Un passage par le latin peut éclairer les structures du français. Comme le français n'est plus une langue à déclinaisons, la fonction des groupes dans la phrase n'est pas toujours claire. Parfois, pour un enfant, l'analyse de phrases s'avère un exercice difficile. Quant ce n'est pas pour nous, les adultes... perplexes, de temps à autre, devant un participe présent dont on peut se demander à quoi, exactement, il se rapporte, et, partant, le sens exact de la phrase.
En latin, les fonctions apparaissent dans toute la luminosité que permet la déclinaison. On ne se demandera pas à quel mot se rapporte le participe, on le verra à son cas. C'est magique et absolument passionnant... On ne s'en lasse pas !
Les élèves qui ont la chance de découvrir le latin assez tôt en arrivent ainsi peu à peu à mieux cerner leur propre langue, le français. Pour ces mêmes raisons, un détour par le latin est aussi très utile aux enfants dont le français n'est pas la langue maternelle.
C'est à mes yeux le plus grand avantage que procure la pratique du latin, et qui ne cesse de s'affiner avec les années. L'étymologie est également essentielle, à condition de la voir avec les mécanismes divers qui régissent l'évolution des langues.
Quant à la "civilisation", je ne la trouve pertinente que lorsqu'elle repose sur un texte. Sinon, elle risque de tourner à vide.
Enfin, pourquoi "faire revivre le latin et le grec" ? Ils ne sont jamais morts ! Le grec survit en Grèce, et le latin à travers tant de langues... le grec aussi, d'ailleurs, il donne tous les jours de nouveaux mots. Il est bien plus intéressant d'étudier et de comparer les langues entre elles que de tâcher de "parler latin".
Ne rêvons pas... Jamais nous n'égalerons le style de Tacite. Alors, mieux vaut le lire, le comprendre, le goûter jusque dans ses plus ironiques subtilités. Qui, parmi les latinistes que nous sommes, aurait eu l'idée géniale de faire mourir Agrippine d'un "parricidium" ? Cette finesse-là non plus, on ne s'en lasse pas !