Dans nombre de journaux économiques et même non-économiques, les journalistes et les éditorialistes s'expriment souvent sur un ton négatif vis à vis de la France.
"Toujours en retard d'une guerre", "en retard par rapport aux autres pays européens", "en déclin".
En 1993 un universitaire, Jacques Marseille avait même écrit un livre ("C'est beau la France") se moquant de ce qu'il appelait les 'malalafrançais'.

On retrouve cette perception au 19° siècle par exemple avec des auteurs comme Gustave Le Bon.
Elle semble même remonter au 18° siècle quand Voltaire comparait défavorablement la monarchie absolue française avec le régime politique Anglais.
Mais a t-elle des racines plus anciennes encore et qui a vraiment lancé cette (relative) vague 'dauto-dépréciation' ?

Je pense qu'il faut séparer le rejet politique et la nation... On peut avoir une aversion pour un régime politique d'un côté mais être profondément patriote de l'autre... Chateaubriant, dans ses "Mémoires d'Outre-tombe" lui aussi dénonce son arrivée en France (en provenance d'Angleterre) où dit-il "tout le monde est considéré comme suspect" mais dans ce cas ce n'est plus la monarchie absolue qu'il dénonce mais bel et bien la nouvelle autorité républicaine!

Concernant la francophobie, il faut aussi voir l'aspect social...
[Sujet modéré]
sujet sensible...

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Rerum omnium magister usus

La France fut durant tout le XVIIème et surtout le XVIIIème siècle un phare pour l'intelligentsia européenne... On se piquait de parler français, de lire français, de s'habiller français, de courtiser à la française...

Les masses paysanes qui composaient l'essentiel des campagnes européennes ne se souciaient pas trop de ce que pouvait être la France et même de ce qu'elle pouvait représenter.

Bilan de l'image de la France : soit positif, soit neutre...

Et puis, il y eut la Révolution de 1789... Et tout changea - la France devint un pays conquérant, fauteuse d'une série de guerres qui ensenglantèrent l'Europe durant plus de 20 ans... Et la Francophobie gagna du terrain... en Allemagne, en Suisse, en Espagne, en Italie...

Nouveau bilan : on va parler d'autre chose...

hum...ne confondez pas la francophobie avec la montée des nationalismes, qui elle, a effectivement été initiée par la Révolution. L'affirmation des identités nationales ne s'est pas fait exclusivement contre la France, loin de là: Italiens contre Autrichiens, peuples d'Autriche-Hongrie, Allemands contre Russes et Autrichiens, Belges contre Hollandais, voire peuples des Balkans contre Ottomans, etc...


Précisément, ces "masses paysannes" découvrirent la France lorsque l'Ancien Régime fut provisoirement aboli dans leur Etat, et cela fut bien accueilli (même en Espagne avant 1808), à tel point que les souverains absolus vainqueurs en 1815 jugèrent nécessaires de se protéger mutuellement contre les dangers de révolution libérale chez eux. Alors, si on ne courtise plus "à la française", on se bat au nom des valeurs issues de la Révolution française: 1848 se fait dans toute l'Europe au son de la Marseillaise, comme le remarque Heine: "Sans arrêt le tambour, les coups de fusil, la Marseillaise." Cela ne vaut-il pas le rayonnement de "l'habit à la française" ?


L'intelligetsia, donc un cercle étroit, comme vous le soulignez; or, si la France est (encore) unanimement considérée comme la "patrie des droits de l'homme", c'est bien à la Révolution qu'elle le doit. Son rayonnement s'est donc élargi, et a changé de nature, en s'approfondissant des apparences aux concepts. Et puis, même dans ces cercles étroits, il peut être contesté que la Révolution a détruit cette admiration pour la culture française: lisez Guerre et paix.

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Tous les désespoirs sont permis

D'une façon plus générale, on peut observer que francophobie et francophilie (ou américanophobie/américanophilie, etc.) sont souvent les deux faces d'une même médaille : séduction/répulsion d'un même objet mis en vedette et auquel on n'est pas indifférent.
On évoque plus rarement des objets plus neutres (islandophobie/islandophilie, etc.).

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).

C'est sur qu'avant 1789 la France n'était pas du tout conquerante, on sait tous que Louis XIV etait un grand pacifiste....

On ne va pas débattre de la Révolution. Mais force est de constater que cela ne change pas radicalement les choses du point de vue de l'image de la France à l'étranger, puisque la Révolution a suscité chez nos voisins à la fois attirance et répulsion. Sans doute autant que la monarchie absolue (je pense notamment à certains aspects de la politique de Louis XIV, comme la révocation de l'édit de Nantes, qui a été catastrophique en termes d'image de la France à l'étranger). Alors cherchons d'autres moyens d'explication.

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«L'humanité est comme un paysan ivre à cheval: quand on la relève d'un côté, elle tombe de l'autre.»
(Martin Luther)

Une chose est sure, la francophobie vient surtout des pays anglo saxons et accessoirement de nos anciennes colonies mais dans le dernier cas elle est bien differente.
La vague de francophobie que l'on connait depuis la crise Irakienne vient des pays anglo phones.
D'ailleurs historiquement les ecrivains ou philosophes français qui critiquaient la France (comme Voltaire) etaient "etonnament" tous des anglophiles....

Les nombreux séjours en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis ou en Allemagne, les rencontres, les lectures et trente-sept années consacrées à enseigner l'anglais ne m'ont pas fourni de certitude analogue...

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).

Donc critiquer la France, c'est être du "parti de l'étranger"... Et ne pas trouver que la France est un pays parfait revient donc à faire de la personne qui oserait ce crime immense un traître et un vendu à l'Angleterre, cette Albion toujours perfide?

Curieux raisonnement.

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."