dédé a écrit :
jusqu'aux années 60, mes parents (avec moi enfant) étaient fermiers chez un comte, en Limousin.
Les enfants du compte disaient "Jean, tu ... " à mon père, qui leur répondait "Oui, monsieur Bertrand (ou Elie), vous ...".
Mais en leur absence, il disait: "ces petits merdeux de comtissous". Alors le respect dans le vouvoiement ...
A nous, ils auraient aimé nous tutoyer, pour avoir le droit d'accéder à nos cabanes. Mais leurs parents le leur interdisaient. Nous avions un peu pitié de ces enfants, nos cabanes étaient tellement mieux que leurs chateau.
Pour pouvoir partir de chez eux, mon père a du faire différents métiers, dont celui de fossoyeur. C'est lui qui a enterré le comte et la comtesse (profondément, m'a-t-il dit). Les comtissous venant régler la facture l'ont vouvoyé, ce qui l'a beaucoup étonné, et un peu vexé (il y a vu du mépris).
Ah ! Ah ! Je vois qu'on a des origines communes, cher Dédé ! Mes ancêtres étaient métayers vers Bellac. D'un comte, naturellement...
Mon arrière grand-père a échappé à tout ça en devenant propriétaire. Mais, il a trouvé en face de lui les banquiers ou les courtiers...
Et mon grand-père, c'est la guerre de 14/18 qui l'a arraché à tout ça...
Lui, il s'est transporté à Cognac: les maisons d'eaux de vie, ça payait mieux ! Cependant, vouvoiement obligatoire...