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Message Publié : 27 Août 2007 22:30 
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Pour ma part, le premier roi sacré avec cette sainte ampoule étant Louis le Pieux (sacré par le Pape), je vois mal comment Rome aurait pu ne pas reconnaître, fut-ce du bout des lèvres, ce miracle...

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Pourtant il n'y a pas le moindre vent."


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Message Publié : 27 Août 2007 23:16 
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Surtout, que cela le remet quelque part, à mon humble avis, en cause

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Message Publié : 28 Août 2007 8:24 
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Pour ma part, le premier roi sacré avec cette sainte ampoule étant Louis le Pieux (sacré par le Pape), je vois mal comment Rome aurait pu ne pas reconnaître, fût-ce du bout des lèvres, ce miracle...

Citer :
Surtout, que cela le remet quelque part, à mon humble avis, en cause

J'avoue m'y perdre un tantinet dans ces arguments... Qu'est-ce qui aurait bien pu empêcher Rome de reconnaître ce miracle, non seulement "du bout des lèvres", mais de façon tout à fait solennelle?
Et qu'est-ce que "cela" (cela = ?) remet en cause? Ce sont les évêques (le pape en est un) qui consacrent le saint-chrême (huile mêlée de baume) qui sert à oindre le nouveau baptisé, le nouveau confirmand, le nouveau prêtre/évêque, le nouveau roi. Une "vertu" attachée à l'onction royale (toucher les écrouelles) ne peut porter le moindre ombrage à celui qui a consacré l'huile ayant servi à ladite onction... au contraire!

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Message Publié : 28 Août 2007 8:46 
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Je ne suis absolument pas convaincu que le premier Roi consacré avec la sainte ampoule de Reims soit Louis le Pieux, mais alors pas du tout. Je dois avoir un livre sur le sujet à la maison, je le consulterai.

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Message Publié : 28 Août 2007 8:57 
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Il me semble que c'est Clovis, le premier roi sacré...

Le miracle de la colombe apportant dans son bec l'ampoule pleine du Saint-Chrême, à l'odeur suave, bien supérieure à celle de l'encens et des cierges, est d'ailleurs rapporté par Hincmar au sujet de Clovis, baptisé et sacré par Rémi.

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Il n'est pas sur notre sol une chose qui soit plus utile que ces sublimes monuments qui ne servent à rien (Emile Mâle).


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Message Publié : 28 Août 2007 9:01 
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Enfin, il faudrait peut-être amender aussi cette réponse... Je ne pense pas que ses successeurs mérovingiens aient reçu cette onction, du moins systématiquement.

Pour les Carolingiens, apparemment, c'est Pépin III en 751 qui renouvelle la cérémonie ; il est sacré par l'archevêque de Mayence, saint Boniface en 751 et la cérémonie est renouvelée le 28 juillet 754 à Saint Denis par le pape Etienne II.

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Message Publié : 28 Août 2007 9:09 
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Quant à l'onction proprement dite, c'est dans le royaume wisigoth d'Aquitaine que l'on trouve sa première trace. En effet, lors de l'avènement du roi Wamba en 673, après sa désignation par les évêques et les membres du palais, il est sacré à Tolède. L'onction trouve son origine dans le Livre des Rois et est destinée à mettre à part le roi, aucun de ses sujets ne peut plus être son égal. C'est aussi une protection pour le roi, car comme dit le psaume "Qui donc à étendu la main sur l'oint du Seigneur et restera innocent ?".

Du côté des Francs, la première onction royale historique (outre celle plutôt légendaire de Clovis) est celle de Pépin III (le Bref) en 751.

Source : Les sacres des rois de France, Rémy de Bourbon Parme, Heimdal 1998.

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Message Publié : 28 Août 2007 9:37 
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Le_Slynx a écrit :
Il me semble que c'est Clovis, le premier roi sacré...

Le miracle de la colombe apportant dans son bec l'ampoule pleine du Saint-Chrême, à l'odeur suave, bien supérieure à celle de l'encens et des cierges, est d'ailleurs rapporté par Hincmar au sujet de Clovis, baptisé et sacré par Rémi.


Il n'est pas sacré, il est baptisé, ce qui n'est pas pas du tout la même chose. Aucun Mérovingien n'a été sacré a ma connaissance, d'ailleurs.

Et Hincmar écrit plus de trois siècle après l'évènement et aucun auttre auteur n'en parle avant lui. Le premier roi sacré est Pépin, fils de Charles Martel, qui déposa le dernier Mérovingien, et il le fit pour bien montrer que Dieu approuvait son geste.

Après recherche sur Gallica, il semble que la première mention de l'ampoule pour un sacre soit du règne de Louis VII, ce qui ne veut pas dire bien sûr qu'elle n'a pas été utilisée avant, mais que le rite se cristallise à ce moment là.

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Message Publié : 28 Août 2007 9:54 
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Jean-Marc Labat a écrit :
Il n'est pas sacré, il est baptisé, ce qui n'est pas pas du tout la même chose. Aucun Mérovingien n'a été sacré a ma connaissance, d'ailleurs.


Oui, je suis d'accord avec vous ; la confusion (que j'ai répercutée) vient du fait que l'huile du sacre est le saint Chrême, contenu dans la sainte ampoule, apportée pour le baptème et non le sacre de Clovis.

Jean-Marc Labat a écrit :
Et Hincmar écrit plus de trois siècle après l'évènement et aucun autre auteur n'en parle avant lui.


