Merci pour votre effort d'explication...
Si je comprends bien (ce qui n'est pas sûr), soit ils ont mélangé les échantillons français, pour faire un échantillon français "fictif".
Sauf que ce français qui aurait des ancêtres des 4 coins de la France, n'est pas vraiment réel. S'il existe, il a en effet beaucoup plus d'ancêtres différents qu'un français lambda, et donc plus de chance d'avoir des ancêtres étrangers.
Soit, ils ont comparé entre les divers échantillons français et reperé ce qu'il y a de commun.
De ce pool génétique, ils l'ont comparé ensuite au reste de l'Europe.
Mais là, ce qu'il y a de commun entre un Alsacien et un Basque, doit remonter à très loin!
Comment avoir des résultats pertinents si les Alsaciens ont de toute évidence plus de chose en commun avec des Scandinaves, qu'avec des Basques, bien que vivant dans le même pays!
Et comme je l'ai démontrer avec nos ancêtres théoriques à l'an 1 000, on change juste un petit peu un paramètre au départ, et le résultat final est completement différent (j'ai trouvé 1 000 fois d'ancêtres théoriques).
Et il faut accepter le fait que les mutations génétiques soient constantes dans le temps, et pour tous les individus, or on sait que ce n'est pas le cas! Dater avec la génétique reste encore hypotétique!
Narduccio a écrit :
En génétique des populations on se sert beaucoup de formules extraites de la branche des statistiques des mathématiques. Il se trouve que ces formules expliquent très bien pas mal de choses que ce soit dans une population animale (par exemple un troupeau de zébus), mais aussi avec les populations humaines. Ces formules ont été confortées au fil des années, malgré les découvertes de plus en plus précises faites grâce au progrès technique. Et si on cite le professeur Jacquard, c'est parce qu'il a travaillé à l'élaboration et au perfectionnement de ces formules.
Que ce soient ces formules ou les divers testes ADN, mais aussi l'étude des arbres généalogiques, on trouve que si on prend 2 individus X et Y, non apparentés de 2 populations différentes, on trouve un certain nombre d'ancêtres communs. Ce qu'on nomme la proximité génétique, mais on pourrait aussi parler de proximité généalogique postule que plus les populations sont proches, plus on a tendance à trouver un premier ancêtre commun proche. Et il existe une formule qui permet de calculer cela en fonction de divers critères, dont l'éloignement géographique. Pour les humains, il faut faire des ajustements qui dépendent de l'histoire connue ou inconnue des populations.
Par exemple, plus haut j'ai parlé des alsaciens. Si je prend un alsacien et un normand, la proximité génétique sera plus forte que si je prend un alsacien et un belge. Même si les belges habitent plus près de l'Alsace que les normands. Là, c'est l'histoire qui explique cette anomalie. Puisque des normands se sont installés en Alsace après 1648 pour repeupler certaines zones. Sauf si mon belge, pris au hasard a des ancêtres normands. En fait, on calcule un pourcentage et pas un génome. Vous amalgamez les 2, or, c'est l'erreur à ne pas faire. Effectivement, il n'y a pas de génome serbe, scandinave, belge, français ou alsacien. Mais, il y a des pools génétiques, c'est à dire l'ensemble des gènes et allèles que possède une population donnée. Et on compare soit les pools de 2 populations données, soit le génome d'un individu (ou plusieurs) "représentatif" pris au hasard. Je suis d'accord, plus l'échantillon est grand, plus les résultats sont pertinents. Mais, on a tendance à limiter les échantillons à cause des coûts qui augmentent vite de manière exponentielle.
Il y a une autre solution, faire des études à partir de divers marqueurs. Ce sont des positions variables du génome qui mutent un peu plus rapidement que la moyenne et qui permettent de déterminer l'origine du porteur du marqueur, avec une certaine marge d'erreur parce qu'il n'existe pas de marqueurs spécifiques à une population donnée. En fait, si vous possédez l'allèle a' d'un marqueur A, la forme b d'un marqueur B, la forme c" d'un marqueur C, ... il y a une certaine probabilité que vous êtes originaire de telle partie du monde. Mais ce ne sera jamais une certitude absolue parce que vos marqueurs peuvent provenir d'une histoire particulière d'un (ou plusieurs) de vos ancêtres.
Donc, que veut dire cette étude ? Si je prend au hasard un français et un scandinave, il y auront un certains nombre d'ancêtres communs. Je pourrais étudier leur arbre généalogique, mais la comparaison génétique donne des résultats plus fiables (surtout parce que l'arbre généalogique étudie la filiation officielle, tandis que génétiquement on a accès à la filiation naturelle). ON peut déterminer statistiquement leur probable ancêtre le plus proche. En fait, cela détermine la proximité des 2 populations. Bien entendu, on peu tomber sur un résultat atypique. Mais, si on fait cette étude pour N couples français-scandinaves, on aura un résultat proche du résultat attendu. On peut aussi voir si ces 2 populations ont été plus proches à une certaine période ou si leur plus ancien ancêtre commun remonte à des temps éloignés.
Historiquement qu'est-ce cela nous apprend ? Pas grand chose parce que la plupart des enseignements nous étaient déjà connus. Prenons votre exemple des scandinaves qui ont plus d'ancêtres français que les français n'ont d'ancêtres scandinaves, cela veut simplement dire qu'il y a eu un flux de population plus important de la France vers la Scandinavie que l'inverse. Effectivement, les vikings sont venus sur les côtes françaises et ont envahi nos villes. Mais, ils étaient peu nombreux, ils sont restés peu de temps et ne se sont pas trop implantés. Pour la "présence" française en Scandinavie, vous allez me dire que l'on n'a pas envahi ces pays là, à moins qu'on pense que des restes de la Grande Armée Napoléonienne ... En fait, la réponse la plus probable est la Révocation de l'Édit de Nantes. Mais, il faudrait des études plus fines pour le déterminer. Cette étude nous apprend donc que du commerce au long cours laisse plus de traces qu'une invasion massive temporaire. Si une route commerciale reste en service pendant 1000 ans, les populations qui se trouvent le long de cette route vont avoir plus de contacts que le passage rapide d'une armée même si elle est très nombreuse. Or, on a tendance en histoire a accorder plus d'importance à l'histoire militaire et politique qu'à l'histoire des populations. Même si les lignes changent depuis quelques décennies.