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Léonard59 a écrit :
...c'est le français de cours adapté par quelques grammairiens et imposé par le roi à son administration, et qui a fini par s'imposer à presque tout le monde ... Enfin, plus ou moins
Bref, derrière la construction du français, il y a le pouvoir de l'époque, il est donc logique que le pouvoir se sente impliqué dans son évolution ...
J'étais restée à une vision moins bien sourcée, n'analysant pas la "naissance du français" mais le choix d'une langue pour une nation afin que la compréhension soit optimale, surtout en ce qui concerne les lois... que nul n'est censé ignorer puis les journaux politiques dont tous les citoyens peuvent bénéficier (mais encore faut-il décrypter), dans cette optique...
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Les communautés "linguistiques" :
... En 1794, la Convention a officialisé la politique de lutte contre les idiomes, considérés comme des instruments de Contre-Révolution. Les mesures prises ne sont pas seulement circonstancielles. L'ensemble de l'appareil institutionnel de la nation, l'administration, l'école, l'armée, mais aussi l'église après 1801, font de l'usage du français un impératif indissociable de la lutte contre l'ignorance. La pression dans ce sens est d'autant plus forte que la diffusion de la presse politique, la multiplication des actes administratifs et des codes ont rendu impératif le recours à une langue commune.
Ainsi au seuil du XIXème, du point de vue linguistique, la France est en situation de transition : si l'ordonnance de Villers-Cotterêts -en 1539- avait introduit l'usage du français dans les actes royaux, la Révolution, elle, la généralise comme
langue civile. ... 3/4 des habitants sont désormais capables de parler le français quand cela est nécessaire mais la très grande majorité d'entre eux continue d'utiliser leur langue ou leur patois ... dans une France qui demeure rurale à 80% ...]
En 1790, le français n'est parlé que dans 15 départements par 3 millions d'individus. 6 millions de citoyens (Alsaciens, Basques, Corses, Bretons, Catalans et Niçois, Flamands...) n'étaient pas francophones.
Ultérieurement, après le premier conflit mondial, il a fallu plus de force que de gré ré-enseigner une langue (le français) à l'aide de personnels estampillés -et prenant la place des instituteurs locaux- dans les "
territoires reconquis".
Estimer que c'est un plus pour la compréhension entre personnes, entre personnes du même endroit et bien souvent de la même catégorie sociale.
Ceci crée donc une barrière/problème plus qu'autre chose pour qui doit "s'insérer". L'acquis d'une langue fait beaucoup pour l'insertion, on peut le noter de nos jours où les associations pour que chacun ait accès à des droits et que les papiers soient correctement remplis pullulent (avec ce que ceci requiert de demandes de subventions tant en équipement qu'en fonctionnement : pbles donc au niveau du budget d'un département) et difficultés sans doute au niveau scolaire.
Peut-être faut-il trouver ici un début de raison à un langage plus "
phonétique" qui serait le bienvenu à plusieurs niveaux : pour les budgets (territoriaux, Etat), pour l'enseignant, pour les parents (dépossédés d'un devoir de plus vis à vis de leurs enfants sans pénalité aucune), pour le dernier maillon -l'enfant/l'élève- qui devra faire "
avec" et un peu mis à l'écart revendiquera ce qu'il considère comme un "plus" puisque c'est ce qui est seriné.
Malheureusement le portail des études se ferme, certains dialectes/patois etc. n'étant pas considérés -même correctement parlés- comme un équivalent au bilinguisme.
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