Alors que dans les médias (et ailleurs...) on constate l'intrusion de terme "épouse" en lieu et place de "femme", voici ce qu'en disent deux ouvrages de référence :
Époux, épouse ne s’emploient plus guère que dans la langue administrative ; ailleurs il ont quelque chose de guindé, d’officiel, de convenu, avec parfois une teinte d’ironie (« mon épouse », comme le font observer Gisèle d’Assailly et Paul Baudry, dans leur Savoir-vivre de tous les jours, fait un peu épicier de vaudeville) : Je le conduisis à l’appartement de mon ÉPOUSE (Marivaux, Le Paysan parvenu, p. 446). — Il a dit enveloppe au lieu de redingote absolument comme un portier appelle sa femme « mon épouse » (Hugo [rapportant un mot de Royer-Collard], Pierres, p. 144). — Et beaucoup de ces Messieurs étaient accompagnés de leurs ÉPOUSES (F. Gregh, L’Âge de fer, p. 120). — Dans l’usage ordinaire, on dit : mari, femme. — Ne dites pas : J’ai rencontré un tel avec son épouse, avec sa dame, avec sa demoiselle ; dites : ... avec sa femme, avec sa fille. — En parlant à Monsieur Durand, ne dites pas : Comment va votre dame ? ni : Comment va madame ? Dites, selon le degré d’intimité : Comment va votre femme ? Comment va Madame Durand ? — Je fais mes compliments à Madame votre femme (Sév., Au Président de Moulceau, 22 mai 1682). — Au revoir, mon cher ami ; transmettez, je vous prie, mes respectueux souvenirs à votre femme (R. Rolland, À L. Gillet, 19 sept. 1907). — Un homme, en parlant de sa femme, ne dira pas « Madame », mais « ma femme » (sauf s’il s’adresse à un domestique, à une servante, etc. : Madame vous appelle).
Le Bon Usage de Maurice Grévisse, (Édition Duculot : 1980).
Époux, n.m., épouse, n.f., ne peuvent être employés en toutes circonstances. Le pluriel les époux est courant. Au singulier, ces mots sont à leur place dans le langage administratif ou juridique ; ailleurs ils prennent facilement une coloration noble, bourgeoise, prétentieuse, particulièrement dans la conversation et quand il s’agit de l’époux et de l’épouse de celui qui parle ou de celui à qui on parle. Mais il y a des usages locaux.
On écrit fort bien : Le lauréat et son épouse ont été fêtés. On dira parfois : Il était là avec son épouse mais on dira plutôt : avec sa femme. Il convient de dire si l’on ne veut pas faire sourire : Ma femme et moi. Elle était là avec son mari. Comment va votre femme ? Si l’on craint de paraître trop familier, on dira à M. Dupont : Comment va Mme Dupont ?
Nouveau Dictionnaire des difficultés du français moderne de Joseph Hanse, (Édition Duculot : 1983).
Est-ce par snobisme que certains disent "Mon épouse", au lieu de dire "Ma femme"? Mais "snobisme" lui-même ne désigne que les parvenus (abréviation de "sine nobilitate", "sans noblesse", que l'on accolait au nom des élèves issus de la bourgeoisie dans les registres d'inscription des écoles traditionnellement réservées aux enfants de la noblesse d'Angleterre).
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