Napoléon et l'Apocalypse :
Témoignage de Noël-Antoine Apuril du Pontreau, chanoine réfractaire à la Constitution civile du Clergé déporté dans la péninsule ibérique (L’Anti-Napoléon – Mémoires et papiers inédits du chanoine Apuril du Pontreau) : « Note très intéressante concernant le nom de Buona-Parte. Tout le monde sait que les Hébreux, les Chaldéens et quelques autres nations se servaient et se servent encore aujourd’hui des lettres de l’alphabet pour chiffres, comme nous nous servons des caractères arables pour les nôtres. Chez ces nations, A vaut 1- B, 2 – C, 3 – D,4 – E, 5 – F, 6 – G, 7 – H, 8 – I, 9 – K, 10. Ce sont là leurs unités. Leurs dizaines sont les suivantes. L, 20 – M, 30 – N, 40 – O, 50 – P, 60 – Q, 70 – R, 80 – S, 90 – T, 100 – U, 110 – X, 120 – Y, 130 – J, 140 – Z, zéro. En ajoutant leurs lettres susdites les unes aux autres ils forment leurs mille, leurs dizaines de mille, leurs centaines de mille, leurs millions, etc. Tout le monde sait aussi que la Bête de l’Apocalypse, sous le nom du léopard, est désignée, dans le chapitre 13, v. 18 par le n°666. Ce nombre 666, par la combinaison des chiffres hébreux, représentés par lesdites lettres de l’alaphabet, comme ci-dessus, ce nombre, dis-je, de 666 se trouve dans les lettres qui forment les noms de Napoléan Bouna-Parté, ainsi qu’il suit. Je dis Napoléan, car il est à remarquer que dans le pays de la République de Gênes et en Corse, on écrit et prononce indifférement Napoléan et Napoléon. N : 40 A : 1 P : 60 O : 50 L : 20 E : 5 A : 1 N : 40
B : 2 U : 110 O : 50 N : 40 A : 1 P : 60 A : 1 R : 80 T : 100 E : 5
666
A force de chercher des preuves pour constater qu’on peut, et je dirai même qu’on doit prononcer et orthographier ainsi Napoléan le nom de ce Corse Buona-Parté, le hasard m’a fait mettre la main sur un exemplaire de la collection intitulée Simbolae-Litterariae, imprimée à Rome en 1752 ; et il se trouve dans le troisième tome, un commentaire de Jeronimo-Francesco Zanetto antiquaire vénitien sur le cachet, ou sceau et blason de Messina, issue d’un des marquis de Mont-Serrat. Dans lequel commentaire, il rapporte la légende qui se trouve gravée dans l’exergue ou contour dudit blason en ces termes : « Sigillum Allesinae Filiae Marquionis Montis-Serrati, Uxoris Napoléanis de Filiis Ursi. » « Cachet d’Allesine, fille, fille du marquis de Mont-Serrat, épouse de Napoléan, un des fils d’Ursin. » En expliquant cette inscription, il dit que le mari de cette princesse, nièce d’Alfonse, roi de Castille, s’appelait Napoléan, fils d’un neveu du pape Nicolas III, vers l’année 1277, de la famille des Ursins ; qu’il y a un cardinal de l’Eglise romaine du nom de Napoléan Ursin, ainsi qu’un des tyrans qui opprima Rome pendant le séjour des papes à Avignon, dans l’intervalle de 1305, jusqu’à 1678. S’il se trouvait encore quelques incrédules sur un fait aussi évident, aux gens qui doutassent de la vérité de la citation, qu’ils se donnent la peine de feuilleter l’ouvrage que j’indique exprès pour les convaincre et pour les désaveugler sur un objet aussi intéressant ou pour satisfaire leur curiosité. Ils trouveront le texte mot à mot, et son explication telle que je la rapporte. Le nom de Buona-Parté est donc incontestablement Napoléan ; mot consacré pendant le lapse de nombre de siècles ; ainsi l’usage moderne où l’on pourrait être aujourd’hui de prononcer et d’écrire ainsi par corruption, Napoléon ne peut préjudicier à la nature de ce nom odieux devenu infâme qui est dans son origine Napoléan et dont on s’est servi pendant des siècles. De même que les Espagnols, appelant Pépé Botella Espurio, ce Buona-Parté qui cherche à établir et à consolider son extension sur le trône d’Espagne, ne peuvent rien changer à l’authenticité et à la nature de son nom, qui est et qui sera toujours Joseph l’Ivrogne fils illégitime du crime adultérin. Qu’on fasse attention que cet ouvrage, dont je viens de parler ci-dessus, est imprimé en 1752 et que ce Napoléan, ce monstre venimeux est malheureusement né dans les ordures de Corse l’an 1769, le 5 août ; par conséquent hors de tout soupçon de connivence. Ainsi, l’Esprit Saint dans l’Apocalypse a eu l’intention de désigner Napoléan Buona-Parté sous l’emblème dont il s’est servi. C’est donc à juste titre que j’ai appliqué à Napoléan Buona-Parté, comme on l’a vu de l’autre part, le nombre 666 qui est le caractère le plus distinctif de la Bête que St Jean désigne en figure dans le chapitre 13 de son Apocalypse : « Qui habet intellectum, computet numerum bestiae. Numerus enim hominis est ; et numerus ejus sexcenti sexaginta sex. » « Que celui qui a de l’intelligence compte le nombre de la Bête. Car c’est un nombre d’homme, et ce nombre est six cent soixante six » verset 18 du ch. 13. »
Mêmes élucubrations dans le Guerre et Paix de Tolstoï :
"Un des frères de son ordre lui fit part d'une prophétie relative à Napoléon, et tirée de l'Apocalypse. Dans le verset 18 du chapitre, 13, il est dit: «Ici est la sagesse: que celui qui a de l'intelligence compte le nombre de la Bête, car c'est un nombre d'homme, et son nombre est six cent soixante-six.» Et au verset 5 du même chapitre: «Et il lui fut donné une bouche qui proférait de grandes choses et des blasphèmes, et il lui fut aussi donné le pouvoir d'accomplir quarante-deux mois.» En appliquant les lettres françaises au calcul hébraïque, en donnant aux dix premières la valeur d'unités, et aux autres celle de dizaine : a 1 b 2 c 3 d 4 e 5 f 6 g 7 h 8 i 9 k 10 l 20 m 30 n 40 o 50 p 60 q 70 r 80 s 90 t 100 u 110 v 120 w 130 x 140 y 150 z 160 on obtenait, en écrivant d'après cette clef, ces deux mots: «L'Empereur Napoléon,» et, en additionnant le total, le chiffre 666; Napoléon était par conséquent la Bête dont parle l'Apocalypse. Ensuite la somme du chiffre quarante-deux, limite indiquée à son pouvoir, équivalait de nouveau, en suivant ce système, au même nombre 666, ce qui indiquait que l'année 1812, la quarante-deuxième de son âge, serait la dernière de sa puissance."
_________________ " Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)
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