En tapant "Mythologie et psychanalyse" dans Google, on obtient pas mal de choses, mais je n'ai jamais rien trouvé qui réponde à ma question : pourquoi la psychanalyse utilise-t-elle la mythologie?
J'aurais tendance à répondre que la psychanalyse essaie de pénétrer l'inconscient de l'individu (via les rêves, etc), et que la mythologie est une autre porte d'entrée, puisqu'elle n'est pas écrite par un individu X ou Y, mais est le produit de l'inconscient collectif d'un peuple.
Mais cette réponse est chronologiquement inexacte puisque c'est Freud qui "invente" le complexe d'Oedipe et fait donc déjà référence à la mythologie, alors que la notion d'inconscient collectif provient de Jung.
Quelqu'un aurait-il des idées (et des références) plus précises que moi?

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Et a Romi nomine Romani appellati; ut autem pro Romo Romulus diceretur,blandimenti genere factum est. (Mythographi Vaticani,I,30,8)

Il y avait des "sadiques" avant Sade ...

Le raisonement ne tient donc pas ...

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A Berthold le Noir,
Et Hiram Maxim ,

L'Humanité reconnaissante !

La mythologie est faite pour répondre aux questions existentialistes des hommes de l'époque. C'est un moyen d'expliquer ce qu'on ne comprend pas, ce qu'il faut ou ne faut pas faire.

Si on reprend le complexe d'Oedipe : il n' y a pas qu' à l'époque de Freud que l'inceste existe. Et comme ce mythe explique les conséquences de l'inceste. Et comme Le père de la psychanalyste était un homme lettré...

Je trouve logique le lien entre les psychanalyse et mythologie.

Bon c'est une explication qui n'engage que moi.

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le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder (Oscar Wilde)

La psychanalyse ne se réduit pas seulement au mythe d'oedipe. C'est une méthode d'investigation de l'inconscient. Je dirai, qu'il s'agit de se comprendre pour mieux s'élever. Et, il me semble que la mythologie permet de comprendre le cheminement, la réflexion, la main qui guide et accompagne l'esprit de l'individu à un moment donné.

Par ces écrits de Jean Pierre Vernant tiré de la mort dans les yeux figure de l'autre en Grèce ancienne, j'espère que vous comprendrez

Par exemple, Artémis conduit les enfants des hommes jusqu'au seuil de l'adolescence qu'ils doivent, en lui abandonnant leur vie juvénile, franchir avec son accord et son aide pour accéder, à travers les rituels d'initiation auxquels elle préside, à la pleine sociabilité - la jeune fille entrant dans son rôle d'épouse et de mère, l'éphèbe dans celui de citoyen-soldat.

Le Même ne se conçoit et ne peut se définir que par rapport à l'Autre, à la multiplicité des autres. Si le Même reste refermé sur lui-même, il n'y a pas de pensée possible. Il faut ajouter : pas de civilisation non plus. En faisant de la déesse des marges, Artémis, une puissance d'intégration et d'assimilation, comme en installant Dionysos, qui incarne dans le panthéon grec la figure de l'Autre, au centre du dispositif social, en plein théâtre, les Grecs nous donnent une grande leçon. Ils ne nous invitent pas à devenir polythéistes, à croire en artémis ou Dionysos, mais à donner toute sa place, dans l'idée de civilisation, à une attitude d'esprit qui n'a pas seulement valeur morale et politique, mais proprement intellectuelle et qui s'appelle la tolérance.

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Liberté, Egalité, Fraternité

Freud n'a rien inventé, il a découvert et théorisé quelque chose qui existe chez l'homme depuis que l'homme existe, l'inconscient. De même qu'il y avaient des sadiques avant Sade , mais ils étaient nommés autrement (cruel étant le mot le plus utilisé). Il s'est servi de la mythologie pour illustrer ses propos, parce qu'elle parle d'un temps où l'homme pas encore policé par des millénaires d'éducation judéo-chrétienne, ne se posait pas encore de question sur le bien , le mal, la culpabilité, et était guidé dans ses actes par les dieux, qui jouent d'ailleurs le rôle de moi auxilliaire.

Freud, en grand poète, a théorisé l'inconscient humain d'après sa culture hellénique, en supposant que les poèmes gréco-romains reflétaient l'inconscient et permettaient de l'interpréter.

Freud et plusieurs personnes ont trouvé cela très cohérent et prennent la démarche très au sérieux.

Je vais vous raconter une anecdote qui illustre à mon sens le sujet. Un jour m'a nièce dit "la prof d'histoire nous a parlé d'Oedipe aujourd'hui", mon fils , 10 ans à l'époque, lui demande "qui c'est Oedipe", ma nièce lui répond "c'est un type qui a tué son père et s'est marié avec sa mère", mon fils, après un instant de réflexion et un hochement de tête admiratif lui dit "balaize le mec". Freud a bien choisi ses modèles puisqu'ils entrent en résonnance avec ce que peut ressentir un enfant.

La mythologie a le mérite d'offrir des types de personnages ou d'événements emblématiques attestant des intuitions profondément universelles depuis des époques reculées. Elle permet d'inscrire les recherches psychanalytiques dans un continuum.
Parmi les mythes plus "modernes", je citerais : le syndrome de Peter Pan (peur de grandir) et, dans son prolongement, le syndrome de Tanguy...

Effectivement, derrière la plupart des mythes se trouvent une interprétation psychologique de notre monde... Et chaque mythe peut avoir un sens caché...

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@+
Skipp

... et en antidote au syndrome Peter Pan, il y a Harry Potter, en passe de devenir, ou déjà devenu, un mythe littéraire contemporain (voir là-dessus l'excellent Harry Potter ou l'anti-Peter Pan, d'Isabelle Cani)

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Ne parlez jamais sèchement à un Numide.

Salut !

Je rajouterai une seule chose : il me semble que cette intégration des mythes dans la psychologie a également une autre visée moins avouable : en faire une quasi-religion et essayer d'ancrer l'idée de l'universalité de la psychologie...

Désolé...
Cordialement

Ce que dit Pascal est vrai pour la psychologie, la preuve est dans ce qu'il dit, mais pas pour la psychanalyse.

C'est un nouveau mythe ?


Tu veux parler d'archétypes jungiens ?

Je crois qu'en fait les contes et les mythes ont bien été conçu pour diffuser leurs explications du monde... et chaque mythe ou conte a son message à faire passer.

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@+
Skipp

La mythologie a été créer pour expliquer les choses au peuple. Ce sont des genre de leçons populaire avant que l'école n'existe. Il est donc logique que l'on s'en serve pour la psychanalyse s'en serve. De plus les mythes sont assez connus. Pourquoi alors créer des images ou chercher des situations réelles quand on a à porter de mains des choses toutes faites ?
Le risque cependant est de ce limiter qu'a une seule mythologie, car c'est que ce limiter qu'a un seul point de vue...et donc risquer de ne pas voir un aspect de la problématique.

Salut !


Oui, c'est bien ce que je disais, une nouvelle religion sur les mythes...


Non, ce sont les bases de religions, c'est-à-dire une traduction en histoire des fonctionnalités des dieux. Ce n'est pas un marché où le bon peuple s'instruit, ni un mode d'emploi du monde et de l'homme... Cela c'est l'attribution qu'on en a fait depuis le XVII° siècle....

Cordialement