Diviacus a écrit :
Oui, je suis bien conscient de ne m'être intéressé qu'au début de la modification des noms donnés initialement par les Romains. Mais déjà sur ce sujet, il y a très peu d'articles disponibles. Je ne pense pas que des livres ou articles traitent de façon assez exhaustive cette "francisation" des noms initiaux jusqu'aux noms modernes. En revanche, les livres ou articles consacrés à une ville particulière peuvent donner quelques indications.
Euh la formulation est assez ambigue...Les Romains n'ont jamais "donné" le moindre toponyme en Gaule, sauf sur le pourtour méditerranéen et encore... Ils se sont contentés d'adapter le nom, généralement celtique, à leur langue, tout comme fait le français avec des noms de villes étrangères. La forme écrite de ces noms latinisés ne correspond donc généralement pas à la manière dont les populations locales le prononçaient et d'où résultent les formes régionales ou françaises.
La forme initiale de Lyon n'était pas
Lugdunum mais
Lugdūno(n) (avec un deuxième u long) et la forme actuelle Lyon résulte d'une évolution phonétique populaire de
Lugduno ou
Lugdunu, il ne s'agit pas d'une francisation. L'évolution en
Lyon est régulière d'un point de vue phonétique et correspond à celle observée pour les noms propres et les noms communs, aussi bien en français qu'en franco-provençal. Je ne m'explique pas tout, car je ne connais pas suffisamment les règles phonétiques, en tout cas l'accent de mot se trouvait sur
'dūn, ce qui explique le maintien de cette syllabe dans
Verdun par exemple. En revanche, dans
Lyon, le [d] s'est amui car il est devenu intervocalique et cet amuissement est un phénomène régulier en français comme en franco-provençal, en effet [g] de l'élément
Lug- s'est régulièrement palatalisé [g] > [j] (yod) d'où
Luy- devenu
L(i)y- par assimilation. Quant à l'élément
-on , il a été provoqué par le fermeture de
-un, qui résulte au contraire d'une phénomène de dissimilation je crois. Voila rien de bien compliqué en somme.
Dater ces phénomènes avec précision est difficile, mais la forme moderne
Lyon, prononcée [lijon] ou [lijõ] n'apparait pas avant le 11ème siècle probablement.