ASPARUKH a écrit :
1. La syntaxe des langues ouralo-altaïques suit les mêmes règles et le même ordre. (Je ne connais pas les langues africaines)
D'abord, un nombre très considérable de linguistes refutent depuis le milieu du XXe siècle cette théorie des langues ouralo-altaïques. Admettons que cette famille existe. Hé bien, le syntaxe du hongrois et du turc ne suit pas les mêmes règles et le même ordre.
J'ouvre au hasard un livre hongrois (Histoire de la Hongrie, 1848-1890, tome 1, Académie des Sciences, 1979). deux phrases au hasard (p. 44) :
A fénti értekelés -hangsúlyozzuk- nem az egész emigrációra érvényes. Hiszen az emigráció nem alkotott egységet. Elváltak egymástól az elmélet és a gyakorlat emberei.(
L'explication en haut n'est pas valable pour tous les émigrés. En effet, l'émigration ne constituait pas une entité unique. Les hommes de théorie et de pratique se séparaient l'un de l'autre)
Turc avec syntaxe hongrois:
Yukarıdaki açıklama -vurgulayalım- değil tüm sürgündekiler için geçerli. Mademki sürgündeki kitle değil (!) oluşturdu birlik. Ayrıldılar birbirinden teori ve pratik insanları.
Tout turcophone peut certifier que le syntaxe hongrois (avec l'ordre des mots beaucoup plus souple) ne convient pas au syntaxe turque.
ASPARUKH a écrit :
2. La morphologie du turc et du hongrois fonctionne de la même manière.
- La dérivation déclenche à partir de la base verbale.
- La racine verbale ou nominale ne change pas lors de dérivation, flexion ou déclinaison.
- Les deux langues utilisent les mêmes marques casuelles issues du turc ancien. Ces morphèmes se trouvent aussi au sumérien.
- Les deux langues obéissent à l'harmonie vocalique qui dirige l'apparence des mots dans la dérivation etc.
Vous sélectionnez ce qui vous convient comme rassemblance, mais vous ne parlez pas des différences. Une particularité du hongrois, par exemple, c'est l'existence de deux conjugaisons, "objective" et "subjective". (les verbes sont conjugués de manière différente s'il y a un objet déterminé "je lis ce livre" et "je lis un livre" se disent d'une façon différente). Et cette différence existe pour toutes les personnes, pour tous les temps et modes verbaux. Est-ce que le turc a eu, dans son histoire, un tel règle ? Une autre particularité, c'est l'abondance des préfixes verbaux qui se rattachent au verbe et qui s'en détachent selon l'usage ; ils changent considérablement la signification du mot et de la phrase. Or il n'y en a pas en turc.
Quant aux cas nominaux hongrois qui auraient les "mêmes marques casuelles du turc ancien" :
1. Prenez les cas du turc ancien (je prends pour référence A. von Gabain, Alttürkische Grammatik, paragraphes 175-187).
Nominatif: utilisé à la fois comme sujet, et comme objet indéterminé, dixit von Gabain. Or, en hongrois, l'objet indéterminé prend l'accusatif, au même titre que l'objet déterminé.
Génitif: -ñ en Turc ancien. En hongrois, il n'y a pas de suffixe de génitif. Mais s'il faut accentuer, il est possible d'utiliser le datif pour exprimer la possession (comme en alsacien par exemple). Ce qui n'est pas possible pour le turc.
Datif/allatif: -ka, -kä (rarement -a, -ë; -ya, -yä après les voyelles) en turc ancien. Allatif: -garu, gärü en turc ancien. Plusieurs équivalents en hongrois: -nak/-nek (datif), -ra/-re (sublatif), -ba/-be (illatif), -hoz (allatif). Car le hongrois a une manière spéciale de découper l'espace : ça fait grand différence vous allez à un lieu pour y entrer (illatif), pour s'arrêter devant la porte (allatif) ou pour s'arrêter en dessus de ce lieu (sublatif).
Accusatif: -g en Turc ancien. -t en hongrois.
Locatif: -ta/tä, -da/-dä en turc ancien. Plusieurs équivalents en hongrois: inessif (-ban, -ben), superessif (-n), adessif (-nál, nél). Dérivés du turc ancien ? Je n'en suis pas sûr, du tout.
Ablatif: -tin, -din, et rarement -din en turc ancien. Encore plusireus équivalents en hongrois: ablatif (-tól/-től), elatif (-ból-ből), délatif (-ról -ről)
Instrumental: -n en turc ancien. -val/-vel en hongrois.
Equatif: N'existe pas en hongrois.
ASPARUKH a écrit :
- Le vocabulaire est largement commun dans les mots structurales (je parle pas des emprunts) y compris l'ethnonyme hongrois qui provient du mot turc on oghur (dix oghuz=une branche de la tribu oghuz très connu)
Que comprenez-vous par "largement commun" ? Mille mots communs ? Deux mille ?
Enumérez-moi seulement cent mots structuraux communs qui ne sont pas des emprunts, et je serai convaincu. Quant à l'ethnonyme "hongrois", vous avez très probablement raison. Mais le truc amusant, c'est que les Hongrois ne se nomment pas "Hongrois", mais "Magyars".
ASPARUKH a écrit :
- ....
Je peux continuer à dresser cette liste à vous qui dites que la parenté est nulle entre les deux langues.
Tous ces traits structuraux sont valables aussi pour la langues des sumers, des elamites, des hourris et des ourartous.
Malgré tout ça, la parenté peut très bien exister entre les deux langues. Ce dont on a besoin, ce sont des hypothèses
solides et
convaincantes.