Je n'ai jamais dit le contraire :wink:

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Message Publié : 28 Août 2007 10:53 
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Merci, vos réponses sont bien plus complètes que les miennes. Ceci dit, tout cela ne répond toujours pas à la question initiale: quelle est la position officielle de l'Eglise face à tout cela, et surtout, une question qui en est issue et me semble plus intéressante: Les Papes ont-ils cherché à diminuer la portée de ce miracle pour réduire sa propension à encourager le gallicanisme?

Car il me semble évident, comme dit plus haut, que ce miracle établissant un lien direct entre la monarchie française dans son essence même et Dieu (ou du moins l'Esprit Sain), la monarchie s'en trouve renforcée et plus indépendante. Tenant son pouvoir directement de Dieu, sans intermédiaire, le roi ne peut que se sentir au moins l'égal du Pape. Je ne suis pas certain que tous les Papes aient accepté de bonne grâce cette image très à part de la monarchie française.

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Message Publié : 28 Août 2007 11:30 
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Car il me semble évident, comme dit plus haut, que ce miracle établissant un lien direct entre la monarchie française dans son essence même et Dieu (ou du moins l'Esprit Saint), la monarchie s'en trouve renforcée et plus indépendante. Tenant son pouvoir directement de Dieu, sans intermédiaire, le roi ne peut que se sentir au moins l'égal du Pape. Je ne suis pas certain que tous les Papes aient accepté de bonne grâce cette image très à part de la monarchie française.

L'onction royale n'était pas un monopole de la monarchie française : elle était courante (pour ne pas dire de rigueur) dans la plupart des dynasties européennes (elle l'est encore en Angleterre). De toute façon, elle ne pouvait être conférée que par un évêque, et jamais "sans intermédiaire" ; le roi ou l'empereur ne pouvaient donc "se sentir au moins l'égal du Pape" (qui ne s'est pas gêné, à l'occasion, pour excommunier des souverains, les privant ipso facto de toute autorité "légitime"!). L'efficacité de l'onction (en l'occurrence, la guérison éventuelle des scrofuleux le jour du sacre) ne pouvait être perçue que comme une retombée prouvant de façon spectaculaire le pouvoir efficace de la hiérarchie ecclésiastique légitime (pape ou évêque) qui l'avait conférée. Un père ne peut qu'être flatté qu'un fils lui ressemble et perpétue ses qualités!

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Message Publié : 28 Août 2007 11:42 
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Je vous suis bien sur l'onction en tant que telle, mais celle du roi de France n'est pas une onction "banale", elle est censée venir directement de l'Esprit Sain, ce qui lui confère une dimension de plus me semble-t-il. Je crois que les Anglais ont aussi inventé une légende de ce type pour leur propre onction. Je ne suis pas spécialiste, mais je ne crois pas savoir que l'onction des autres souverains européens soit faite avec une huile ou un chrème d'origine directement divine?

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Message Publié : 28 Août 2007 11:45 
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Marc Bloch a fait un très bon comparatif entre le rite français et le rite anglais dans Les rois thaumaturges . Les Anglais se sont largement inspiré du sacre français.

Les Papes, à mon avis, n'ont ni approuvé, ni désaprouvé le miracle. La position de l'Eglise a toujours été extrêmement prudente à compter du Bas Moyen-Age.Mais elle a toujours reconnu la pleine validité du sacre, puisqu'ils ont été initié par des Papes.

Vous faites aussi un contre-sens. Le Roi ne peut être l'égal du Pape, car il est oint par l'Eglise. C'est admettre le Roi dans la communauté écclésiastique, car les prêtres aussi sont oints, mais sans les pouvoirs du prêtre. C'est un moyen, du moins à l'origine, de montrer que le Roi est en pleine communion avec l'Eglise, qu'il est en son sein, plus que le baptisé lambda, mais moins que le prêtre. Sa fonction sacerdotale est symbolisée d'ailleurs par le fait qu'il communie sous les deux espèces le jour de son sacre. D'ailleurs, les serments qu'il prononce ce jour là le montrent bien.

En bref, le Roi a une puissance politique et sacerdotale. L'alliance du glaive et du goupillon :lol:

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Message Publié : 28 Août 2007 11:51 
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Je vous remercie de ces précisions :wink:

Dire que je n'ai toujours pas lu l'indispensable classique de Marc Bloch :oops:

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Message Publié : 28 Août 2007 12:06 
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Jean-Marc Labat a écrit :
Je crois que l'on peut affirmer qu'à partir du sacre de Louis XIV, et plus encore de Louis XV, la magie cesse d'opérer. Un simple exemble, le formule du toucher des écrouelles qui était "le Roi te touche, Dieu te guérit" devient "le Roi de touche Dieu te guérisse". Rien que ce fait signale l'affaiblissement du rite du Sacre.


A propos du toucher des écrouelles, j'ai deux questions à vous soumettre :

Dans un village nommé Dallet, il existait jadis une coutume étonnante que j'ignorais jusqu'à hier : tous les ans, un enfant était élu "roi" par les habitants. Le père de cet enfant-roi se devait de jeûner de Pâques à la Fête-Dieu et d'agir en bon croyant. A la fin de son jeûne, le père devait amener son fils à l'église pour qu'il pratique le toucher des écrouelles et toujours avec la formule "Le roi te touche, Dieu te guérisse". Les malades venaient de toutes les contrées avoisinantes.

Mes questions donc :

- Cette coutume était elle courante ou tout du moins, d'autres cas similaires ont il été relatés ?
- Le fait de l'éloignement géographique entre ce(s) village(s) et le trône a-t-il amené ces gens à substituer un enfant-roi au véritable souverain ?


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