne me paraissent pas du même type puisqu'il est compréhensible :
- que les habitants de Rodez s'appellent les Ruthénois,
- que les habitants de Bayeux s'appelent les Bajocasses,
car dans ces 2 cas le nom de la ville résulte de la déformation du nom du peuple (respectivement Rutènes et Bajocasses) dont cette ville était la capitale. Si on accepte ces 2 derniers cas, on doit alors accepter la cinquantaine de chefs lieux qui ont adopté aux 3ème ou 4ème siècle les noms des peuples gaulois à l'origine de ces villes (Paris, Sens, ...).

Pour revenir à l'explication du choix de Atrébates et Tarusates, l'explication proposée par Archeolandes me paraît la plus plausible, même si je ne relierais pas forcément ce choix à l'édit de Villers-Cotterêts (celà a pu se produire avant ou après). L'autre explication peut être tout simplement une coïncidence de noms.

en cherchant un peu, j'en ai trouvé deux de plus:
_ Lisieux dont le gentilé est Lexovien
_ Dreux dont le gentilé est Durocasse

Pour Rodez, on remarque effectivement le recours au nom du peuple Rutène, mais avec une évolution du terme. On remarque le même glissement pour les habitants de Périgueux dont les habitants sont parfois appelés Pétrocoriens, faisant écho aux Pétrocores antiques.

Si les gentilés à connotation antique tombent apparemment souvent bien, cet hommage (ou ce besoin d'inscrire l'histoire d'une cité dans un lointain passé) trahit aussi des forgeries véritables (les deux cas landais de mon premier post).

Sur wikipedia, il y a toute une liste de gentilés de communes françaises (http://fr.wikipedia.org/wiki/Gentil%C3%A9s_de_France_A) que j'ai finalement pris le temps de compulser et on se rend compte à quel point le recours à de prestigieux ancêtres est finalement bien plus rare que des interprétations plus ou moins savantes du toponyme initial pour en dégager un gentilé. Parfois, on est dans le surréaliste : il va falloir m'expliquer comment on en est venu à appeler les habitants de Couvonges (Meuse) les Cupidoniens!

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Je mettrais les Lexoviens et Durocasses dans le même cas que les Ruthénois et Bajocasses.
( Si on distingue les Lexoviens, on doit également citer les Parisiens, issus respectivement de Lexovii et Parisii).

oui, effectivement.
Pour Tartas, l'appropriation du peuple Tarusate s'est jouée sans nul doute sur une vague homonymie; et puis, pour un siège de vicomté, quoi de mieux que d'imaginer une place forte antique. Les tarusates sont placés actuellement par les protohistoriens (et l'étaient déjà finalement par pas mal d'auteurs il y a près d'un siècle, mais pas par Camille Jullian) autour d'Aire sur l'Adour et dans le Tursan, l'actuelle ville de Tartas étant plus probablement sur le territoire de la cité des Tarbelles (Dax). Je reconnais que Tarbelles ou Tarusates, à l'échelle des grands peuples du nord de la Garonne, cela peut sembler mesquin comme tri territorial! :D Strabon ne parlait-il d'ailleurs pas de petits peuples obscurs pour le territoire d'entre Garonne et Pyrénées?!
Si quelqu'un a d'autres exemples en zone francophone proche (Belgique et Suisse) de gentilés puisant dans le vivier des noms de peuples pré-antiques, pourquoi pas.

Merci en tout cas pour les remarques et contributions!

Hervé

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Aizenay en Vendée, dont les habitants sont appellés les "Agésinates".
C'était un peuple gaulois, vassal des Pictons et des Santons

ah merci! je ne l'avais pas trouvé celui-là.

Hervé

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