Dans wikipedia il est indiqué que la population de la commune de Lyon (sans l'agglomération) a constamment augmenté de 1800 à 1936 pour atteindre cette année là 579 763 habitants.
Or en 1946 le tableau wikipedia indique que la population lyonnaise est tombée à 460 748 seulement. Elle ne remonte que légèrement à 471 000 en 1954, continue d'augmenter ensuite sans retrouver jamais le niveau de 1936
Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Lyon
Autrement dit la population de Lyon a baissé de 110 000 personnes de 1936 à 1946, en seulement 10 ans donc.

On ne peut guère expliquer cette évolution par la péri-urbanisation, les constructions n'ayant pas dus être nombreuses durant la crise des années 30 et la seconde guerre mondiale.
Quelles peuvent être les raisons de cette baisse brutale du nombre d'habitants de 1936 à 1946 ?
Les ravages de la guerre certainement ??? (quoique Lyon en zone libre à du recevoir nombre d'habitants de la zone nord)
Observe t-on cette baisse dans d'autres villes de France ? (pour la période 1936-1946)

En tant que lyonnais je serais très curieux de connaitre les raisons de cette évolution. ...
Merci

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Le souvenir ne disparait pas, il s'endort seulement.
Epitaphe trouvée dans un cimetière des Alpes

La science de l'histoire est une digue qui s'oppose au torrent du temps.
Anne Comnène, princesse byzantine (1083-1148)

Le passé fait plus de mal que le présent
Proverbe Albanais

Marseille connait une évolution négative de 1936 à 1946 encore plus accentuée: 914 232 à 636 264 hab. soit - 270.000. Tel n'est pas le cas de Toulouse stable ni de Bordeaux qui ne perd que 5.000 hab.
Je suis donc tenté, ces villes étant hors des bombardements de la SGM, de vous proposer malgré tout l' hypothèse que Marseille et Lyon ont vu entre 1936 et 1946, une nombreuse population émigrer du centre vers la périphérie, faute de politique municipale de construction de logements par des opérations spectaculaires de rénovation urbaine. Il est possible qu'en 10 ans l'état vétuste du parc urbain ait amené une fuite de population vers des communes périphériques, à cette époque de construction assez forte avant-guerre de HLM et HBM, dans mes souvenirs de lecture.
On retrouve entre 1970 et 1980 à Lyon une chûte de même ampleur, - 100.000 hab en 10 ans, pour la même raison. La chute de 1936-1946 correspond au mandat de maire de Lyon d' Herriot (sauf 1940-44) connu pour son immobilisme en matière d'urbanisme et sa prudence politique très centre-gauche.
Paris perdra aussi beaucoup de population, près de 500.000 entre 1962 et 1975, dans les mêmes conditions: petit territoire communal, habitat vétuste et étroit et forte croissance de construction de logements confortables et à bon marché relativement en périphérie.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

C'est normal, ça vient de la décompression urbaine. Les populations des centre-villes s'exilent vers les quartiers neufs de banlieue.

Il faut dire à la décharge d'Herriot, qu'à cette époque les outils de la rénovation urbaine et de la construction de zones à urbaniser n'existent pas encore à ma connaissance. L'idée d' amener les propriétaires à apporter un confort minimum aux logements avec le financement d'études et des travaux est postérieure.
La politique du logement de l'avant-guerre est centrée sur la construction d'HBM, ancêtres des HLM, en blocs de logements, tels qu'on peut en voir sur les anciennes fortifications tout autour de Paris, ce qui suppose des terrains disponibles.
La superficie de Lyon est, par ailleurs, de 47,8 km2, son relief comporte des collines, contre 242 km2 à Marseille, 118 à Toulouse. Lyon est donc très limitée par sa superficie dans son développement.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

C'est pour celà que comparer Lyon Intra-Muros avec Marseille Intra-muros n'a aucune signification. Il faut parler d'agglomération et là tout change !

En plus de ceci le département du Rhône est plutôt petit. Surtout la place vers l'est était très limitée. Par exemple Vénissieux était dans le Rhône mais ST Priest était dan l'Isère. Il a fallu le rattachement de certaines commune de l'isère au Rhône en 1967 pour avoir un pôle d'agglomération moins déséquilibré.

A ceci, y rajouter la commune de Colombier Saugnieu en 1971, ce qui devait permettre, plus tard d'y construire l'aéroport de Saint Exupéry

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C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme

D'une part, dans les années 30, il y a eu une révolution des transports à Lyon, avec l'extension des lignes de tramways, la construction de lignes de trolleybus escaladant Fourvière, l'utilisation accrue de la ligne ferroviaire contournant l'est de la ville, la création du "train bleu" dans la vallée de la Saône. Combiné à la démocratisation de l'automobile, ceci a contribué à créer une banlieue de multiples communes, donc vidé, dans la ville-centre, les vieux quartiers populaires et insalubres, souvent remplacés par des immeubles bourgeois ou des constructions administratives.
D'autre part, l'immobilisme d'Herriot n'était qu'apparent et on lui doit un large périphérique contournant la ville bien avant que Paris s'en dote, un port commercial important et un urbanisme d'avant-garde avec des réalisations-phares : le stade et les abattoirs de Gerland dûs à Tony Garnier, les gratte-ciel et la mairie de Villeurbanne impulsés par l'exemple lyonnais, etc.

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.

Justement, vous mettez là le doigt sur un des aspects de la problématique : Villeurbanne n'est pas Lyon. L'étalement urbain naissant (?) a très vite dépassé les limites communales relativement étroites de Lyon : la commune de Villeurbanne en premier lieu, mais aussi les communes de Bron, Vénissieux, Oullins, Caluire, j'en oublie ...

Jean-Mic

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Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes, ils n'ont pas fini de rigoler !

Une expansion hors des limites de la commune de Lyon était alors une solution rationnelle. Dans les années 1980, on a réagi avec un vaste plan de construction d'HLM (quartiers des Etats-Unis, Mermoz, etc.) menés parallèlement à une destruction des bidonvilles où s'entassaient des immigrés, notamment italiens.
Précédemment, une vague d'immigration nos-africaine avait été engendrée avant et pendant la guerre de 14-18, avec l'appel des industries à la main d'œuvre étrangère, mais elle s'était cantonnée au quartier de la Guillotière.
Il faut souligner que la superficie de la commune de Lyon proprement dite était réduite pour des raisons historiques et géographiques très anciennes : jusqu'au 19ème siècle, la place Bellecour, en plein centre, était une zone inondable; une forêt, peuplée de nombreux loups, s'étendait à l'est, jusqu'au pont de la Guillotière au temps de François 1er et constituait la frontière commerciale (péage) entre France et Savoie-Italie, etc.

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Léon Tolstoï.