Pouzet a écrit :
... Autrement dit la population de Lyon a baissé de 110 000 personnes de 1936 à 1946, en seulement 10 ans donc.
On ne peut guère expliquer cette évolution par la péri-urbanisation, les constructions n'ayant pas dus être nombreuses durant la crise des années 30 et la seconde guerre mondiale.
Marseille connait une évolution négative de 1936 à 1946 encore plus accentuée: 914 232 à 636 264 hab. soit - 270.000. Tel n'est pas le cas de Toulouse stable ni de Bordeaux qui ne perd que 5.000 hab.
Je suis donc tenté, ces villes étant hors des bombardements de la SGM, de vous proposer malgré tout l' hypothèse que Marseille et Lyon ont vu entre 1936 et 1946, une nombreuse population émigrer du centre vers la périphérie, faute de politique municipale de construction de logements par des opérations spectaculaires de rénovation urbaine. Il est possible qu'en 10 ans l'état vétuste du parc urbain ait amené une fuite de population vers des communes périphériques, à cette époque de construction assez forte avant-guerre de HLM et HBM, dans mes souvenirs de lecture.
On retrouve entre 1970 et 1980 à Lyon une chûte de même ampleur, - 100.000 hab en 10 ans, pour la même raison. La chute de 1936-1946 correspond au mandat de maire de Lyon d' Herriot (sauf 1940-44) connu pour son immobilisme en matière d'urbanisme et sa prudence politique très centre-gauche.
Paris perdra aussi beaucoup de population, près de 500.000 entre 1962 et 1975, dans les mêmes conditions: petit territoire communal, habitat vétuste et étroit et forte croissance de construction de logements confortables et à bon marché relativement en périphérie.