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Quand on voit comment des expressions ont évolué au cours des temps pour ne finalement signifier quelque chose de bien différent de leur sens initial, pourquoi se dire que maintenant on arrêterait toutes les évolutions sémantiques ?
Je suis tout à fait d'accord avec vous! Tout ce qui est vivant bouge! Beaucoup d'emprunts aux langues étrangères, une fois naturalisés, sont parfaitement digérés :
paquebot (de "
packet boat", en anglais),
redingote (de "
riding coat", en anglais),
boulingrin (de "
bowling green", en anglais),
vasistas (de "
Qu'est-ce que c'est que ça?" en allemand),
tiramisu (de "
Tire-moi vers le haut" en italien), etc. Certains concepts nouveaux, formulés d'abord dans une langue étrangère, ont du mal à trouver des équivalents satisfaisants en français ("
design", par exemple). Certaines fonctions également ("
initialiser" en informatique), alors que même le
Petit Larousse critique l'usage abusif actuel du verbe "
initier" (l'initiateur, une
personne, initie l'initié, une autre
personne ; mais on
lance un programme, on
promeut une idée, on ne les "initie" pas!). La digestion d'une expression ou d'un mot nouveaux peut s'avérer laborieuse et impliquer des rejets successifs avant d'être assimilés. Le tout est de conserver un minimum de
cohérence et de
vigilance afin de ne pas tout gober inconsidérément, mais de faire preuve de patience (certains mots entrent dans la langue... pour en ressortir ensuite! Voir les mises à jour des dictionnaires). Cultiver une langue, y compris dans sa croissance harmonieuse, s'apparente à la culture d'une belle plante ; cela implique des soins, la chasse aux parasites, etc. Choisir, c'est aussi renoncer!