Jerôme a écrit :
C'est aussi à cette époque que la reine de Suède a invité Descartes à sa cour !
La reine Christine avait appris plusieurs langues dont le français. On a pas de correspondance entre Descartes et la reine. La demi-douzaine de fois où ils se sont rencontrés, ils devaient sûrement se parler ... en latin, car cela se passait soit devant toute la cour, soit dans la bibliothéque en présence du bibliothécaire allemand Johannes Freinsheim, comme le rapporte le fils Saumaise. La reine s'adressait aux ambassadeurs français en latin aussi, comme le note Françoise Kermina dans sa biographie de la reine chez Perrin parue en 1995. Elle précise même, page 26, que le principal précepteur de Christine, qui s'appelait Matthiae, avait décidé de bien lui enseigner
"le latin, [qui est] la langue des chefs d'Etat et des diplomates".
Jerôme a écrit :
[...] traités de Westphalie qui ont été écrits en latin mais discutés en français à la demande des négociateurs protestants, demande activement appuyée par Richelieu.
J'en suis étonné, parce que Richelieu est mort en 1642, six ans avant la rédaction de ces traités, et parce qu'il aurait aimé que les négociations de paix se déroulent à Rome, où bien sûr la langue latine aurait été largement employée.
"A ses yeux, [les yeux de Richelieu], Rome demeure le centre du monde diplomatique. Ses efforts tendent alors à convaincre Urbain VIII d'ouvrir le congrès avec tous les belligérants, à discuter avec eux quelle que soit leur confession." (source : Madeleine Laurain-Portemer, "Une tête à gouverner quatre empires - Etudes mazarines", Paris, 1997, page 559).
Dans la quatrième section de ce livre, de la page 1049 à 1088, les négociations de Westphalie sont couvertes. Il y est notamment dit, page 1068, que l'ouvrage de référence était celui de
"P. bougeant, datant de 1744, qui s'inspirent des papiers de D'Avaux", jusqu'à la
"courageuse entreprise des Acta pacis wesphalicae
, tout à l'honneur de l'école historique allemande et qui, une fois terminée, formera une sorte de Monumenta Germaniae moderni aevi". Bougeant et d'Avaux avaient sans doute mis en avant la langue française. Cependant, elle n'apparait quasiment pas dans l'énorme retranscription récente des négociations en 80 volumes, consultable sur le site
http://www.pax-westphalica.de/ . Je n'ai pas tout lu, juste fait quelques sondages au hasard. Presque tout est en allemand. Le moteur de recherche donne seulement 33 résultats pour "französische" et ses variantes. Parmi eux, quelques phrases en français sont reconnaissables :
"en la rétention du Comté de Roussillon en toute son estendue, droictz, et seigneurie" suivi de
"Das zwischen Franckreich und Spanien [...]". Je vous laisse lire ce corpus et faire des statistiques sur les langues employées.