Après l'artilleur se suicidant avec son canon, le relieur usant de son massicot :
Article accompagnant cette une du Supplément littéraire illustré du Petit Parisien du 19 juin 1910 :
"Nos lecteurs ne savent peut-être pas ce qu'est un massicot. Le "massicot" est une machine destinée à couper le papier et dont la pièce principale est une longue et forte lame qui, actionnée par une force motrice, tranche des épaisseurs considérables de feuilles de papier avec autant d'aisance qu'un couteau entre dans une motte de Beurre.
C'est cet appareil qui servit il y a quelques jours à un malheureux désespéré à se suicider.
En pénétrant dans l'atelier de reliure où ils sont employés, 3 rue de Amiral-Roussin, deux ouvriers, Philippe Cordebaight et Antoine Lassouche, reculèrent terrifiés. Au milieu de la pièce, leur patron, M. Stanislas Ruffin, célibataire, âgé de cinquante-trois ans, gisait sanglant. Le malheureux, affolé par le mauvais état de ses affaires, s'était tué en choisissant un horrible mode de suicide.
Le désespéré, en effet, avait passé le cou dans le talon du massicot et avait fait jouer le déclic. L'appareil avait rempli le rôle d'une véritable guillotine. Le tête, horriblement grimaçante, et presque détachée du tronc, ne tenait plus que par quelques lambeaux de chair et restait suspendue au dessus d'une mare de sang noirâtre et coagulé.
Les ouvriers avertirent M. Cœuille, commissaire de police du quartier Necker qui procéda aux constatations d'usage."