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Ponctuation dans les hiéroglyphes? les textes cunéiformes? (la simple question est-elle déjà une imbécillité ?)
La simple question n'est certainement pas une
imbécillité! (pour la réponse, c'est une autre paire de manches...). Au passage, il est curieux de rappeler une étymologie possible d' "
imbécile" (du latin
imbecillus) : il s'agirait de celui qui ne se sert pas d'un bâton comme aide à la marche (bâton, cf. "
bacille", bâtonnet), donc d'un individu "jeune"! [sous toutes réserves...].
Question "ponctuation" :
Vu le prix élevé des supports de l'écriture, on s'est longtemps limité aux signes essentiels (abréviations nombreuses, style "lapidaire" tel celui utilisé dans les inscriptions gravées sur pierre,
lapis ; vestige de ces abréviations, l'invention de l'accent circonflexe pour économiser l'espace normalement réservé à un "s" : fen
être, défen
estrer, etc.). Le savoir-faire des lettrés (rares privilégiés) suppléait l'absence de ponctuation dans le rendu oral d'une inscription, d'un texte. Il me semble qu'il faut attendre la démocratisation de l'écrit (supports d'un prix plus abordable, invention de l'imprimerie) pour voir émerger les signes de ponctuation en occident.
Le dernier épisode (ouf!) des
Rois maudits, hier soir, nous a fourni (acte de condamnation à mort, en latin, du roi d'Angleterre) un exemple (fatal!) de l'ambiguïté entretenue par l'absence de ponctuation. Un exemple plus récent nous fut donné par l'humoriste Bernard HALLER dans le libellé, volontairement ambivalent, d'un télégramme censé informer, sans trop de brutalité, du décès d'un protagoniste :
"Bernard -
stop- souffre -
stop- pas -
stop- mort"
qui peut se comprendre de deux façons opposées :
"Bernard souffre : pas mort" / "Bernard souffre pas : mort"
A l'instar des finitions sur les voitures, la ponctuation, comme la distribution cohérente des majuscules et des minuscules, contribue à distinguer un texte brut de coffrage, d'un texte équipé des options les plus sophistiquées et livré clefs en main.
Une erreur de ponctuation ou de distribution de majuscules/minuscules n'est ni plus ni moins importante qu'une approximation de quelques centimètres dans la distribution des couleurs d'un maquillage sur un visage féminin...